un chercheur en histoire s’intéresse aux bombardements alliés dans la Manche Sud

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Par Auria Boukar
Publié le

18 avril 24 à 18h58

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Octave Moreau, professeur d’histoire-géographie et doctorant à l’université de Caen, prépare une thèse sur les bombardements alliés dans la Manche Sud pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 10 avril, il donne une conférence pour présenter ses travaux de recherche au théâtre d’Avranches. Environ 200 personnes furent victimes des bombardements anglo-américains. Il a recueilli une trentaine de témoignages et s’est intéressé aux archives de plusieurs communes de la région.

Les victimes civiles ont du mal à être reconnues. Une « déshumanisation » d’eux, car l’armée de l’air tue de manière anonyme. Les bombardements montrent que la guerre continue, brisent le moral des populations et causent des dégâts.

“Personne n’a pris cet avertissement au sérieux”

Des affiches sur les risques de bombardement et l’attitude à adopter en cas de danger sont apposées. L’une des grandes craintes est l’utilisation du gaz moutarde. Un hôpital pour personnes gazées devait être créé à Avranches.

En 1939, la défense passive n’est pas prête, mais elle s’articule autour d’un directeur pour chaque commune (maire, adjoint ou commandant des pompiers). La défense passive consiste en la protection des populations en cas de conflit armé. Elle prend différentes mesures comme installer du contreplaqué sur les fenêtres et éteindre les lumières. Des amendes sont infligées à ceux qui ne les respectent pas.

Cela témoigne d’un relâchement face à la peur des bombardements. De nombreux tracts de prévention circulaient, mais personne ne prenait cet avertissement au sérieux.

Octave Moreau, chercheur en histoire

Il prend l’exemple du commissaire de police de Granville qui constate que le moral de la population n’a pas été affecté lorsqu’une bombe a été larguée par un avion anglais sur l’avant-port.

L’inquiétude du public grandit

En 1943, « les bombardements sont perçus comme une démonstration de force de la part des Anglais dans l’espoir d’une libération imminente ». Mais en 1944, l’inquiétude grandit, la question de l’évacuation inquiète les Granvillers. Les alertes sont fréquentes.

On prend conscience que les bombardements deviennent de plus en plus importants

A Avranches et ses environs, des tracts sont distribués pour sensibiliser la population. Les anciens poilus mettent leur expérience du combat au service de la population en creusant des tranchées à divers endroits en attendant d’éventuels bombardements. Le 6 juin, Avranches subit son premier bombardement. Ernest Lenoël témoigne du bruit et de la vision des bombardements avec les vibrations et les vitres brisées. Le 14 juin, un autre attentat tue 21 personnes à Saint-Hilaire.

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Un élan de solidarité après la guerre et la Reconstruction

Les autorités ont été dépassées par les nombreux attentats. Le commissaire indique que Saint-Hilaire est devenue une « ville morte ».

Pour protéger les civils, le marché a été interdit, il a repris le 14 juin, mais malheureusement une bombe a explosé, faisant de nombreuses victimes. Par la suite, les populations ont repris espoir avec l’arrivée des Américains. Une fois les villes libérées, nous regardons vers l’avenir : dans le travail de défrichement, une solidarité se forme avec les gens qui ont tout perdu. En 1945, une association de victimes est créée dans plusieurs communes du Sud Manche.

Pour être membre, vous devez avoir subi un dommage matériel ou immatériel. L’objectif est d’informer les membres sur leurs droits à la reconstruction.

Avranches pendant la Seconde Guerre mondiale. ©DR

Puis arrivent les premières commémorations. Le 8 juin 45 à Avranches, on évoque le souvenir d’environ 80 victimes. En 1946, une cérémonie officielle est organisée en hommage aux victimes civiles, déportés et personnes tuées lors des bombardements d’Avranches. Une plaque est apposée sur le monument aux morts.

La Manche Sud dans les bombardements

Une vingtaine d’attaques aériennes entre le 3 juin et la mi-août 1944
200 personnes tuées par des bombardements anglo-américains
Le 7 juin 1944 à Avranches, au moins 80 personnes tuées par les bombes alliées
Plus de quarante personnes tuées à Granville lors des différentes attaques aériennes alliées de l’été 1944

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