“La police signale que des perturbations de la circulation sont à prévoir dans le centre-ville le samedi 20 avril entre 15h et 18h.” C’est devenu presque une habitude : samedi, un cortège sillonnera Genève. De la Place Neuve à la Place des Nations (voir plan). « Cela devient vraiment douloureux. Je suis pour le droit de manifester mais c’est tous les samedis ! Marre ! », s’agace un habitant des Eaux-Vives.
Cependant, cela devrait changer. Dans un entretien accordé à Léman Bleu, la conseillère d’État chargée de la Direction des institutions et du numérique (DIN), dont la sécurité, Carole-Anne Kast a annoncé vouloir serrer la vis. « Avant, nous avions ce type de demande une fois par mois ou tous les deux mois, donc nous l’examinais comme un événement isolé. Aujourd’hui, il faut le traiter différemment », a-t-elle déclaré. Selon elle, à l’avenir, l’Etat sera plus restrictif « que ce soit sur les horaires, les itinéraires ou les jours ». Reste l’effet d’inertie lié aux autorisations déjà délivrées.
De quoi répondre à la grogne des commerçants. Plusieurs d’entre elles, implantées dans les Rues Basses, affirment que leur chiffre d’affaires a chuté jusqu’à 40 %. La conseillère administrative chargée de la sécurité et des sports, Marie Barbey-Chpuis, avait de son côté écrit à Carole-Anne Kast, mettant en avant le droit de circuler et l’obligation de garantir l’accès aux commerces. Alors que le PLR a récemment déposé un projet de loi.
Interrogée par la « Tribune de Genève », Flore Teysseire, secrétaire de direction de Genève Commerces, s’est dite satisfaite que l’Etat ait entendu le message et procède à une « pesée des intérêts ». A l’inverse, l’avocate Clémence Jung, de « Boycott, désinvestissement et sanctions » se dit inquiète de ces restrictions à la liberté d’expression et de manifestation.
