Le ministère de l’Éducation du Québec, mauvais élève en matière d’accès à l’information

Il faut être patient lorsque vous demandez l’accès à un document public auprès du ministère de l’Éducation du Québec. Les deux tiers de ses réponses parviennent aux citoyens au-delà du délai légal de 30 jours, révèle une compilation réalisée par Radio-Canada, à partir des rapports annuels de gestion des ministères.

Le ministère de la Sécurité publique et celui de l’Enseignement supérieur présentent un bilan guère plus rose, compte tenu de leur lenteur à réagir.

De leur côté, le ministère des Relations internationales et le Conseil exécutif, ministère du Premier ministre, sont les champions des demandes refusées.

Quant au ministère de la Santé, il a été le seul à ne pas présenter de bilan officiel pour l’année dernière. Heureusement, à la demande de Radio-Canada, il a retrouvé les chiffres.

Ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Parmi les ministères mentionnés ci-dessus, trois sont dirigés par d’anciens journalistes (Bernard Drainville, Pascale Déry et Martine Biron) qui connaissent l’importance de la Loi sur l’accès aux documents. (Nouvelle fenetre) pour le droit du public à l’information.

Depuis 1982, tout citoyen a le droit de demander accès aux documents administratifs. La loi impose à un ministère ou à tout autre organisme public de répondre dans un délai de 20 jours.

Si le traitement de la demande n’est jamais impossible sans nuire au cours normal des activités de l’organisme publicune prolongation de 10 jours est autorisée.

En résumé, au-delà de 30 jours, c’est illégal et le citoyen insatisfait peut s’adresser à la Commission d’accès à l’information, qui est un tribunal administratif.

25% de réponses des ministères dans des délais illégaux

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Jeudi, à l’Assemblée nationale, aura lieu l’étude des crédits du ministre responsable de l’accès à l’information, Jean-François Roberge.

Les parlementaires pourront l’interroger sur les résultats globaux du gouvernement, mais aussi plus particulièrement sur les résultats du ministère de l’Éducation, dont il a dirigé le portefeuille jusqu’en octobre 2022.

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Le ministère de l’Éducation présente les pires résultats pour 2022-2023. Il est un habitué du bas du classement puisque, l’année précédente, un rapport produit par la Commission d’accès à l’information le plaçait déjà comme le plus lent des organismes publics analysés.

Son résultat s’est même détérioré, car, à l’époque, 50 % des réponses du ministère dépassaient les délais légaux. Le bilan s’élève à 66 %.

Interrogé par Radio-Canada, le ministère affirme que le nombre de demandes qu’il reçoit est en augmentation ces dernières années, % pour l’année 2023-2024 par rapport à 2022-2023″, “texte”:”et encore 20% pour l’année 2023-2024 par rapport à 2022-2023″}}”>et encore 20% pour l’année 2023-2024 par rapport à 2022-2023.

Nous prenons la situation très au sérieuxassure le porte-parole Bryan St-Louis. Nos équipes sont également mobilisées pour améliorer la situation.

Le respect des délais prescrits reste un objectif prioritaire. À cette fin, nos processus et outils ont été revus et optimisés, et des ressources supplémentaires ont été engagées pour assurer le suivi des demandes d’accès.

Une citation de Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de l’Éducation du Québec.

De son côté, le Ministère de la Sécurité Publique le déclare sensible à cette question, garantir le droit des citoyens à l’information.

Il invoque également l’augmentation des demandes par rapport à l’année précédente Et problèmes de travail ce qui nécessitait efforts de recrutement.

Le porte-parole Robert Maranda souligne également que son ministère traite les documents qui contiennent des informations à caractère sécuritaire, notamment les dossiers correctionnels et les dossiers de police qui nécessitent une attention particulière.

Au cours des derniers mois, des postes vacants ont été comblés au sein de l’équipe, ce qui permettra d’accroître l’efficacité globale au bénéfice du service aux citoyens. L’impact se fait déjà sentir dans le nombre de demandes traitées.

Une citation de Robert Maranda, porte-parole du ministère de la Sécurité publique du Québec.

De la délais stratégiques?

Pierre Trudel, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal qui enseigne le droit de l’information, reconnaît que les ministères ont justifié les enjeux, mais il déplore que certains utilisent délais stratégiquesen mettant le plus de temps possible pour répondre, en espérant que le document soit moins brûlant lorsqu’il sera mis à disposition.

