Dans les Landes, la lutte contre les discriminations se déroule sur les écrans de cinéma avec le festival des Focales

Dans les Landes, la lutte contre les discriminations se déroule sur les écrans de cinéma avec le festival des Focales
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Les membres de Nos Couleurs Landes affichent leur objectif : faire aussi bien, voire mieux, que l’année dernière, où Focales, leur festival itinérant de films LGBTQI+, comptait 654 entrées (et 271 en 2022). Cette fois, pour la troisième édition, neuf soirées dans huit communes landaises, mais aussi à Pau et Bayonne, seront proposées entre le mardi 30 avril et le samedi 25 mai. « Avec autant voire plus d’ambitions », annoncent à l’unisson Manon Dalet, secrétaire et co-organisateur du festival, et Jérémy Lamothe, co-organisateur et administrateur de l’association.

Tous deux se cachent derrière un programme travaillé depuis huit mois pour aborder, « dans ce territoire vaste et rural qu’est les Landes, et à travers la dimension culturelle du cinéma », comme le décrit Manon Dalet, les questions de genre, d’homophobie, de familles plurielles, d’avortement. droits et inclusivité. « Tout en étant dans l’échange. Les films choisis permettent également d’aborder des sujets transversaux qui parlent aux associations, partenaires locaux de chaque soirée (1). »

La peur de revenir en arrière

“Ces thèmes peuvent créer de la lourdeur, comme on l’a vu lors du débat sur le mariage pour tous”, commente Gérard Kerforn, de l’Union des familles laïques (Ufal) Adour Côte Sud. Selon lui, la vision universaliste des relations familiales de son association justifie son implication dans le festival des Focales, mais aussi la crainte de « certaines résurgences de l’histoire, comme on le voit en Hongrie, ou en Italie. Et quand on entend les abominations que peut proférer un homme politique de premier plan comme Éric Zemmour, et pour lesquelles il a été condamné, on voit qu’il y a aussi des tentatives de retour en arrière idéologique dans notre pays. Ce qui s’accompagne d’une montée de la violence. » « Tout ce qui est lié à la protection des personnes minoritaires, avec une idée d’empowerment et d’indépendance » fait aussi sens pour l’association Team Sama, ajoute Chloé Debris.

Forte de 115 adhérents lors de la dernière assemblée générale de février, Nos Couleurs Landes est l’antenne landaise, depuis 2020, du centre LGBT+ Sud Aquitaine, Les Bascos, basé à Bayonne depuis près de vingt ans. Ses objectifs, rappelle Manon Dalet, sont de soutenir la lutte contre les discriminations en général, de prévenir, de sensibiliser et de socialiser.

Des actions toute l’année

La fête s’inscrit dans la lignée des actions menées tout au long de l’année par des bénévoles, « qui ont par exemple permis de sensibiliser l’année dernière 1 285 élèves, dans 50 classes de collèges ou lycées du département », explique Beñat Gachen. , administrateur de l’association. C’est un événement ouvert à tous, aux parents, à des personnes très éloignées du thème. »

L’affiche du festival a été choisie dans ce même esprit d’ouverture, grâce au concours des élèves de deuxième année du lycée de Duruy, qui, avec leur professeur d’arts plastiques, ont travaillé pour réaliser 23 illustrations. C’est celui d’Anahi qui a été sélectionné, mais l’ensemble sera exposé mardi 14 mai avant la projection à Mont-de-Marsan, en présence des lycéens invités.

Courant juin, l’association ouvrira un nouveau centre LGBT dans les Landes au 3, rue du Maréchal-Bosquet (anciennement épicerie La Part des colibris) à Mont-de-Marsan, grâce à un budget de fonctionnement alloué par la Délégation interministérielle au lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Cela permettra d’offrir au moins deux périodes d’accueil par semaine, également grâce à l’embauche d’une personne à temps partiel. Aujourd’hui, Nos Couleurs Landes est déjà ouvert à Tyrosse tous les premiers mercredis du mois, et le quatrième mercredi du mois à Mont-de-Marsan, au bar Le Renoir. Il y aura également un nouveau rendez-vous à Labrit le troisième mercredi du mois, avec l’association Carrément Citoyen.

​(1) Les projections sont proposées avec des associations partenaires : l’Union des Familles Laïques (Ufal) Adour Côte Sud, Cimade Landes, Anesty, la Ligue des Droits de l’Homme, Planning Familial 40, Team Sama, Sos Homophobie, Les Bascos, Arcolan (la Antenne béarnaise du centre LGBT+ Sud Aquitaine).

Le programme du festival Focales

Mardi 30 avril, à L’Albret à Vieux-Boucau, projection à 19 heures de « Un Jour fille » ​en avant-première​, ​de Jean-Claude Monod, « un film d’époque basé sur des faits réels du XVIIIe siècle, sur thème d’une personne née intersexuée », expliquent les organisateurs. Précédée d’un discours inaugural et réception offerte à 18h30. A 22h, soirée inaugurale du festival (inscription et invitation sur le site focales.net) Salle A Noste (17, rue de Moscou) à Soustons.

Vendredi 3 mai, à Biscarrosse, chez Renoir, « Priscilla, folle du désert », de Stephan Elliot, à 20h30 « Un film qui a trente ans mais qui reste d’actualité. » À 20h15, spectacle de drag avec La Miss Clotilde, drag locale, et à 22h15, discussion autour d’un verre offert.
Samedi 4 mai, au Félix à Labouheyre, « Un Jour fille » ​en avant-première​, de Jean-Claude Monod, à 21h. À 20h, pot de bienvenue offert.
Mardi 14 mai, au Grand Club de Mont-de-Marsan, « Levante » de Lillah Halla, à 19h30, film brésilien qui aborde le sujet de l’interdiction de l’avortement.
Jeudi 16 mai à Dax au Grand Club, « Nuit noire en Anatolie » d’Özcan Alper à 19h30, « sur les thèmes de l’homophobie et de la dépénalisation de l’homosexualité ».
A Pau à Méliès, « Sans jamais nous connaître » d’Andrew Haigh à 20h15, « un film très poignant où le réalisateur plonge dans sa jeunesse et part à la rencontre de ses parents décédés ». A 22h, échange autour d’une boisson offerte.
Vendredi 17 mai (Journée internationale contre les discriminations LGBTIQ+) à L’Atalante à Bayonne, « Trois soirs par semaine », par Florent Gouëlou, à 20h45. À 19h30, spectacle de drag avec La Miss Clotilde et à 22h30. , soirée drag à Txalaparta.
Jeudi 23 mai à L’Entracte de Mugron, le film tourné au Nigeria et intitulé « Toutes les couleurs du monde » de Babatunde Apalowo, à 20h30 Pot de bienvenue offert à 19h30
Samedi 25 mai au Grand Écran de Saint-Vincent-de-Tyrosse. « Devenir roi » de Manon Selli, à 19h Projection suivie d’un échange avec Cha, drag king « qui joue sur les codes masculins », héros du documentaire. 20h, accueil gratuit. Clôture du festival avec la projection de « Sans jamais nous connaître », à 21h
Toutes les informations sur focales.net et au 07 85 30 64 15 (également numéro vert de l’association).

 
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