en Dordogne, l’Éducation nationale a de plus en plus de concurrence

en Dordogne, l’Éducation nationale a de plus en plus de concurrence
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Mode ou tendance de fond ? En Dordogne comme ailleurs, l’orientation scolaire est devenue un marché comme les autres. Là où auparavant les centres d’information et d’orientation (CIO) gérés par l’Éducation nationale étaient les seuls à officier en la matière, des professionnels du secteur privé proposent désormais leurs services (payants) pour accompagner les étudiants dans leurs choix de filières. formation ou profession.

Est-ce à dire que l’Éducation nationale ne remplit plus tout à fait sa mission comme avant ? Les chiffres avancés par l’institution tendent au contraire à montrer que le département est relativement bien doté avec cinq centres d’information et d’orientation (CIO) opérationnels à Périgueux, Ribérac, Nontron, Sarlat et Bergerac.

“Cousu à la main”

Même si deux postes de psychologues scolaires sont actuellement à pourvoir à Périgueux (1) et Sarlat (2), « en temps normal, ce sont 20 psychologues scolaires titulaires ou contractuels qui sont à la disposition des élèves des lycées publics du territoire. Dordogne », explique l’Inspectrice chargée de l’information et de l’orientation (IEN IO) de Dordogne, Zakia El-Kadi.

Comparé au nombre de collégiens (14 500) et de lycéens (10 000) scolarisés en Dordogne, cela signifie que chaque conseiller d’orientation a théoriquement l’équivalent d’un grand lycée de 500 élèves à gérer. Une charge de travail conséquente à laquelle s’ajoutent des déplacements longs et fréquents pour assurer des astreintes dans des collèges éloignés des CIO. Mais une charge de travail qui n’empêche nullement les personnels d’orientation d’effectuer un travail « de terrain » auprès des adolescents, en lien avec les personnels enseignants.

« Nous ne sommes pas des bibliothécaires d’orientation qui se limiteraient à diffuser des fiches éditées par l’Office national d’information sur l’éducation et les métiers (Onisep), argumente Sandrine Bastide, la directrice du CIO de Périgueux. Au contraire, nous sommes là pour écouter les jeunes et les aider à développer un projet académique ou professionnel qui puisse correspondre à la fois à leurs aspirations et à leur niveau de formation.

“Je ne sais pas si c’est une tendance, mais en tout cas, il y a un vrai besoin”

Un problème sur Parcoursup ? Qu’il s’agisse de préparer la lettre de motivation ou de corriger une erreur commise lors de la saisie des vœux sur la plateforme, “les équipes sont également formées pour aider un étudiant dans ses démarches, le tout gratuitement, y compris pendant les vacances scolaires”, rappelle l’IEN IO, tournage une flèche chez les professionnels de l’orientation privés. « J’ai l’impression que nous sommes confrontés à une tendance comparable à celle que nous avons connue avec la folie des cours particuliers Acadomia », conclut Zakia El-Kadi.

« Des jeunes plus perdus qu’avant »

«Je ne sais pas si c’est une mode, mais en tout cas, il y a un vrai besoin», affirme Agnès Foricher, conseillère en mobilité professionnelle et orientation scolaire à Périgueux. Dans son cabinet du boulevard du Petit-Change, cette professionnelle des ressources humaines voit arriver « des jeunes plus perdus qu’avant » : « On demande aux adolescents qui vivent dans l’immédiat de se positionner de plus en plus tôt », note l’intéressé. Ce paradoxe crée un stress supplémentaire dont ils pourraient se passer.


Agnès Foricher propose quatre séances de travail à ses jeunes clients.

Émilie Delpeyrat

Pour les aider à y voir plus clair, Agnès Foricher propose à ses jeunes clients quatre séances de travail d’une heure et demie pour 450 euros, un rendez-vous par rendez-vous avec moi. « Je procède par étapes. Avant de pouvoir faire un choix, les jeunes doivent savoir qui ils sont et définir quelles sont leurs aspirations. Une fois un secteur ou un milieu déterminé, j’invite le jeune à comprendre le métier en effectuant des stages qui pourront l’appuyer dans ses choix futurs dans Parcoursup », indique la conseillère d’orientation. Vient ensuite le moment où il faut définir « une stratégie académique » qui mène au métier visé.

« L’idée, poursuit-elle, c’est de balayer les différents ponts qui existent entre les différents secteurs. Si les jeunes ne sont pas sûrs d’avoir le niveau pour faire une prépa ingénieur, je les aide à trouver une voie alternative via un BUT (ex-IUT) ou un parcours universitaire sélectif.

Camp d’entraînement

A Marsac-sur-l’Isle, Christophe Rouja, le patron de l’agence Rheplik, propose également d’accompagner les adolescents dans les méandres de l’orientation scolaire avec des suivis personnalisés facturés au minimum 900 euros (1 200 euros avec la formule incluant une séance de coaching).


Christophe Rouja (à droite) et son équipe innovent en matière d’orientation pédagogique en organisant des bootcamps dans les locaux de l’agence Rheplik, à Marsac-sur-l’Isle.

Émilie Delpeyrat

Mais, récemment, il a décidé d’innover en organisant des bootcamps dédiés à l’orientation avec des coachs professionnels. De quoi séduire une jeunesse rassurée par la dimension collective de l’aventure.

 
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