Genève lance une campagne pour la santé au travail

Genève lance une campagne pour la santé au travail
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Santé au travail : ne rien faire peut coûter cher

Catherine Santoru – Office cantonal de l’inspection et des relations du travail de Genève (OCIRT)

Publié aujourd’hui à 08h43

En Suisse, les coûts liés au stress au travail s’élèvent à 6,5 milliards de francs par an, selon les données les plus récentes (datant de 2022). Cependant, le stress n’est qu’un problème parmi tant d’autres dans le domaine de la santé au travail. Ce chiffre montre à quel point les entreprises ont tout intérêt à la prévention, comme le prévoit le droit du travail.

Cependant, de nombreuses PME et particuliers peinent à mettre en œuvre des mesures préventives, notamment par manque de temps et de moyens. Ils agissent souvent trop tard, à leur détriment. Retards payés en espèces.

Dans ce contexte, l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (Ocirt) de Genève a lancé, ce lundi 15 avril, une campagne de communication à destination des employeurs du canton, des propriétaires et dirigeants de PME, ainsi que des indépendants. Intitulée « Comment va la santé de votre entreprise ? », la campagne les invite à contacter le consultation de santé au travailqui les aide et les oriente vers les bons spécialistes en santé et sécurité du travail si nécessaire.

Protection de la maternité

Pour Mariangela de Moraes Pires, médecin du travail à l’Ocirt, qui coordonne ce dispositif, « le protection de la maternité fait encore défaut au sein des entreprises, notamment en raison d’une méconnaissance des dangers en la matière.

Prenons le cas concret de José, présenté dans la campagne Ocirt (voir vidéo ci-dessous). José tient un pressing. Il emploie Nathalie depuis plusieurs années. Elle est enceinte depuis trois mois, mais elle ne l’a pas encore annoncé à son employeur. Lors d’une consultation, son gynécologue évalue les risques pour sa santé liés à ses conditions de travail, notamment l’exposition probable au perchloroéthylène. Ce produit est fréquemment utilisé pour le nettoyage à sec. Elle demande à vérifier si le pressing dispose d’une analyse de risque, comme le prévoit la législation. Comme ce n’est pas le cas, Nathalie est mise en arrêt maladie aux frais de l’employeur. José doit donc embaucher un remplaçant et, de plus, l’assurance perte de gain ne couvrira pas cette situation, puisque Nathalie n’est pas malade.

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« Une analyse des risques aurait permis à José de mettre en place des mesures de protection adéquates pour son collaborateur et ses collègues dès leur embauche. Dans ce cas, le gynécologue n’aurait pas interdit à Nathalie de travailler”, précise Mariangela de Moraes Pires.

Risques physiques et psychologiques

La population active suisse est fréquemment exposée à des facteurs de risque pour la santé physique, notamment des mouvements répétitifs et des positions douloureuses et fatigantes.

En outre, le nombre de personnes exposées à des risques psychosociaux, tels que le stress et le harcèlement moral, a continué d’augmenter au cours de la dernière décennie.

Leur impact sur la santé au travail est considérable. Ainsi, selon des données récentes, environ 50 % de la population active est concernée par des douleurs musculaires au niveau des épaules, du cou et des membres supérieurs, ainsi que par des maux de dos.

Impact pour les entreprises

Au-delà des atteintes à la santé de ces personnes, cela peut avoir des conséquences directes pour l’entreprise. Des études menées en Suisse ont par exemple montré que deux personnes sur dix souffrant de maux de dos subissent une réduction de près de 30 % de leur productivité au travail.

«Le rapport 2020 de l’Observatoire suisse de la santé dans le canton de Genève est très révélateur. Elle montre que quatre personnes sur cinq sont exposées à un ou plusieurs risques physiques au travail, et que près de neuf personnes sur dix sont exposées à un ou plusieurs risques psychosociaux », rappelle Myriam Nnadi, conseillère scientifique au secteur prévention et promotion. de la santé desOffice cantonal de la santé (OCS) et partenaire de Mariangela de Moraes Pires dans la mise en œuvre de consultations en santé au travail.

Un autre exemple présenté dans la campagne raconte l’histoire de Sylvie, une indépendante qui a ouvert une société immobilière de conciergerie. (voir vidéo ci-dessous).

Sylvie est travailleuse indépendante depuis un an. Elle n’a pas encore les moyens d’embaucher du personnel pour l’aider. Son travail commence à impacter son mode de vie et sa santé : stress et fatigue liés aux longues heures de travail, maux de dos causés par une mauvaise posture et de lourdes charges, problèmes de peau causés par les produits chimiques, ainsi qu’une prise de poids progressive.

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Sylvie est inquiète. Elle se demande si elle tiendra le coup dans ces conditions. Un arrêt de travail forcé mettrait en danger la survie de son entreprise. Elle aimerait être conseillée et soutenue, mais ne sait pas vers qui se tourner. C’est typiquement dans ce type de situation que la consultation de santé au travail peut apporter des solutions.

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