Député du Bloc | Le jour où Julie Vignola a eu recours à une banque alimentaire

Député du Bloc | Le jour où Julie Vignola a eu recours à une banque alimentaire
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(Ottawa) « Quand je vois des mamans toutes habillées, mais les larmes aux yeux, c’est moi que je vois. » La députée Julie Vignola se reconnaît parfois dans le visage des femmes qui vont chercher de la nourriture à la banque alimentaire. Elle a aussi dû se résoudre à demander de l’aide après s’être retrouvée au chômage alors qu’elle était jeune mère, mais elle a rebondi pour devenir députée fédérale de la circonscription de Beauport–Limoilou une dizaine d’années plus tard .


Publié à 1h17

Mis à jour à 5h00

«Cela ne s’est pas produit du jour au lendemain», a-t-elle déclaré lors d’une interview. C’est un ensemble de situations qui ont fait qu’à un moment donné, le budget était serré : un déménagement, deux grossesses, un contrat réduit de 70 %… »

C’était en 2010. Julie Vignola était dans la trentaine et mère de quatre enfants. La famille avait quitté la Côte-Nord pour s’établir au Kamouraska afin de se rapprocher de ses proches.

M.moi Vignola a ensuite été directeur adjoint d’une école secondaire et coordonnateur de la stratégie d’intervention Agir autrement déployée par le gouvernement du Québec pour favoriser la réussite scolaire en milieu défavorisé.

Son conjoint travaillait avec un salaire inférieur à celui de la Côte-Nord et leurs revenus sont devenus insuffisants lorsqu’elle s’est retrouvée au chômage juste après son congé de maternité. Leur budget était très serré, mais leurs obligations restaient les mêmes.

« Pour moi, c’était une chose lourde à dire : j’ai des études, j’ai une bonne formation, j’ai une belle famille, je ne suis pas démuni, mais j’ai besoin d’aide. Je n’en peux plus », confie l’élu bachelier en enseignement qui a travaillé dans plusieurs écoles comme enseignant au secondaire et comme directeur.

C’était difficile. Ce n’était même pas une question de fierté. La question était de savoir comment cela pouvait se produire quand on avait tout devant soi.

Julie Vignola, députée de Beauport–Limoilou

Son travail l’a amenée à rencontrer le directeur d’une banque alimentaire et c’est ce lien de confiance qui lui a finalement permis de demander de l’aide.

“Le point de rupture où je me suis dit : il faut que j’y aille, c’est quand j’ai ouvert le placard et que j’ai vu que j’avais deux canettes de bines, puis une canette de flocons d’avoine”, se souvient-il. Elle. Je n’avais ni œufs, ni riz… J’avais atteint la limite de ce que je pouvais réaliser en termes de repas imaginatifs et copieux. Ce jour-là, je suis allé chez Moisson Kamouraska. »

« S’il n’y avait pas eu un lien de confiance, je ne sais pas ce que j’aurais fait », avoue-t-elle avec une pointe d’émotion dans la voix.

Les banques alimentaires, plus occupées que jamais

Les Québécois sont plus nombreux que jamais à avoir besoin d’aide pour se nourrir avec la hausse du coût de la vie. Le réseau des Banques alimentaires du Québec est venu en aide à 872 000 personnes chaque mois en 2023, soit une personne sur dix. Cela représente une augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente et de 73 % par rapport à 2019, l’année précédant la pandémie de COVID-19. L’augmentation est telle que la majorité des organisations qui les aident se retrouvent à court de nourriture.

Le gouvernement Trudeau a réservé 1 milliard de dollars sur cinq ans dans son dernier budget pour créer un programme national d’alimentation scolaire. Le Bloc québécois le presse depuis des mois de respecter cette promesse électorale, mais il exige que l’argent soit transféré rapidement au Québec afin qu’il puisse répondre à la demande.

Même s’il fait l’objet de débats politiques, le sujet de l’aide alimentaire reste tabou dans les couloirs du Parlement. La presse J’ai essayé de vérifier si d’autres députés avaient déjà eu recours à une banque alimentaire, mais aucun autre parti, à l’exception du Parti Vert, ne nous a répondu. Aucun député Vert n’a connu ce type de situation.

Julie Vignola l’a révélé spontanément lors d’une mêlée de presse le mois dernier après avoir appris que GC Strategies, une des sociétés liées au scandale ArriveCAN, avait empoché 2,5 millions du gouvernement pour recruter du personnel. L’ampleur du montant de cette commission l’avait profondément choquée.

Je suis immensément reconnaissant d’être là où je suis maintenant. Et quand je dis qu’il est de notre responsabilité de veiller à ce que les fonds publics soient bien dépensés, c’est cette expérience qui me vient à l’esprit parce que je sais ce que c’est que de vivre dans des conditions difficiles. […] il n’était pas question de gaspiller.

Julie Vignola, députée de Beauport–Limoilou

Dans son cas, le vent a fini par tourner au bout de quelques mois lorsqu’elle a pu trouver un nouveau contrat. Elle est repartie avec une grande empathie.

« Tout le monde peut vivre une situation difficile même si on planifie, même si on essaie de voir ce qui va arriver. Et tout le monde, en fin de compte, peut réussir s’il travaille pour s’en sortir. C’est ce que je retiens de cette expérience », note-t-elle avec le recul. Et surtout n’hésitez pas, malgré le découragement, à « aller chercher des ressources même si vous n’en avez pas envie ».

 
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