L’Aveyron est champion français des bénéficiaires de l’aide

L’Aveyron est champion français des bénéficiaires de l’aide
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Le département a reçu le plus de fonds européens entre les mois d’octobre 2021 et octobre 2022.

Les aides versées aux agriculteurs dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) représentent environ un tiers du budget de l’Union européenne. Entre 2021 et 2027, cela représentera au total 386 milliards d’euros, la France en recevant environ 9 milliards par an. En 2022, quelque 7 millions de bénéficiaires européens auront directement perçu les différentes aides de la PAC.

Le site d’information pédagogique de l’Union européenne « Toute l’Europe », a compilé les dernières données disponibles sur les aides accordées en France, entre octobre 2021 et octobre 2022, pour établir un classement des départements français qui ont reçu le plus (ou le moins) ces aides. Et avec plus de 286 millions d’euros (286 692 404 € précisément) reçus, l’Aveyron grimpe sur la plus haute marche, loin, très loin devant la Saône-et-Loire (195,08 M€) et le Cantal (193,93 M€).

Disparités

Comment se fait-il que l’Aveyron ait pu bénéficier autant des aides du Pac ? Rappelons que ces 287 millions d’euros représentent plus d’un millier d’euros pour chaque Aveyronnais, et que l’aide moyenne perçue par chaque bénéficiaire du département est de 40 339 €. Une coquette somme qui cache cependant des disparités.

Tout d’abord, l’une des raisons pour expliquer l’importance de ces aides en Aveyron est que c’est aussi le département français qui compte le plus de bénéficiaires de la PAC, derrière les Pyrénées-Atlantiques. Ensuite, si les aides directes de la PAC (plus de 75% du total) favorisent « les grandes exploitations et celles dont les activités sont les plus rentables » selon la Cour des comptes, ou ceux qui possèdent un cheptel important (ce qui n’est pas forcément le cas en Aveyron, avec seulement 6% de grandes exploitations), “le secteur qui reçoit le plus d’aide de la PAC est le secteur de la viande bovine”, rappelle la directrice d’Agriculture France à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), Aurélie Catallo. Qui ajoute ça “c’est aussi ce secteur qui a les revenus les plus faibles”.

Industrie bovine, zone de montagne…

Toutefois, si la production agricole s’est un peu diversifiée au cours de la dernière décennie, 78 % des exploitations aveyronnaises sont spécialisées dans l’élevage, principalement bovins (47 % des exploitations) et ovins (21 %), selon la Direction régionale. de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts (Draaf) d’Occitanie. Autre facteur expliquant l’importance des aides du Pac en Aveyron, l’Allocation compensatoire des handicaps naturels et spécifiques (ICHN) qui est versée aux agriculteurs situés dans des zones difficiles à exploiter, notamment en montagne. Et là aussi, l’Aveyron est classé en zone de montagne sur plus de 94% de son territoire. Cultiver des céréales, pratiquer l’agriculture biologique ou entretenir des prairies permet également de bénéficier de certaines primes de la PAC.

Pas seulement les agriculteurs bénéficiaires

Nos confrères de La Montagne soulignent cependant que ce ne sont pas seulement les agriculteurs qui bénéficient des aides de la PAC. En 2019 par exemple, 55 % des bénéficiaires étaient des particuliers, des entreprises individuelles et des exploitations familiales, 27 % des SARL, 3 % des collectivités locales et d’autres personnes morales, comme des associations de promotion de produits ou de labels agricoles.

En Aveyron, durant cette période 2021-2022, les associations mais aussi les lycées agricoles de Saint-Affrique et de La Roque en ont également bénéficié, quand ce n’est pas certains commerces comme la boucherie Serin Frères à Onet-le-Château, qui en ont reçu un. des aides les plus importantes du département, plus de 448 000 €.

Aide européenne “exceptionnel” pour la Castonetoise SARL ce qui n’est pas surprenant puisqu’il a été convenu pour la construction d’un atelier de découpe à Onet-le-Château « pour permettre aux agriculteurs de faire de la vente directe, ainsi que l’agrandissement d’un atelier de salaison à Baraqueville »précise Charles Serin, l’un des trois frères fondateurs de l’entreprise.

Enfin, Patrick Chazal, de la Chambre d’agriculture du Cantal, département voisin, rappelle que cette aide du Pac n’est pas “bonus”mais « aide compensatoire pour perte de revenus ».

 
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