Les conflits de mobilité sont loin d’être nouveaux

Les conflits de mobilité sont loin d’être nouveaux
Descriptive text here

La mobilité à Genève est un sujet de débats et de désaccords profonds à Genève. Mais voilà : c’est loin d’être nouveau. Tout au long du XXe siècle, le développement des transports publics s’est déroulé en même temps que celui de la voiture et du vélo. Un livre signé par un écrivain et un historien retrace ces avancées, sous un angle politique et social.

Nous sommes vers 1880. Les premiers transports publics étaient alors à cheval et à vapeur, comme l’explique l’écrivain Moreno Berva : « La place Neuve fut le terminus de la première ligne de tramway en 1862, qui transportait les gens d’ici à Carouge : ce sont les débuts de le 12. Et l’arrêt de tram est toujours au même endroit aujourd’hui !

En 1900, changement de direction. La Compagnie du Tramway Électrique de Genève, ancêtre des TPG, a racheté les différentes structures privées pour les unifier dans un seul but, tout électrifier. L’entreprise s’installe à la Jonction. Le lieu est jusqu’à présent dédié au maraîchage : « On retrouve encore des rues qui portent ce patrimoine : rue des plantaporêts, rue David Dufour qui était lui-même maraîcher. En 1900, le maraîchage a été remplacé par des quartiers populaires et une activité industrielle qui va de pair », explique l’historien Ludovic Maugué.

Sur les rails de la modernité

Un homme, en 1928, va saisir la dimension sociale de son rôle : le nouveau directeur de la société Eric Choisy. Jusqu’en 1948, l’AVS n’existait pas. Il veut aider ses collègues : « Il rationalisera les assurances sociales et maladie, il contribuera à la fixation des salaires et à la réduction du temps de travail. En fait, toute une batterie de mesures qui mettront sa société sur les rails de la modernité.

Le statut des femmes évolue également avec le temps. En 1960, apparaissent les premiers receveurs, chargés des tickets et des quittances. Certains crient au scandale : les femmes sans formation auront un salaire décent. Les premières conductrices de trolleybus sont arrivées en 1968.

L’essor de l’automobile

Au fil des années, le réseau de tramway s’est considérablement développé. En 1912, c’était le plus grand de , avec plus de 100 km de lignes. Mais déjà en 1899, les premières voitures sont apparues et avec elles les défis de mobilité. la police attribue un klaxon différent à chaque véhicule. La cloche des tramways, le klaxon des voitures, la cloche des cyclistes. Les contraintes de mobilité sont déjà présentes. En 1935, le tout premier feu tricolore est créé à l’intersection du boulevard Georges Favon et de la rue du Stand. On vient de tout le canton pour le voir.

Le XXème siècle voit l’essor de l’automobile. En 1905, le premier salon de l’automobile a lieu. Une passerelle est installée entre le bâtiment électoral et la plaine de Plainpalais, avec un tapis roulant : « Elle permettait aux visiteurs dont les stands étaient installés à l’intérieur du bâtiment électoral de visiter l’extension du spectacle qui se trouvait dans la plaine. Genève fut l’une des villes les plus motorisées au monde et le siège d’importants lobbys du pneumatique et du thermique, qui poussèrent le développement de l’automobile au détriment du tramway.

Contrairement aux grandes villes comme Bâle, Berne ou Zurich, les transports genevois sont privés. Le président de la société de tramway est aussi… l’un des fondateurs du TCS : « Au sein même de la CGTE, il y a les plus fervents défenseurs du développement de l’automobile » rappelle Ludovic Maugué.

Retour du tramway

Les lignes de tramway ont été progressivement démantelées au XXe siècle, avant de retrouver leur place des décennies plus tard dans les années 90, notamment grâce à la construction du Bachet. Avec l’évolution récente des transports publics, il était nécessaire de construire un nouvel entrepôt à Meyrin. Clin d’œil à l’histoire, le bâtiment historique des TPG a été rénové et réinvesti par les salariés il y a quelques mois.

Références : « La mobilité au cœur du patrimoine », éditions Livreo Alphil.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV son impressionnante résidence secondaire dans le Morbihan en Bretagne
NEXT Après des mois de recherche, cette commune d’Ille-et-Vilaine trouve enfin son boulanger