Si le mercure a largement dépassé les 25 degrés en plaine dimanche dernier, le contraste est saisissant avec ce week-end : on a perdu 20 degrés en quelques jours. Et alors que plus d’un mètre de neige est tombé aux Diablerets depuis mardi, cette période « hivernale » est loin d’être terminée.
En effet, malgré quelques belles apparitions du soleil, la grisaille et le froid régneront encore en maîtres ces prochains jours, et la limite des chutes de neige pourrait même atteindre la plaine dimanche. Mais rassurons-nous tout de même, sur le Plateau, seules quelques averses locales pourraient apparaître.
La question du froid persistant en cette deuxième quinzaine d’avril inquiète, alors que nombreux sont ceux qui ont déjà dépouillé leur salon de jardin et les planches de leur terrasse pour profiter au maximum de la période estivale.
Graphiques à l’appui, MétéoSuisse est ferme: nous ne nous dirigeons pas vers des records de froid, tous enregistrés avant l’an 2000. Selon les météorologues, plus que les basses températures enregistrées ces derniers jours, c’est plutôt le contraste qui est frappant.
Et dans un climat qui se réchauffe constamment, la perception des périodes froides est biaisée. Ainsi, les températures maximales prévues pour les prochains jours (ndlr : entre 7 et 10 degrés) se retrouvent dans les moyennes du mois d’avril 1956. « L’exception d’aujourd’hui était la norme d’hier », conclut l’agence météorologique.
La végétation va souffrir
Les nuits claires et glaciales donnent des sueurs froides aux acteurs de l’arboriculture, comme Benoît Leemann de Leytron (VS), qui doit redoubler de moyens et de vigilance pour protéger ses cultures : « Avec le beau temps de ces semaines, nos fruits sont sortis deux semaines plus tôt et ils sont très sensibles au gel. Bien qu’habitué à côtoyer la nature, l’arboriculteur ne dort pas bien depuis plusieurs jours. Et ses heures supplémentaires ne seront pas rémunérées.
Il utilise donc l’eau pour protéger ses plantations. Car lorsqu’elle gèle sur la plante, l’eau dégage de la chaleur, ce qui permet de maintenir les organes sensibles à une température de 0°C. Une autre solution, plus coûteuse, consiste à utiliser des bougies. “Nous ferons de notre mieux pour limiter les dégâts.”
Les plantations de Leytron (VS), déjà victimes du froid en 2021.
20min/François Melillo
