Dans un contexte économique toujours difficile dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les travaux de Miresem restent nécessaires

Dans un contexte économique toujours difficile dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les travaux de Miresem restent nécessaires
Descriptive text here

On pourrait croire qu’avec 158 métiers déclarés en pénurie et un taux de chômage globalement tendant à la baisse dans le pays, le marché du travail devrait également se porter mieux en Entre-Sambre-et-Meuse.

Et bien non.

Pour célébrer son 30ème anniversaire, Miresem a organisé un échange sur ce qu’elle fait le mieux : la réinsertion rurale : « On ne parle pas des spécificités du monde rural, note la réalisatrice, Émilie Vandermeiren. Il était donc difficile de trouver des personnes à qui parler, car il y a peu de données disponibles… »

Un projet européen fournit des données dans 8 pays de l’Union. Et précisément, pour la Belgique, l’étude actuelle s’intéresse à deux communes : Marchienne-au-Pont et Couvin.

Magdalena Grevesse, chercheuse à l’ULB, interroge les acteurs de terrain et la population sur l’impact de la ruralité sur les droits fondamentaux, jusqu’en octobre. Ce jeudi, elle a livré des premiers conclusions plutôt accablantes, d’une région de Couvin aux indicateurs sociaux moins bons qu’ailleurs en Wallonie, d’une zone rurale en déclin démographique et économique…

« 22% des habitants de la Province de Namur vivent sous la menace de la pauvreté et de l’exclusion sociale, commença-t-elle avant de livrer un chiffre inquiétant : A Couvin, 19,7% des enfants vivent dans une famille où aucun des parents ne tire de revenus d’un travail.»

Elle constate que la population est très âgée et surtout que de nombreux jeunes quittent la ville. « La situation des habitants de Couvin est moins favorable qu’ailleurs en Wallonie. On observe une baisse importante des services publics, qui touche particulièrement la population précaire. Or, le taux de chômage y est de 18,5% (contre 14,4% en Wallonie).»

Dans le même temps, le prix moyen des logements a bondi de 94 % en 20 ans dans la région. » Et Couvin ne compte que 3,4 % de logements sociaux (241 logements), bien loin des 10 % préconisés par la Région. En termes d’infrastructures publiques, les transports publics sont insuffisants et 48 % des personnes se déplacent en voiture pour se rendre au travail.

Les conclusions du chercheur sont accablantes pour le monde politique. Magdalena Grevesse pointe « un manque d’approche systémique du territoire. Il y a un manque de coordination des politiques publiques et de concurrence entre les opérateurs dans la région ».

Elle critique la fracture numérique qui se creuse avec l’informatisation des services. « Il y a un sentiment d’abandon chez les opérateurs et un manque d’investissement public dans des territoires comme Couvin. »

Le constat reste affligeant : peu de grandes entreprises, une mobilité difficile et des offres d’emploi surqualifiées par rapport au public local. « Les précaires ont alors tendance à se replier sur eux-mêmes, et ne se retrouvent pas parmi les opérateurs de première ligne. »

Elle évoque des problèmes spécifiques à la région : manque d’accueil d’enfants, de mobilité, manque d’offre d’enseignement supérieur, offre de formation limitée, augmentation des addictions alors que l’offre de soins de santé diminue, notamment en Santé Mentale.

« Arrêtons de tout faire »

Ce rapport accablant est corroboré lors d’un petit débat. Administrateur général du Forem, Raymonde Yerna explique qu’à Couvin, les demandeurs d’emploi ont majoritairement moins de 25 ans. Il y a plus d’hommes qu’ailleurs car la région offre principalement des emplois traditionnellement plus féminins dans le secteur social, l’administration et l’éducation. « L’enjeu sera de mutualiser l’offre de services proposés et de faire preuve de créativité », conclut-elle. Elle est corroborée par l’économiste Philippe Defeyt : « Les acteurs de terrain doivent se spécialiser. Il doit y avoir un référent pour la réinsertion et un autre pour le logement. Arrêtons de tout faire, ce sera beaucoup plus clair pour les gens.»

Pragmatique, il veut rassurer : « Il y a du travail pour tout le monde, même à Couvin. Mais il faut accepter d’aller en France ou à Bruxelles pour le trouver. Quant aux questions de mobilité dans la région, nous en parlons depuis des années. Si c’est vraiment un problème, faisons notre part et trouvons des solutions, avec à disposition des jeunes retraités ou des minibus, voire du leasing social comme la France l’a testé.

Il suggère d’arrêter la victimisation : “Il y a des domaines de travail : la mobilité, la mobilité des jeunes et la complexité administrative notamment.”

Les débats sont toujours trop courts mais personne n’évoque les enjeux de l’enseignement, fondamentaux au vu d’une statistique fournie par Raymonde Yerna : 50% des demandeurs d’emploi de la région de Couvin ne sont même pas diplômés. secondaire inférieur.

En attendant, face à de tels chiffres, on comprend que le travail de Miresem prend tout son sens. Et mérite d’être prolongé d’au moins 30 ans.

Après ce débat, le secrétaire d’Etat Thomas Dermine a rapidement présenté le plan de transition qu’il a lancé.

Ce contenu n’est pas disponible dans cette configuration.
Découvrir ici.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Nous allons danser samedi soir sur le pont Aginum
NEXT Se promener dans Lyon – .