« Attention, certains commentaires qui suivront pourront heurter la sensibilité de personnes non informées. » prévient une voix avant chaque épisode. Car il faut parfois avoir le cœur fort pour écouter la fin de certains passages de cette série « LSD, la série documentaire » dans laquelle France Culture explore en quatre épisodes la question du féminicide : qu’est-ce que ce type de meurtre ? D’où vient cette violence contre les femmes et pourquoi est-elle intrinsèquement liée à la pensée patriarcale ?
“Tous les meurtres de femmes ne sont pas des féminicides”, » rappelle Diana Russell, la sociologue qui, en 1976, a conceptualisé la notion de « féminicide » (première version du mot « féminicide »). « A travers ce nouvel outil conceptuel, nous souhaitons mettre en lumière les violences misogynes. Pour qu’il y ait féminicide, il faut qu’il y ait de la haine envers les femmes. » Dans son rapport annuel, l’ONU recense 89 000 féminicides commis chaque année dans le monde, dont la moitié sont commis par un proche.
“Il l’a fait par amour”
Des victimes de Jack l’Éventreur à Marie Trintignant, en passant par les féminicides de Ciudad Juarez au Mexique, « LSD » explore cette typologie de crimes, péché originel du patriarcat, dans lequel la femme est une propriété à la disposition de l’homme. En témoignent quelques extraits hallucinants de la couverture médiatique du procès de Didier Calmels, pilote automobile, qui a tué sa femme d’un coup de feu en 1989. « Il l’a fait par amour. Nous ne connaissons pas les circonstances. soutient un proche dans un reportage radio.
Les témoignages de certains survivants sont percutants. Ces discours, aussi rares qu’horribles, témoignent de la spirale infernale qui précède le meurtre : la manipulation, le contrôle, les menaces, les premières violences. Une enquête très réussie, sourcée et engagée, terrible et ô combien nécessaire.
Les féminicides, la guerre mondiale contre les femmes, quatre épisodes du podcast « LSD, La Série Documentaire », disponible sur la plateforme Radio France