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Pierre Trudel

Photo : Radio-Canada/La Facture

En 2022, une enquête de Radio-Canada démontrait l’existence de pressions et de jeux en coulisses dans certains organismes publics pour ralentir l’accès à l’information.

Les responsables de l’application de la loi ont témoigné, sous le sceau de la confidentialité, des tentatives de l’administration québécoise de restreindre le plus possible l’information transmise aux journalistes et à la population, notamment dans le réseau de la santé.

Apparition soudaine du rapport du ministère de la Santé

Début avril, le Parti québécois dénonçait le manque d’information sur l’accès à l’information au ministère de la Santé et des Services sociaux. LE MSSS est le seul ministère à ne pas avoir produit de rapport cette année. Raison invoquée : le système informatique du ministère a dû être changé, car il ne permettait plus d’extraire les données.

On peut se demander pourquoi, en attendant la mise en place de ce nouveau système, le ministère n’a pas maintenu la méthode de compilation en vigueur auparavant.a demandé le PQ. Avons-nous quelque chose à cacher ?

Interrogé par Radio-Canada, le ministère a pu nous fournir un rapport statistique, calculé manuellement. On découvre que 26% de ses réponses sont faites au-delà du délai légal.

Il ne s’agit en aucun cas d’une tactique dilatoire pour nous soustraire à nos obligations.

Une citation de Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère de la Santé.

La situation a été corrigée et les données officielles pour 2023-2024 seront dévoilées dans le rapport annuel qui sera déposé à l’Assemblée nationale dans quelques mois.assure MSSS.

ça laisse sceptique, affirme le professeur Pierre Trudel. Il déplore queil n’y a aucune incitation dans la loi pour forcer les organisations à être rigoureuses.

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La rédaction est utilisée pour masquer certaines informations sensibles contenues dans des documents publics.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le ministère de François Legault parmi les champions des refus

En 2022-2023, 31 % des demandes de documents adressées au ministère des Relations internationales, celui de Martine Biron, ont fait l’objet d’un refus complet et 53 % d’un refus partiel (caviardage).

Juste derrière, on retrouve le ministère du Conseil exécutif, de François Legault, qui a refusé complètement 28 % des demandes et partiellement, 21 %.

Le ministre responsable de l’accès à l’information, Jean-François Roberge, relève du Conseil exécutif.

>>Jean-François Roberge en conférence de presse.>>

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Ministre Jean-François Roberge. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Tout document d’intérêt public légitimement demandé doit être divulgué, à moins que la publication de son contenu ne cause un certain préjudice tel qu’une atteinte au secret professionnel ou industriel, une menace à la protection des renseignements personnels ou des informations qui pourraient nuire à une enquête ou à un appel. pour les appels d’offres.

Il est ainsi possible de refuser l’accès à l’intégralité d’un document ou d’en caviarder une partie et d’en révéler une autre, en invoquant l’une des 24 exceptions prévues.

Une organisation qui souhaite bloquer l’accès à un document peut invoquer n’importe quoi, même les choses les plus folles. Et il n’y a pas de véritable sanction, sinon qu’il sera un jour obligé d’accorder l’accès. Combiné à la lenteur proverbiale des tribunaux, cela signifie que ce droit est, dans la pratique, nié.

Une citation de Pierre Trudel, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal

De nombreux appels à moderniser la loi de 1982

Cette loi aurait dû être modernisée depuis très longtemps., dit Pierre Trudel. Il n’est pas le seul à demander. Depuis plusieurs années, la Commission d’accès à l’information recommande au gouvernement de modifier la loi afin de prévoir des conséquences pour les organisations qui ne respectent pas le délai de réponse.

Même l’Association des professionnels de l’accès à l’information et de la protection de la vie privée (AAPI), qui regroupe plus de 500 membres dans différents organismes publics et ministères, dénonce une loi qui a perdu de son éclat.

L’AAPI appelle àaffirmer en outre le principe selon lequel l’accessibilité est la règle générale, le non-accès l’exception et se dit favorable à un une plus grande transparence concernant la prise de décision d’appliquer ou non des restrictions au droit d’accès.

En 2022, l’ancien ministre responsable, Éric Caire, constatait lui-même l’incohérence de deux ministères qui donnent deux réponses différentes.

L’an dernier, lors de l’étude des crédits, le ministre Jean-François Roberge avait ouvert la porte à une réforme et évoqué un projet de loi avant les élections de 2026. Mais depuis, il refuse de s’y engager. FAIRE.

 
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