Le grand retour à la compétition de Sylvie Fréchette

La présence de la double médaillée olympique dans la piscine Lucien-Flamand, samedi et dimanche, découle de son grand retour l’an dernier à Barcelone, ville où elle a remporté l’or dans des circonstances troubles en 1992. Son pèlerinage a fait l’objet d’une documentaire, Podiumà Radio-Canada.

Les émotions vécues en toute fin de tournage, lorsque la journaliste Jacinthe Taillon lui faisait jouer la musique d’ambiance qui régnait lorsqu’elle donnait « la routine de sa vie », quelques jours après le suicide de son fiancé de l’époque, ont résonné. très fortement en elle.

Le « besoin » de nager

Une erreur du juge brésilien, un appel rejeté, une médaille d’or retrouvée et plus de trois décennies plus tard, son « corps de vieille dame de presque 57 ans » a été durement touché. «Quand j’ai fini, j’étais comme dans un état second», raconte Fréchette. Je me demandais ce que je venais de vivre.

«Je suis resté sur un haut et j’ai dit à mes filles : « Je pense que je dois nager !

— Sylvie Fréchette

Avec deux heures d’entraînement par semaine, Sylvie Fréchette s’est remise à faire ce qui faisait la fierté et l’émotion de millions de Québécois dans les années 1990 : la natation. Sa plus jeune fille, Maya Van Strydonck, est devenue son coach !

Discrètement, l’ancienne championne canadienne a réalisé deux longueurs lors du championnat de natation artistique du métro de Montréal en février, devant quelques amis proches : ses filles, sa mère, son beau-père et son amoureux, Benoit. Encore un « wow » qui lui a donné envie de continuer.

Trois critères à respecter

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Sylvie Fréchette et sa fille Maya Van Strydonck. (Sylvie Fréchette)

Craignante, elle s’est néanmoins donnée pour mission de respecter trois « critères » aussi importants que difficiles : ne pas se blesser, le faire avec plaisir et réussir à ne pas se mettre de pression et de jugement. « Je me suis convaincu que j’étais capable de m’apprivoiser ! elle a souri. J’essaierai de garder la même approche à la fin de la semaine.

Ce week-end, la fondatrice du Club de Natation Artistique Neptune de Saint-Jérôme sillonnera les eaux au son des notes de je te laisse des mots de l’artiste Patrick Watson en solo dans la catégorie 50 à 60 ans. Sylvie Fréchette prend soin d’ajouter qu’elle ne veut pas « décevoir les gens ».

Un véritable « combat »

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Sylvie Fréchette lors des essais gratuits des clubs de natation artistique de Sherbrooke et Magog. (Michelle Boulay/Archives, La Tribune)

Une mission « très difficile », voire impossible, pour la perfectionniste qu’elle est et a toujours été. «Je suis très stricte avec moi-même», insiste l’ancienne reine de la nage synchronisée. Je ne suis pas en forme, je n’ai plus le corps et les capacités, mais j’ai toujours la tête d’un athlète.

“C’est une bataille constante dans ma tête.”

— Sylvie Fréchette

Encouragée par sa mère, Fréchette s’est fait confectionner un maillot de bain adapté à ses besoins, bien loin du petit tailleur blanc qu’elle portait lors de son grand moment de grâce en 1992. La mère de deux jeunes femmes le récupérera, vendredi, avant de prendre le route vers Québec.

«Je vais être rempli d’une terrible vulnérabilité, mais je veux la partager avec les maîtres et toute ma communauté. Il existe un moyen d’avoir amusant, qu’il n’y ait pas de drame. Il existe un moyen de remporter des victoires avec qui l’on est », observe-t-elle, pleine de sagesse.

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Sylvie Fréchette n’hésiterait pas à participer aux Championnats canadiens des maîtres en mai à Montréal. (Archives, Le Soleil)

Le premier d’une longue série ?

Bref, le dépassement de soi n’est pas une « affaire de partitions et des médailles. Même si elle s’efforce de ne sauter aucune étape, Sylvie Fréchette ne cache pas qu’elle aimerait participer aux Championnats canadiens des maîtres qui auront lieu à la mi-mai à Montréal.

Habitante de la capitale, sa coéquipière depuis plusieurs années, Nathalie Guay, devrait aller la voir nager ce week-end. Ces derniers jours, les deux anciens partenaires ont évoqué la possibilité de faire équipe l’année prochaine, un rêve un peu fou qui deviendra probablement réalité.

Faire des petits

D’ici là, Sylvie Fréchette espère simplement que son histoire inspirera d’autres personnes à oser. « Si je peux ouvrir la porte à tous les passionnés, qui ont oublié de se mettre à leur agenda, de s’offrir ce cadeau, pourquoi pas !

>>>Sylvie Fréchette et la nageuse espagnole Gemma Mengual, l'année dernière à Barcelone.>>>

Sylvie Fréchette et la nageuse espagnole Gemma Mengual, l’année dernière à Barcelone. (Sylvie Fréchette)

Le membre du « club des vieux sacs », un groupe de nageurs expérimentés, pratiquera également en équipe, chez les 50 à 64 ans. Là aussi, personne ne se prendra trop au sérieux.

«C’est vraiment une bande de petits amis qui se voient tous les mardis, décrit-elle. Il y en a qui n’arrivent pas à pointer du pied, qui ont du mal à baisser la tête, mais tout le monde travaille dur.

“Le sentiment d’appartenance et l’engagement que nous avons les uns envers les autres n’ont rien à voir avec le niveau athlétique.”

— Sylvie Fréchette

Nous étions sur le point de raccrocher lorsque Sylvie Fréchette a osé faire une prédiction.

“Ça peut être tout simplement beau, parce que ça va venir du cœur !”

Comme à Barcelone en 1992…

NOTE : Le Championnat québécois des maîtres, présenté par Québec Excellence Synchro, le club comptant le plus grand nombre de membres adultes au Canada, réunira plus de 200 athlètes âgés de 18 à 75 ans provenant de partout au Québec.

 
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