Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les Québécois devront changer de comportement, a réitéré le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, mercredi, lors de l’étude des crédits en matière budgétaire à l’Assemblée nationale.
Pour y parvenir, le ministre envisage de nouvelles approches telles que des incitations financières plus importantes.
«Quand on rénove, il est temps de mieux isoler la maison et d’installer une thermopompe.»
— Peter Fitzgibbon
Et s’ils ne le font pas, M. Fiztgibbon menace de facturer l’électricité au même prix qu’en Europe.
En France, le prix du kWh d’électricité est de 0,2516 € (0,37 $) dans l’option de base, de 0,27 € (0,40 $) en heures de pointe et de 0,2068 € (0,30 $) en heures creuses. Les Français paient en moyenne 174,1 € (256 dollars) pour leur électricité chaque mois, selon l’organisation JeChange.
Pour éviter que cela ne se produise, le vice-président exécutif, Planification énergétique et expérience client, Dave Rhéaume, a rappelé à la commission parlementaire l’existence du programme lancé par Hydro-Québec LogisVert. « Nous avons prévu 10 à 12 milliards de dollars pour inciter les Québécois à mettre en place des mesures d’efficacité énergétique. Plus de 100 personnes participent chaque jour à ce programme », a-t-il révélé.
Tarif résidentiel plafonné à… ?
Selon des enquêtes récentes, les clients résidentiels sont prêts à changer leur façon de consommer l’électricité, mais refusent de subir une augmentation des prix.
Interrogés à ce sujet, le PDG de l’entreprise publique, Michael Sabia, et le ministre Fitzgibbon ont assuré que celle-ci resterait plafonnée à 3% jusqu’en 2026.
Après ? Ni l’un ni l’autre ne confirmerait ce qui se passerait ensuite. M. Sabia a renvoyé la balle dans le camp du gouvernement.
Selon M. Fitzgibbon, l’Office de l’énergie aura également un rôle à jouer dans la tarification de l’électricité.
Augmentation des effectifs
Dans le budget déposé par Éric Girard en mars, le gouvernement Legault demandait également aux entreprises publiques de réaliser des efforts d’optimisation et d’efficacité totalisant un milliard sur cinq ans à compter de 2025.
Selon le PDG d’Hydro-Québec, cette exigence ne rendra pas plus difficile le défi de l’entreprise publique. « Nous sommes dans un environnement en pleine croissance. Je ne suis pas concerné par cette demande”, a-t-il déclaré.
M. Sabia a également confirmé que ces efforts n’entraîneront pas une réduction des effectifs. « Il y aura une augmentation de nos effectifs. Nous allons envoyer davantage de personnes sur le terrain», a-t-il insisté.
Et où trouvera-t-il ces travailleurs alors que le secteur de la construction connaît une pénurie de main d’œuvre ? « Nous pourrions créer des opportunités avec les peuples autochtones », a-t-il cité en exemple.
Dans son plan d’action 2035, Hydro-Québec s’est engagée, entre autres, à réduire le nombre de pannes de 35 % d’ici 7 à 10 ans.
