La CAQ surprise par le départ de son whip en chef pour le Parti conservateur de Pierre Poilievre

La CAQ surprise par le départ de son whip en chef pour le Parti conservateur de Pierre Poilievre
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Au lendemain de l’annonce du départ du whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, qui compte se présenter aux prochaines élections fédérales avec le Parti conservateur du Canada (PCC), le ministre des Finances, Éric Girard, n’a pu « exclure » hypothèse qu’il pourrait également porter les couleurs de l’équipe de Pierre Poilievre.

M. Girard a souhaité bonne chance à M. Lefebvre, qui siégera comme député indépendant jusqu’au début de la prochaine campagne électorale fédérale. « C’est un collaborateur que j’ai apprécié, j’ai fait sa connaissance. Il fait ses choix», a déclaré le ministre des Finances lors d’un point de presse.

Éric Girard, qui avait été candidat du PCC aux élections fédérales de 2015, n’a pas pu exclure l’hypothèse qu’il puisse répéter l’expérience. « Pourquoi est-ce que je ne peux pas dire ça ? Parce que je n’ai pas à répondre à cette question, a-t-il déclaré. J’ai des responsabilités, je suis là, je suis heureux. »

M. Girard a souligné son engagement à continuer de gérer les finances du gouvernement du Québec à travers un nouveau plan de retour à l’équilibre budgétaire qu’il devra présenter au cours de la prochaine année. « J’ai dit que le bouleversement des finances publiques que nous venons de vivre, il y a des éléments temporaires qui sont gérables. Implicitement, ce que je dis, c’est que je serai là pour gérer ça. C’est extrêmement important. »

En décembre, M. Girard avait décrit un manque d’affinité avec le parti dirigé par Pierre Poilievre, interrogé sur le sujet. « Il n’y a pas beaucoup d’intersection entre mes valeurs et celles du Parti conservateur [du Canada] “, a-t-il précisé.

La surprise de la CAQ

Le député caquiste Mario Asselin a exprimé sa surprise suite au départ de M. Lefebvre, qui survient un peu plus de six mois après celui de Joëlle Boutin, ancienne députée de Jean-Talon, circonscription remportée par la suite par le Parti québécois. “Eric était toujours whip”, a-t-il déclaré lors d’un point de presse. Alors qu’il soit l’un des premiers à quitter le bateau, c’est surprenant, selon Joëlle. C’est quelqu’un qui était responsable de la discipline. »

M. Asselin a relativisé l’impact de la décision de M. Lefebvre, annoncée en fin de journée mardi. « Le message général est que nous avons des ressources et que nous devons continuer avec l’équipe que nous avons. Nous avons beaucoup de gens qui veulent s’affirmer, c’est une opportunité à saisir », a-t-il déclaré.

Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a déclaré que le départ de M. Lefebvre ne doit pas être considéré comme une preuve que l’avenir de la Coalition Avenir Québec (CAQ) s’annonce sombre. « Bien sûr, cela peut surprendre. C’est sa décision, je la respecte et je suis heureux pour lui s’il est heureux”, a-t-il déclaré.

La ministre responsable de la Solidarité sociale, Chantal Rouleau, a pour sa part mis en garde contre la tentation de voir dans la décision de M. Lefebvre la preuve que la CAQ est en mauvaise posture en vue des élections de 2026. il n’y a pas de message à la population ; C’est son message. Cela dépend de lui, c’est sa décision. Nous ne pouvons rien dire à ce sujet », a-t-elle répondu.

Le premier ministre François Legault n’a pas cessé, mercredi, de commenter le départ de son whip en chef.

PQ et malaise solidaire

Le député solidaire Vincent Marissal a exprimé son malaise face à la décision de M. Lefebvre de rester en fonction tout en portant la casquette de futur candidat du PCC. «J’en appelle à la conscience d’Éric Lefebvre», a-t-il déclaré en point de presse. « Personnellement, cela me met mal à l’aise. »

Selon l’élu de Québec solidaire, une partie du problème vient du fait que cette situation pourrait durer plusieurs mois. “C’est certainement un avantage d’avoir d’abord la grande notoriété d’être député, d’avoir en sa possession les moyens de prendre des décisions”, a-t-il estimé. Ensuite, de toute façon, s’il a décidé de partir, je pense qu’il faut faire le break et ensuite passer à autre chose, je pense que ce serait plus simple pour tout le monde que de continuer à jouer les deux camps en même temps. »

M. Marissal a trouvé contradictoire qu’Éric Lefebvre veuille siéger à Ottawa alors qu’il s’était plaint de ne pas avoir assez de temps pour voir sa mère alors qu’il était question d’augmenter les salaires des députés du Québec. « Je ne sais pas s’il pourra voir sa mère davantage pendant qu’il siège à Ottawa, en supposant qu’il soit élu. De toute façon, s’il est élu, il gagnera beaucoup plus d’argent à Ottawa, parce que les députés fédéraux gagnent beaucoup, beaucoup d’argent. Je pense qu’ils sont même les deuxièmes mieux payés au monde, selon une étude. »

Le député péquiste Pascal Bérubé s’est quant à lui inquiété du fait que les secrets gouvernementaux pourraient profiter aux conservateurs fédéraux. « Historiquement, les whips siègent toujours au Conseil des ministres, ils sont donc au courant des moindres secrets et des grands enjeux à venir de l’État. Et il sait tout cela, mais il reste pareil. »

Tout comme M. Marissal, M. Bérubé s’est abstenu d’exiger formellement la démission de M. Lefebvre de ses fonctions de député. “Il aura une double casquette, à partir de dimanche, candidat conservateur et député indépendant”, a-t-il précisé. « Quel chapeau portera-t-il le plus souvent ? »

M. Lefebvre, dont la candidature au PCC sera annoncée dimanche, a décliné une demande d’entrevue de Devoir. “Je ne donnerai pas d’interview avant l’annonce de dimanche”, a-t-il répondu par SMS.

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