- Naoris célèbre aujourd’hui (jeudi) le lancement de ses activités au Maroc. Pourquoi avoir choisi le Royaume comme première étape d’expansion en Afrique ?
Le choix du Royaume comme première étape de notre expansion en Afrique a été influencé par une combinaison de relations personnelles et de vision stratégique. Le fait que je sois moi-même marocain a certainement aussi joué un rôle. La décision est devenue claire après son retour au Maroc et après avoir écouté le discours de Sa Majesté le Roi sur les ambitions du pays en matière de souveraineté numérique et de leadership régional. Des objectifs qui s’inscrivent dans les orientations de Naoris. Le Maroc est donc un endroit idéal pour que notre Groupe puisse non seulement prospérer en tant qu’entreprise, mais aussi contribuer de manière significative aux ambitions numériques du pays.
- Naturellement, vous avez mené votre étude de marché avant de prendre cette décision. Le marché marocain, notamment le tissu économique, est-il en demande de services liés à la cybersécurité et à la blockchain ?
Oui, nous avons mené une étude de marché approfondie avant de décider de nous lancer sur le marché marocain. Et il faut reconnaître que le Maroc peut être un marché difficile à pénétrer. Cependant, notre décision a été motivée en grande partie par un sentiment de patriotisme. Je pensais que la technologie de Naoris pourrait grandement bénéficier à mon pays. Cette conviction m’a motivé à redoubler d’efforts pour assurer notre succès dans la fourniture de services de cybersécurité et de blockchain, de plus en plus demandés par les entreprises marocaines.
- Gagner des parts de marché serait néanmoins difficile, étant donné que plusieurs groupes sont implantés au Maroc depuis des années…
En effet, gagner des parts de marché au Maroc est un défi, compte tenu de la présence d’acteurs établis et présents depuis de nombreuses années. Cependant, bon nombre de ces groupes se concentrent principalement sur les gains financiers, proposant des produits génériques « disponibles dans le commerce » qui offrent souvent des solutions limitées. En revanche, Naoris se différencie en étant une « entreprise boutique ». Malgré notre taille relativement petite (environ 100 personnes dans le monde), nous disposons d’une expertise comparable, voire supérieure, à celle des grandes entreprises. Notre mission va au-delà du simple profit ; notre objectif est d’avoir un impact positif sur le monde et d’aider véritablement à résoudre les problèmes. Cet engagement envers des solutions à valeur ajoutée et un impact réel nous permet de nous démarquer sur le marché marocain.
- L’IA est également l’une des activités phares de votre groupe. Quelles sont vos perspectives pour l’intégration de cet outil dans le quotidien des entreprises marocaines ?
Chez Naoris, notre objectif n’est pas simplement d’intégrer l’IA dans les tâches quotidiennes pour plus de commodité, mais nous nous concentrons également sur l’exploitation d’un type spécifique d’IA – l’intelligence artificielle en essaim – pour améliorer la cybersécurité. Notre mission avec cette technologie est de lutter efficacement contre la cybercriminalité et de contribuer à faire du Maroc un pays plus sûr. Cette application stratégique de l’IA s’aligne sur nos objectifs plus larges consistant à fournir des solutions significatives et percutantes plutôt que de simplement adopter la technologie pour elle-même.
- Sur le plan législatif, quels sont les points ou dispositions que le Maroc devrait adopter pour assurer un développement rapide de l’IA ?
Il est crucial que le Maroc mette en œuvre des réglementations et des systèmes de surveillance pour gérer de manière responsable le développement et le déploiement de l’intelligence artificielle (IA). Si rien n’est fait, l’IA peut avoir de graves conséquences. Une préoccupation majeure dans l’industrie de l’IA est la qualité et la transparence des données utilisées pour entraîner les algorithmes. Actuellement, les informations sur l’origine et l’intégrité de ces données sont souvent insuffisantes. En établissant des normes et des réglementations claires en matière de qualité des données et de transparence algorithmique, le Maroc peut garantir une intégration plus sûre et plus efficace des technologies d’IA. Cela protégerait non seulement les utilisateurs, mais favoriserait également la confiance et accélérerait le développement de l’IA de manière durable.
- Création d’emplois, investissements, projets d’avenir… quelle est la feuille de route pour les années à venir ?
En termes de création d’emplois, notre objectif est de favoriser la confiance et la fiabilité dans des environnements numériques qui manquent souvent de garanties claires. En matière d’investissements, nous accordons la priorité à l’éducation et à la sensibilisation afin de garantir une base d’utilisateurs bien informés et une main-d’œuvre capable de naviguer dans les complexités des technologies modernes. Quant à nos projets à court terme, nous nous engageons à utiliser les technologies Naoris pour contribuer de manière significative à l’amélioration de l’écosystème numérique marocain, en le rendant plus sûr et plus résilient. Cette approche soutient non seulement nos objectifs immédiats, mais établit également une base solide pour une croissance et un développement durables dans la région.
Collecté par Souhail AMRABI
