Le peuple aura le dernier mot sur la réforme du financement des soins de santé – rts.ch

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Le projet de financement uniforme des soins ambulatoires, hospitaliers et de longue durée sera présenté au peuple. Le référendum contre cette réforme a été couronné de succès. Le Syndicat des services publics (SSP) a déposé jeudi 57 346 signatures à la Chancellerie fédérale.

Cette réforme représente un « danger bien réel » pour le système public de santé, affirme le président du SSP Christian Dandrès. Cela change radicalement le mode de financement des soins de santé et donne trop de pouvoir aux compagnies d’assurance maladie.

Les responsabilités des cantons passent entre les mains des assureurs. Non seulement ils géreraient « les milliards de nos bonus », mais aussi « les onze milliards de nos impôts ». En effet, le projet prévoit que les cantons versent aux assureurs leur part du financement des soins ambulatoires, hospitaliers et de longue durée.

Avec cette réforme, les pouvoirs publics se déchargent de leur devoir de garantir le financement des EMS et des soins à domicile, rappelle Natascha Wey, secrétaire générale du SSP. Ce changement de paradigme va à l’encontre des besoins de la population. Cela induit automatiquement une pression financière accrue sur les primes d’assurance maladie, critique le syndicat.

Pour le corps médical, cela entraîne également une nouvelle détérioration des conditions de travail et de la qualité des soins, a déclaré Friederike Flückiger, infirmière et présidente de la commission santé du SSP.

>> Lire aussi : Le SSP lance son référendum contre une réforme « radicale » du financement des soins de santé

Une logique de profit

Natascha Wey appelle la population à s’opposer à la logique lucrative de la réforme. « Les résidents d’EMS seraient considérés comme une Source de profit, même s’ils sont des personnes vulnérables. »

Cette révision ne fait que « dégrader le système de santé et augmenter les coûts, pour servir les intérêts lucratifs des acteurs privés », ajoute le président de l’Union syndicale suisse (USS) Pierre-Yves Maillard. « L’objectif des lobbies du marché de la santé est que l’État et la population paient et que les décisions de répartition des ressources échappent au contrôle démocratique. »

Christian Dandrès ajoute que les caisses de santé sont en conflit d’intérêt permanent. Ils sont responsables de l’assurance de base, mais sont toujours à la recherche de clients pour leur lucrative assurance complémentaire. «Au lieu de réduire leur pouvoir, un financement uniforme des soins leur donne le contrôle de l’ensemble du système», affirme le conseiller national genevois.

Un transfert de financement

Actuellement, les cantons, et donc les contribuables, financent les prestations hospitalières à hauteur d’au moins 55%, le reste étant pris en charge par les caisses-maladie, donc les payeurs de primes. Dans le secteur ambulatoire, les prestations sont couvertes à 100% par l’assurance maladie obligatoire.

Les soins ambulatoires étant moins chers que les soins hospitaliers, la tendance est aux soins ambulatoires. Mais cela fait peser le coût sur les assureurs.

Le projet prévoit un financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières entre les cantons et les caisses de maladie. Les cantons devront payer 26,9%. Les 73,1 % restants seront financés par les assureurs, quels que soient le fournisseur et le lieu où les prestations sont fournies.

Il a fallu quatorze ans au Parlement pour achever cette réforme.

>> Lisez à ce sujet : La réforme à long terme du financement des soins de santé achevée par le Parlement

ats/iar

 
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