L’impuissance des autorités de Saint-Laurent-du-Maroni face aux vendeurs de brouettes

Saint-Laurent-du-Maroni fait face à un phénomène croissant : celui de l’afflux permanent de vendeurs informels. La police municipale, débordée, peine à faire respecter les lois dans un contexte où l’économie de rue prend de plus en plus de place.

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Vendeur de poisson avec brouette

©Eric LÉON

Saint-Laurent-du-Maroni, ville frontalière entre la Guyane française et le Suriname, connaît une croissance notable de son économie informelle. Les vendeurs ambulants, vendant principalement des produits alimentaires comme des légumes, du pain, du poisson et même du gibier, s’installent sur les trottoirs, mettant en danger la fluidité urbaine et les règles d’hygiène publique. Ces commerçants, souvent équipés de simples brouettes, proposent leurs marchandises en dehors des circuits commerciaux réglementés.


C’est une situation que vivent mal les commerçants établis, notamment ceux des magasins libre-service, qui voient leurs entrées encombrées par ces étalages improvisés. Ce phénomène n’est pas nouveau pour la ville mais il s’intensifie, et rend la cohabitation entre commerçants formels et informels de plus en plus insupportable. Un commerçant, sous couvert d’anonymat, témoigne de cette tension croissante :

Cela dure depuis plus de 20 ans, sans aucun changement. Les confrontations peuvent même devenir menaçantes.

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Produits frais parfois vendus devant l’établissement public de la CAF

©Eric LÉON

La répression de cette économie parallèle constitue un défi considérable pour les autorités locales. En effet, les vendeurs ambulants, en opérant sans autorisation, contreviennent aux réglementations commerciales et sanitaires. Les douanes et les forces de l’ordre, bien que mobilisées, peinent à endiguer ce phénomène. en raison de son ampleur et de la complexité des enjeux socio-économiques sous-jacents.

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Viande de gibier vendue dans la rue à Saint-Laurent-Du-Maroni : entre brouettes improvisées, une hygiène douteuse soulève d’importantes inquiétudes sanitaires pour les consommateurs.

©Eric LÉON

Un commerçant de la ville, préférant rester anonyme, met en avant les problèmes spécifiques liés à la vente du poisson.

Ils vendent du poisson frais qu’ils nettoient directement dans leur brouette, sur le trottoir, et laissent couler l’eau sale juste devant nos magasins. Cela attire les odeurs nauséabondes et les mouches, rendant l’environnement insalubre et nuisant à nos activités. Je me sens impuissant face à cette situation

il confie. Cette pratique, non seulement non conforme aux normes d’hygiène mais aussi potentiellement dangereuse pour la santé publique, illustre les complications générées par la croissance incontrôlée de cette économie de rue.

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Des vendeuses installées près des entrées libre-service de Saint-Laurent-du-Maroni, obstruant parfois l’accès aux magasins.

©Eric LÉON

Attirés par les prix imbattables, bien inférieurs à ceux pratiqués dans le commerce réglementé, les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni pourraient contribuer à perpétuer un système qu’ils dénoncent eux aussi. Cette contribution paradoxale des consommateurs à la vitalité de cette économie de rue pose la question d’une responsabilité partagée dans la perpétuation de pratiques commerciales à la limite de la légalité.

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Des produits frais exposés au soleil sur les trottoirs des commerçants de Saint-Laurent-du-Maroni, une pratique courante qui suscite des inquiétudes sur la conservation et la qualité des aliments.

©Eric LÉON

Face à ce phénomène grandissant, nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni pour obtenir des éclaircissements sur la situation. Demandes est resté sans réponse. La situation est encore plus compliquée étant donné que nombre de ces vendeurs sont en situation irrégulière sur le territoire, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la complexité de la gestion de cette économie parallèle. Pour l’instant, les habitants et les commerçants formels de la ville sont témoins d’une impuissance manifeste des autoritésnotamment la police municipale, pour réguler, voire atténuer l’impact de l’économie informelle sur leur vie quotidienne.

 
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