Poursuivis pour abus de faiblesse, un notaire de Loire-Atlantique et son négociateur fixés sur leur sort

Poursuivis pour abus de faiblesse, un notaire de Loire-Atlantique et son négociateur fixés sur leur sort
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Par Éditorial Guérande
Publié le

17 avril 24 à 6h37

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Placé en Ehpad suite à un accident vasculaire cérébral en 2020, un résident, alors âgé de 88 ans, souhaitait vendre une « ruine », à savoir un bâtiment à rénover sur un terrain de 1500 m² à Savenay (Loire-Atlantique).

Son mari a contacté une étude notariale et, à trois reprises, son négociateur immobilier s’est rendu chez le vendeur pour lequel il s’agissait de sa propre propriété. Son partenaire n’était présent qu’une seule fois.

Le mari du négociateur est l’acheteur

En mai 2021, surprise de ne recevoir aucune information, la retraitée contacte l’étude.

Et là, il fut encore plus surpris lorsqu’il apprit qu’un contrat de vente avait été signé en avril, sans qu’il en soit informé.

Il envoie immédiatement une lettre au notaire, qui n’a rendu visite qu’une seule fois à l’octogénaire et qui a dénoncé la vente.

« La ruine » était évaluée à 70 000 euros et l’acheteur – ce qui n’est pas illégal – était le mari de la négociatrice. La propriété a finalement été revendue à une autre personne un an et demi plus tard pour 110 000 euros.

« Esprit vif ! » »

Lors du procès devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, le 20 février 2024, la présidente a exprimé ses interrogations. D’un côté : « Les prévenus se sont rendus à la maison de retraite sans prévenir la direction de leur présence », de l’autre : « Il n’y avait pas de mandat de vente ».

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La quadragénaire s’est défendue avec énergie et n’a pas hésité à s’expliquer, assurant :

« Je n’ai jamais rien vu de dérangeant chez cette dame. Elle a eu un discours très cohérent. »

Si elle n’en a pas informé son mari, c’est parce qu’il lui avait confié qu’il “ne voulait pas s’en occuper”.

Le notaire dit peu : « Je n’ai vu la cliente que lors de la signature, elle m’a semblé vive. J’ai emboîté le pas. Quand j’ai reçu le courrier de son mari, j’ai tout arrêté « .

Selon les juges, les expertises psychiatriques de 2022 ont mis en avant des troubles cognitifs apparents de l’octogénaire « probablement plus accentués lors de la signature en 2021 ».

De lourdes peines requises

La procédure a démarré à partir d’un rapport du directeur de l’Ehpad, a indiqué le procureur. Si elle estime que la quadragénaire « avait tout manipulé », elle estime néanmoins que « la responsabilité de son supérieur était au moins égale ».

Le parquet avait requis la même peine pour chacun : douze mois de prison avec sursisune amende de 10 000 € et une interdiction d’exercer une profession liée à l’infraction pendant un an.

De leur côté, les deux avocats de la défense avaient a plaidé pour la libération. Celui de la négociatrice, dont le mari souhaitait acquérir le bien, décrivait « un terrain non viabilisé, où tout était à refaire, très mal aménagé, très mal placé ».

Son client, qui travaille désormais dans un autre secteur d’activité, ajoute :

« Les travaux sont importants, à tel point que l’acheteur vit toujours dans un mobil-home. »

Son confrère rappelle que « ce n’est pas le notaire qui a évalué le bien et que lors de la signature l’état de faiblesse de l’octogénaire n’était pas apparent ».

LE Le tribunal de Saint-Nazaire a rendu son jugement mardi 9 avril.

Estimant qu’il ne pouvait établir que les prévenus étaient conscients de l’état de faiblesse de l’octogénaire, il a relaxé les deux prévenus.

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