Depuis plusieurs années, le Maroc connaît une sécheresse aiguë, qui a sérieusement impacté le taux de remplissage des barrages destinés à l’irrigation, malgré les dernières pluies salvatrices. Outre la pression sur l’approvisionnement en eau potable, les effets de cette situation se font sentir sur les rendements du secteur agricole où les besoins en eau d’irrigation sont estimés à plus de 5 000 km3/an.
Cette réalité s’est encore aggravée suite au retard des pluies la saison dernière. Elle a également entraîné une baisse de 31% de la superficie totale emblavée en cultures d’automne et d’hiver, représentant 2,5 millions d’hectares contre 4 millions en période normale, notamment en ce qui concerne les céréales d’automne. C’est ce qu’a souligné le ministre de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, lors de son discours à la Chambre des conseillers.
Dans cette optique, Sadiki s’est montré optimiste quant à l’amélioration des rendements suite aux pluies enregistrées ces dernières semaines. “Ces pluies bénéfiques devraient sauver les prochaines récoltes”, a-t-il déclaré, soulignant qu’en effet, le niveau de précipitations enregistré jusqu’à présent a atteint 224 mm, soit une diminution de 27 mm par rapport à une année normale. et une amélioration de 9% par rapport à l’année dernière sur la même période.
Meilleure performance
Ces améliorations de rendement devraient bénéficier aux cultures des régions qui ont connu des précipitations importantes ces dernières semaines, notamment les provinces de Fès Saiss, Loukkos et la région du Gharb.
Il a également souligné que la superficie cultivée en cultures fourragères s’élève à 470.000 ha tandis que celle en cultures vivrières a atteint 109.000 ha. Les superficies cultivées en sucre s’élèvent à 22 000 ha, en baisse de 42% par rapport à la moyenne attendue, en raison du manque de capacité d’irrigation dans les régions des Doukkala et du Tadla. .
Concernant les légumes d’automne et d’hiver, le ministre a indiqué que les superficies cultivées et irriguées s’élèvent à 90.000 ha, soit 90% de la moyenne prévue, dont 57.000 ha de légumes d’hiver.
Il en va de même pour les cultures de printemps en général (pois chiches, maïs, tournesol) qui se sont redressées grâce aux récentes pluies. En effet, les superficies cultivées ont atteint 112 000 ha, soit plus de 70 % du programme prévu trois semaines avant son achèvement. Le rendement attendu de ces superficies permettra, selon le ministre, de répondre aux besoins du marché national pendant la saison estivale.
Soutien aux agriculteurs
Il convient de noter que les agriculteurs bénéficient d’un soutien de l’État pour l’achat des facteurs de production, notamment les semences, les engrais et le fourrage. Selon le ministre, 672.000 quintaux de semences subventionnées à 50 et 70% du prix d’achat ont été distribués, bénéficiant à 18.000 producteurs répartis dans plusieurs régions du Royaume.
Chose qui a permis, poursuit-il, de réduire le coût de production mais aussi l’impact du déficit hydrique sur le secteur agricole, avec pour objectif de préserver la sécurité alimentaire du pays.
Toujours dans ce contexte marqué par une fluctuation des prix des matières premières au niveau international, le Maroc a investi 2,2 milliards de dirhams en soutien à l’importation d’engrais azotés. Ainsi, près de 1,3 million de quintaux de ces engrais ont été distribués, notamment dans les périmètres irrigués.
Les dernières pluies enregistrées dans plusieurs régions du Royaume ont grandement bénéficié aux réserves hydriques destinées à l’activité agricole. Ainsi, le taux de remplissage des barrages a atteint 31% contre 32% enregistré durant la même période l’an dernier, soit 4,3 milliards de m3. La part de l’eau destinée à l’irrigation dans les grands périmètres d’irrigation ne dépasse pas 680 millions de m3, dont 300 millions ont été mobilisés depuis janvier 2024.
