Inquiétude dans les vergers du Limousin avec le retour attendu des gelées dans les nuits à venir

Inquiétude dans les vergers du Limousin avec le retour attendu des gelées dans les nuits à venir
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Dans la nuit du jeudi 18 avril au vendredi 19 avril, le gel devrait revenir. Rien de dramatique sur le papier avec des températures flirtant juste avec le négatif. Les pomiculteurs sont cependant en alerte.

Pierre Chassaing se promène autour de ses arbres en cette veille de gel. Cette année avec les fortes chaleurs, la floraison a été rapide, les fruits, déjà visibles, commencent à se développer. Un gel trop important aurait donc des conséquences très fâcheuses.

Le risque est double « ces jeunes fleurs pourraient avorter et sur les jeunes fruits, le risque, si on descend en dessous de -1,5°c, c’est d’avoir un anneau de gel. Cela créera une zone difficile autour du fruit et ce sera un fruit qui ne sera pas commercialisable, qui n’aura pas de valeur pour nous et dont même les industriels ne veulent pas.

L’arboriculteur est donc en alerte. Une alarme antigel connectée à son téléphone est programmée à -0,5°C, juste avant le seuil critique. Après analyse, si la situation s’avère dangereuse, il viendra démarrer son tracteur et la pompe qui alimente en eau tout un système d’arrosage.

« Ce soir, en arrosant mon verger, cela formera un noyau de glace autour du fruit ou de la fleur qui le protégera de la mort ou des défauts. L’eau, passant de l’état liquide à l’état solide, libère des calories, c’est ce qui préserve les jeunes fruits.

Il faut dire que l’arboriculteur se méfie. La météo a été capricieuse ces dernières années avec des périodes de gel observées en 2019, 2021 et 2022, cette dernière année notamment s’accompagnant de pertes considérables. Pour l’instant, les récoltes s’annoncent bonnes et une offensive tardive de l’hiver mettrait tout en péril.

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Le dispositif antigel en avril 2021. La couche de glace emprisonne les fruits et les fleurs pour, paradoxalement, les protéger.

© France Télévisions – Nicolas Chigot

« Nous vivons une année très précoce, la plus précoce depuis 2011. Nous avons une dizaine de jours d’avance sur une année normale. On augmente donc les risques de gel. Pour cette nuit, on nous annonce -1 sous abri. La température humide que nous redoutons le plus peut descendre plus bas dans nos vergers jusqu’à -3 ou -4° par rapport à ce qui est annoncé.”, s’inquiète Laurent Rougerie, président du syndicat AOP Pomme du Limousin.

Après les importants épisodes de gel de 2021 et 2022, les producteurs aspirent à revivre la même année qu’en 2023, sans chocs climatiques majeurs. Les prévisions pour les prochains jours sont donc surveillées comme du lait sur le feu.

 
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