Une fois les cuves vidées, des prestataires spécialisés réalisent les travaux de nettoyage et de désinfection.
Renaud Joubert
D’immenses drains métalliques permettent de vidanger les réservoirs. Ils sont en place depuis la construction du site.
Renaud Joubert
DDans l’une des cuves vides du réservoir, des dizaines de piliers s’alignent comme les colonnes d’un temple grec. Il est difficile de croire que cet espace est généralement rempli de millions de litres d’eau. Un léger filet d’eau coule encore sur le sol, qui s’écoule dans un dépôt sableux. Dans la citerne voisine, on entend les ouvriers s’affairer à la nettoyer.
« Il est interdit d’entrer », insiste Vincent Andrieux, directeur de production chez Semea. Une entreprise spécialisée est en train de procéder au nettoyage et à la désinfection. Toute intrusion pourrait contaminer les lieux. » La semaine dernière, à la retenue d’eau du Grapillet à Angoulême, c’était le ménage de printemps. Les espaces extérieurs sont tondus et surtout un entretien obligatoire de deux des quatre réservoirs est effectué. Nettoyage du sol au plafond. Les deux autres réservoirs continuent de distribuer de l’eau potable.
Lorsque vous ouvrez votre robinet à Saint-Michel, La Couronne, L’Isle-d’Espagnac ou sur le plateau d’Angoulême, vous buvez l’eau du château d’eau du Grapillet. Caché derrière ses imposantes enceintes, à l’angle de la rue de Périgueux et du boulevard Liédot, le réservoir monumental est l’un des cinq réservoirs d’eau potable gérés par Semea qui alimentent les habitations du GrandAngoulême.
Discret, il n’est pas aussi visible que le château d’eau de la rue Rose, à Soyaux, ou celui de Ma Campagne, au bord de la D1000, très caractéristiques avec leur forme de champignon. De par sa situation géographique élevée, surplombant la ville, à proximité du stade Chanzy, le Grapillet permet la distribution de l’eau par gravité pour l’acheminer à travers les 1 700 kilomètres de canalisations que compte la ville.
Quinze heures pour relancer la distribution
De la rue, on n’aperçoit que le grand portail métallique et l’ancienne maison de gardien où l’on peut encore lire, gravé sur le fronton, « château d’eau ». Aujourd’hui, il n’y a plus de gardien pour surveiller l’ancien bâtiment. Malgré quelques contrôles ponctuels par les agents Semea, tout est automatisé : des débits d’entrée et de sortie jusqu’à la qualité de l’eau.
Même si la majorité des tâches sont automatiques, l’intervention humaine reste indispensable. Quant au nettoyage des cuves qui vient de s’achever. « C’est une opération obligatoire qu’il faut réaliser chaque année », explique Frédéric Gauthier, le directeur du cycle de l’eau du GrandAngoulême. Elle est réalisée par un prestataire externe. Il s’agit d’éliminer les dépôts d’oxyde de fer, de manganèse ou de calcaire sur les parois et d’évacuer les boues déposées au fond de l’ouvrage. « Ce sont les gouttelettes accrochées au plafond qui peuvent véhiculer des bactéries », précise Vincent Andrieux.
Une fois les opérations de nettoyage effectuées, il reste une dernière étape finale de désinfection pour éviter toute contamination lors du remplissage de l’ancienne structure du XIXème siècle.e siècle. Il faudra attendre une quinzaine d’heures avant de reprendre la distribution d’eau potable aux habitations du quartier.
D’où vient l’eau du robinet dans la métropole d’Angoulême ?
La compétence eau potable est organisée par GrandAngoulême sur tout le territoire. Quatre entités se partagent la distribution : Saur, Veolia, Agur et Semea. La métropole d’Angoulême compte cinq retenues d’eau mobiles : l’ancêtre Grapillet, Ma Campagne le long de la D1000, le château d’eau de la rue Rose de Soyaux et sa forme de champignon, Mornac et Champniers (Chez Nauve). Ces cinq châteaux d’eau sont alimentés par la toute nouvelle usine d’eau potable du Pontil à Touvre.
