L’éminent écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop était l’invité de TV5 Monde cette semaine. Si l’entretien a abordé plusieurs sujets dont son dernier roman et le génocide au Rwanda, c’est sa mise en examen contre l’ex-président Macky Sall et ses proches qui a marqué les esprits.
Diop, figure littéraire respectée, n’a pas mâché ses mots pour évoquer la nouvelle ère politique qui s’ouvre au Sénégal après l’arrivée surprise au pouvoir d’une toute jeune équipe. “Pour la première fois, nous assistons à une alternance qui a le parfum d’une rupture radicale”, a-t-il déclaré.
Mais au-delà de l’espoir suscité, l’écrivain a souligné les graves crimes qui auraient été commis ces dernières années par le clan Sall. “Les responsables doivent rendre des comptes, nous ne pouvons pas éviter d’exiger des comptes cette fois-ci”, a insisté Diop.
En ligne de mire : des cas de tortures ayant entraîné la mort, un enrichissement personnel « spectaculaire » et injustifiable pour un pays aussi pauvre. “Nous n’avons jamais demandé de comptes à Diouf, ni à Wade, mais cela sera nécessaire”, a insisté l’auteur de renom.
Ses propos ont fait l’effet d’un séisme, relayant un sentiment de ras-le-bol généralisé après 12 années de pouvoir de l’ancien président Macky Sall, entachées de scandales de mauvaise gouvernance et de dérives autoritaires.
Diop prévient cependant que « tous les comptes ne sont pas encore vendus ». Un avertissement fort pour la nouvelle équipe : la population, qui a tant sacrifié, sera intransigeante et ne laissera « aucune place à l’erreur ».
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