Narcobanditisme, criminalité dans le Gard, « les policiers sont à bout de souffle », selon le syndicat Unsa

Narcobanditisme, criminalité dans le Gard, « les policiers sont à bout de souffle », selon le syndicat Unsa
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Guillaume Teyssandier est le délégué départemental du syndicat de police Unsa. Il revient sur les récents événements survenus à Nîmes et plus largement sur le banditisme de drogue, le nombre de policiers, le moral des équipes.

En tant que délégué de l’UNSA Police, quelle est votre analyse de la situation en matière de délinquance et de criminalité dans le Gard ?

On voit que les délinquants sont de plus en plus jeunes et prêts à tout pour défendre leur territoire ; dans certains départements, ils s’associent à d’autres régions pour éviter de perdre des parts de marché.

Quelle est votre opinion sur les forces de police liées à ce crime ?

Il existe une pénurie de personnel dans certains services d’enquête et de voirie publique. Il n’y a pas assez de personnel car il faut du temps pour remonter tous les réseaux. On parle ici d’un travail d’au moins un an d’enquête pour démanteler le secteur et identifier toutes les connexions. Cela nécessite un travail en profondeur.

La lutte contre l’économie souterraine est une priorité pour les services de l’État. Les ressources sont-elles disponibles ?

On voit une politique se mettre en place avec l’opération « espace libre ». Cette mission va-t-elle se poursuivre dans le temps ? Cela nécessite un effectif important, agent d’interpellation, rédacteur, informaticien mais aussi une mobilisation de toute la chaîne judiciaire…

Vos collègues d’autres syndicats demandent des renforts urgents dans le secteur de Nîmes, quelle est la position de votre syndicat ?

Aujourd’hui la police de l’UNSA demande 30 policiers renforcement dans tout le département dans les secteurs de la sécurité publique, de la police judiciaire, du renseignement territorial. Mais nous demandons surtout que Nîmes soit classée secteur difficile au même titre que la ville de Marseille.

« La ville devient la banlieue de Marseille »

Certains policiers considèrent que Nîmes devient, d’une certaine manière, un quartier de Marseille en matière de criminalité liée au banditisme de drogue. Quel regard portez-vous sur les fusillades et les meurtres ?

Oui, de plus en plus, des liens apparaissent entre Marseille et Nîmes, comme la récente fusillade au chemin Bas d’Avignon dans la nuit de mardi à mercredi qui a fait cinq blessés. La ville devient une banlieue de Marseille. Les réseaux s’externalisent pour conquérir de nouvelles parts de marché. Depuis le début de l’année, 26 incidents liés au banditisme de drogue ont été partagés entre la police judiciaire et la sûreté départementale de Nîmes. À ce jour, 25 personnes ont été placées en détention provisoire pour trafic de drogue.

Les policiers du Gard sont-ils suffisamment équipés en matériel (armes lourdes, protection…) ?
Nous attendons actuellement le renouvellement de certains équipements de protection et armes lourdes.

Faut-il créer des équipes spéciales ?
Le GIR a été créé après l’arrivée du ministre de l’Intérieur. Il est en cours de mise en place et des renforts devraient arriver dans les prochains mois. Ce GIR a été créé dans le but de lutter contre le blanchiment de l’argent sale mais ce service n’est pas encore pleinement opérationnel, nous n’avons pas de douanier ni d’agent des impôts, nous espérons que ce service sera au complet après les Jeux Olympiques.

Guillaume Teyssandier réclame des moyens informatiques de dernière génération.
Indépendant – BOYER Claude

Comment se traduit concrètement le démantèlement de la police judiciaire ? Selon vous, quels sont les risques ?
Dedépartementaleeuh la police judiciaire alors que le banditisme de drogue devient national et international nous semble paradoxal et inadapté à la réalité de la traite. En effet, aujourd’hui, les fournisseurs sont basés au Maroc ou à Dubaï et les produits stupéfiants transitent par l’Espagne. Le risque est d’être moins efficace dans le travail d’enquête.

La police a-t-elle le moral ?
La police est à bout de souffle. L’événement s’enchaîne sans arrêt depuis 2016 avec les risques d’attentats, les gilets jaunes, les crises sociales, le covid, la réforme de la police nationale et à venir les Jeux olympiques, le Tour de France, les férias, les dates anniversaires de la débarquement de la seconde guerre mondiale, concerts. La police est incapable de respirer.

Sur le moral des forces de l’ordre, pour vous quelle est l’urgence dans le Gard, quelle mesure prendre dans l’immédiat ?
Essayez d’être le plus doux possible avec les policiers, récompensez-les et veillez à ce qu’ils soient reconnus pour leur engagement.

« Trafic de drogue : trois milliards de profits sur le territoire national »

« Les réseaux s’externalisent pour conquérir de nouvelles parts de marché. »
ARCHIVES HOCINE ROUAGDIA

Que faudrait-il pour lutter efficacement contre le narco-banditisme et le trafic de drogue ?

A ce jour, le trafic de drogue sur le territoire national génère à lui seul trois milliards de profits. A l’avenir, l’Etat doit se donner les moyens, notamment en matière de coopération internationale avec les pays fournisseurs mais aussi d’une simplification de la procédure pénale, mais il faut aussi renforcer les personnels qui enquêtent mais aussi ceux de la justice. système. Aujourd’hui, les trafiquants de drogue opèrent dans le blanchiment d’argent, dans le domaine des cryptomonnaies mais aussi dans les programmes d’investissement immobilier à l’étranger.

Problèmes d’accès avec la messagerie chiffrée

Les moyens consacrés à la lutte contre le blanchiment de l’argent sale de la drogue sont-ils à la hauteur dans le Gard ?
En pratique, il est indispensable de disposer d’ordinateurs de dernière génération, de techniciens spécialisés dans l’extraction de données et de moyens humains supplémentaires, notamment pour les filatures.

Il faut progresser sur les réseaux sociaux cryptés. La délinquance évolue et fonctionne via des messageries sécurisées telles que WhatsApp, Telegram, Snapchat. Il est également important de considérer le développement et l’évolution du système juridique.

 
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