L’attraction du pouvoir, d’une capitale à l’autre

Éric Lefebvre, Parm Gill et Mike de Jong. Ces trois élus ne se connaissent pas. Le premier vient du Québec, le deuxième de l’Ontario et le troisième de la Colombie-Britannique. Mais ils ont ceci en commun : ils ont récemment confirmé leur intention de quitter la scène provinciale afin de porter les couleurs du Parti conservateur lors des prochaines élections fédérales.


Publié à 1h55

Mis à jour à 6h00

À 18 mois des prochaines élections, les conservateurs de Pierre Poilievre détiennent une large avance dans les sondages sur les libéraux de Justin Trudeau. Ils recueillent également des montants records de dons. L’an dernier, ils ont amassé quelque 35 millions de dollars, une somme sans précédent au cours d’une année sans campagne électorale, laissant loin derrière les libéraux, qui ont obtenu 15 millions de dollars de dons de leurs partisans.

Un autre constat se dégage : le Parti conservateur attire de plus en plus d’élus des capitales provinciales. L’attraction du pouvoir s’exerce clairement sur plusieurs fronts.

La décision d’Éric Lefebvre de quitter le bateau caquiste et de démissionner de son poste de whip qui lui donnait accès aux séances du Conseil des ministres a provoqué un émoi au Québec. D’autant que cette décision intervient à peine 18 mois après les élections provinciales. On craint désormais que d’autres ne suivent cet exemple. Selon les informations obtenues par La presse, cette crainte est fondée. D’autres députés caquistes ont déjà exprimé à l’entourage de Pierre Poilievre leur intérêt à poursuivre leur carrière politique sur la scène fédérale.

Il est cependant loin d’être certain que cet intérêt discrètement exprimé aura des conséquences. Car malgré son avance significative dans les sondages nationaux, le Parti conservateur ne domine pas au Québec, où l’on peut s’attendre à une rude lutte à trois avec le Bloc québécois et le Parti libéral. Les luttes à trois aboutissent souvent à des victoires surprises et à des défaites inattendues. En coulisses, des stratèges conservateurs estiment qu’il est fort possible de remporter une quinzaine de sièges au Québec, dont celui de Trois-Rivières, où l’ancien maire Yves Lévesque est de nouveau candidat, si leur soutien dans les sondages se maintient.

Actuellement, le Parti conservateur détient neuf sièges dans la province et il entend faire les efforts nécessaires pour conserver la circonscription de Richmond-Arthabaska, détenue par Alain Rayes, qui a quitté le bateau conservateur après l’élection de Pierre Poilievre à la tête. La candidature d’Éric Lefebvre n’est pas un hasard.

Résultat : le Parti conservateur pourrait remporter une poignée de sièges supplémentaires dans la Belle Province aux prochaines élections. Mais s’il y a une vague conservatrice, le décompte pourrait atteindre 25 sièges, calcule-t-on en coulisses.

À Toronto, la décision de Parm Gill, en janvier, de démissionner non seulement de son poste de ministre de la Réduction des formalités administratives, mais également de son poste de député de Milton, a également provoqué une onde de choc à Queen’s Park. Son départ a obligé le premier ministre Doug Ford à remanier son cabinet en plein hiver, avant la reprise des travaux parlementaires à Queen’s Park. Dans le cas de M. Gill, c’est encore un retour aux sources qu’il espère, puisqu’il a été député conservateur de la circonscription fédérale de Brampton – Springdale de 2011 à 2015.

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PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Parm Gill à la Chambre des communes en 2014

Dans le gouvernement de Doug Ford, on craint aussi, comme au Québec, que d’autres députés choisissent de faire le saut sur la scène fédérale pour faire cause commune avec Pierre Poilievre. D’autant plus que le Parti conservateur fédéral ne détient que 37 des 121 sièges que possède actuellement l’Ontario à la Chambre des communes. Selon le site 338Canada, il pourrait mettre la main sur un total de 86 sièges dans la province lors des prochaines élections si la tendance dans les sondages se poursuit.

“Mon message s’adresse à tout le monde […] : personne ne met de menottes à qui que ce soit», a déclaré le Premier ministre Doug Ford environ une semaine après l’annonce de la démission de son ancien ministre.

En Colombie-Britannique, Mike de Jong, l’un des plus anciens députés de l’Assemblée législative de Victoria, a mis fin mercredi à plusieurs semaines de réflexion en confirmant qu’il souhaite poursuivre sa carrière à Ottawa. Il tentera de se faire élire dans la nouvelle circonscription d’Abbotsford – South Langley. Il est élu sans interruption depuis 1994.

M. de Jong a dirigé plusieurs ministères (Finances, Sécurité publique, Procureur général, Santé, Forêts) dans les anciens gouvernements de Gordon Campbell et celui de Christy Clark. S’il remporte son pari et que le Parti conservateur forme le prochain gouvernement, il est presque assuré de faire partie du cabinet compte tenu de sa longue expérience.

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PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Mike de Jong en 2017

«Je me joins au mouvement de bon sens de Pierre Poilievre pour soutenir le seul leader qui a le courage de parler de la nécessité de rétablir une gestion financière responsable au Canada», a déclaré mercredi M. de Jong, confirmant sa décision. « Il est temps pour M. Trudeau de cesser d’utiliser les contribuables canadiens comme guichet automatique sans se soucier du fardeau que ses augmentations d’impôts et ses dépenses incontrôlables imposent aux familles canadiennes. »

Dans les rangs conservateurs, nous sommes heureux d’attirer des candidats du calibre d’Éric Lefebvre, Parm Gill et Mike de Jong. Des campagnes de recrutement discrètes sont en cours dans certaines provinces dirigées par des gouvernements conservateurs, comme la Nouvelle-Écosse. Et nous suggérons que d’autres candidats majeurs se présentent à mesure que nous nous rapprochons de la bataille électorale.

 
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