2 à 4 ans de prison pour les convoyeurs de résine de cannabis

2 à 4 ans de prison pour les convoyeurs de résine de cannabis
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« Quoi qu’il en soit, frérot, Inch’Allah, je vais arrêter. Je fais celui-ci et peut-être un après, mais c’est fini ! » Sofiane, 29 ans, habitant d’Argenteuil (Val-d’Oise), ne pensait pas dire si bien. Il a été arrêté quelques heures après ce message, adressé à l’un de ses complices, par les douanes alors qu’il transportait 505,27 kg de résine de cannabis dans une BMW.

Dix-huit mois après cette folle expédition nocturne de l’Andalousie à l’Île-de-France, lui et quatre autres participants à ce go-fast – un sixième fait l’objet d’un mandat d’arrêt – se sont retrouvés mercredi devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Ils ont entre 25 et 29 ans, certains se connaissent depuis le lycée, d’autres non. Il y a l’équipe du sud et celle d’Île-de-France. Tous les six, dont une jeune femme, ont été condamnés pour leur participation à ce go-fast, d’une valeur de plus de 1,5 million d’euros selon les douanes, à des peines allant de 2 à plus de 4 ans de détention. Les enquêteurs accusent certains d’entre eux d’avoir participé à plusieurs convois entre le 6 septembre et ce fameux 9 novembre 2022.

Le transporteur interpellé près du péage de Saint-Arnoult

Ce soir-là, en pleine nuit, une BMW, conduite par Sofiane, arrive au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Les douanes décident de contrôler le véhicule. Le conducteur force le péage. Les agents ont juste eu le temps de déployer une herse, trois pneus ont été crevés, mais l’automobiliste a continué à rouler avant de percuter un véhicule à proximité de Boinville-le-Gaillard.

L’homme est sorti de sa voiture et a pris la fuite à pied. Il a été arrêté quelques instants plus tard. A l’intérieur de la grosse voiture, 12 valises marocaines, des cabas contenant au total… une demi-tonne de résine de cannabis.

La section de recherche de la gendarmerie de Versailles, chargée de l’enquête, a réussi, grâce aux plaques d’immatriculation des véhicules, à l’ADN retrouvé dans la BMW, à la géolocalisation et à la téléphonie pour identifier les participants à ce go-fast.

Leur mission : « protéger le convoi et percuter les voitures de police si nécessaire »

Outre Sofiane, le transporteur de résine, condamné à 53 mois de prison dont 24 avec sursis pour deux ans, il y a Sami, 28 ans, et Hamza, 27 ans, l’équipe d’Île-de-France (Stains et Argenteuil). A bord d’une Seat Leon, voiture de location, ils sont chargés de « protéger le convoi et si nécessaire percuter les véhicules de police ». Ils sont condamnés pour le premier à 3 ans de prison et pour le second à trois ans, dont deux avec sursis avec mise à l’épreuve.

Il y a aussi Anaïs, 25 ans, de Saleilles (Pyrénées-Orientales) qui ouvre le convoi, mais dont la Volkswagen tombe en panne et Mathieu, 25 ans, de la même commune qui lui viendra en aide, après avoir « sécurisé » le passage. du véhicule à la frontière espagnole. Enfin Djilalli, 27 ans, père de 4 enfants, également impliqué, chez lequel on trouvera une caisse « poussiéreuse et dans un garage » selon son propriétaire. Il a été condamné à 4 ans de prison, son ami d’enfance Mathieu à 3 ans dont un avec sursis et la jeune femme à 42 mois d’emprisonnement dont 20 avec sursis.

Tous reconnaissent avoir participé à ce convoi, mais tous refusent d’en dire davantage sur leur implication, leur rôle précis et restent évasifs sur les précédents go-fasts. Les communications sous pseudonymes sur la messagerie cryptée Signal ne leur appartiennent pas, assurent-ils. « C’est une enquête 2.0, purement technique », dénonce un avocat de la défense, assurant que son client n’est pas ledit Fred, un peu trop bavard dans ses messages. Un autre conteste le camouflage organisé pour identifier l’acheteur de la BMW au nom d’une entreprise fantôme.

Payé entre 50 et 1 000 euros, parfois via Vinted

Sofiane explique qu’il a participé parce qu’il devait de l’argent. «Je n’avais pas conscience de la quantité que je transportais», assure-t-il. Mathieu, au chômage, raconte avoir été payé 50 euros pour le passage de la frontière. « Ce n’est pas cher à payer », assure le président. «Cela ne dure qu’une demi-heure», répond-il. Anaïs, qui travaillait dans le prêt-à-porter, indique qu’elle était payée entre « 300 et 700 euros, perçus par Vinted ». Hamza « entre 800 et 1.000 euros retrouvés dans la boîte à gants du véhicule ». Aucun ne dit connaître le sponsor.

« Pour des sommes dérisoires, nous participons à ce désastre social qu’est le trafic de drogue. Ils expliquent tous qu’ils sont de petites mains avec un sponsor qui n’a jamais été identifié”, souligne le procureur, qui avait requis des peines plus lourdes pour certains.

 
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