qu’est-ce qui va changer pour les étudiants après le vote intervenu dans la nuit de mardi à mercredi ? – .

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Après des heures de débat, vers 2 heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi, la majorité au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a volé en éclats. En commission de l’enseignement supérieur, PS et Écolo ont fait approuver leur réforme du décret Paysage, qui organise la finançabilité des étudiants, contre l’avis du MR, leur partenaire de coalition, et avec le soutien du PTB, de l’opposition. Le MR et son ministre de l’Enseignement supérieur se sentent trahis. Le gouvernement est désormais «dans l’actualité »selon l’aveu du Ministre-Président MR Pierre-Yves Jeholet.

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La saga n’est cependant pas terminée. Après le vote en commission, les modifications doivent encore passer par la séance plénière. Ils devraient être pris en compte le 25 avril. On peut s’attendre à de nouveaux accrochages entre les (anciennes) coalitions. La réforme adoptée prévoit également une enveloppe unique de cinq millions d’euros à répartir entre universités, lycées et écoles supérieures d’art pour faire face à l’augmentation de la population étudiante. Ce point ne pourra être voté au Parlement qu’après avis du gouvernement MR-PS-Écolo. On peut imaginer que les réformateurs ne céderont pas sur ce point. Mais du côté PS-Ecolo, nous pensons que cela ne devrait pas poser de problème, car il faudrait un accord des trois partis du gouvernement pour émettre un avis négatif.

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Au-delà des conséquences politiques, regardons l’impact des nouvelles mesures pour les étudiants et pour les établissements d’enseignement supérieur.

1 Qu’est-ce que cela va changer pour les étudiants ?

Le système actuel de finançabilité, dont les critères ont été durcis en 2021 par ce même gouvernement MR-PS-Écolo, risquait d’exclure de nombreux étudiants de l’enseignement supérieur. Combien ? Impossible à dire, mais en cas de doute, le PS et Écolo ont proposé de geler pendant un an les règles de finançabilité. Leur texte prévoit que les étudiants ayant débuté dans le dispositif « Marcourt » (avant la réforme adoptée en 2021) et étaient inscrits et éligibles à un financement cette année «sont réputés finançables en vue de leur inscription dans le même cursus » l’année prochaine. De plus, la règle des 60 premiers crédits à acquérir en deux ans maximum est assouplie à 45 crédits, pour l’année scolaire suivante. Le critère de réussite d’un programme annuel d’au moins 45 crédits pour être finançable l’année suivante a également été abandonné. Enfin, l’étudiant aura également plus de temps pour se réorienter : il a droit à deux inscriptions supplémentaires s’il se réoriente, même s’il a déjà effectué deux ans en première année.

Avec ces mesures, socialistes et écologistes vont plus loin que ce que proposaient les recteurs d’universités pour sortir de l’impasse. Mardi matin, les deux partis ont toutefois indiqué soutenir cette proposition rectorale. Rodrigue Demeuse, député Vert, se justifie : « Nous suivons au plus près les propositions des recteurs, notamment sur la période transitoire d’un an pour la cohorte Marcourt et sur l’assouplissement des réorientations. Les recteurs ont également souligné les conséquences négatives du Covid et nous avons traduit cela de la manière la plus efficace possible, en tenant également compte des avis émis par la Ligue des Familles ou le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Et nous n’avons pas fait de distinction entre les différentes cohortes touchées par le Covid, par souci d’équité. »

2 Quelle réaction dans les universités ?

Le Conseil des recteurs n’a pas encore réagi au vote. Interrogé par Le Libre, Anne-Sophie Nyssen, rectrice de l’Université de Liège, partage son ressenti personnel. Elle salue d’abord l’absence de moratoire sur les réformes, qui permet d’avancer. Elle constate en outre que la demande des recteurs de prendre en compte certaines situations particulières d’étudiants précaires ou mal orientés a été entendue. “Mais l’élargissement des conditions est plus important que ce que nous avions préconisé. On peut comprendre l’année de transition pour les étudiants inscrits sous l’ancien régime. Mais le passage de 60 à 45 crédits n’est pas un bon signal à donner aux étudiants, quelques semaines avant la session, et au personnel enseignant et administratif.

mouette

Avec 5 millions, nous pouvons financer 500 étudiants pour l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On est loin des chiffres évoqués ces dernières semaines.

Quant à l’enveloppe de cinq millions prévue pour faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants, le professeur Nyssen semble perplexe. “Je ne sais pas comment ils ont calculé. De notre côté, nous avons besoin de temps pour obtenir des projections. Mais ce que je sais, c’est qu’un étudiant qui paie des frais de scolarité de 840 euros coûte en réalité 10 000 euros. Et que nous ne recevons que 6 400 euros. Il y a déjà un delta. Avec 5 millions, nous pouvons financer 500 étudiants pour l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On est loin des chiffres évoqués ces dernières semaines.»

mouette

Outre le risque de retarder l’orientation lorsqu’elle est nécessaire, elle est discriminatoire envers les étudiants qui ont anticipé l’application de la réforme et se sont réorientés au bout d’un an, en 2023-2024.

De son côté, le professeur Martin Buysse, président des jurys de la Faculté d’architecture de l’UCLouvain, estime que, dans cette réforme, «Le pire, c’est qu’on change de système pour les étudiants arrivant après 2022, alors même que ce sont eux qui ont le mieux assimilé les nouvelles règles. Quel message allons-nous leur adresser ? Car si le décret adapte la finançabilité, il ne change pas la manière de progresser dans les études.» Il déplore également l’abandon de l’incitation à se réorienter plus tôt. “Outre le risque de retarder l’orientation lorsqu’elle est nécessaire, elle est discriminatoire envers les étudiants qui ont anticipé l’application de la réforme et se sont réorientés au bout d’un an, en 2023-2024.

 
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