les prix de la livre explosent au Québec

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Depuis 2022, le coût du service de fourrière a augmenté de 45 % au Québec, une situation largement attribuable à la surpopulation féline.

De 1 085 574 $ en 2022, le coût du service de fourrière dans la capitale a augmenté de 164 000 $ en 2023 (+15,1 %) pour s’établir à 1 250 036 $. Mais ce n’est rien comparé à l’augmentation de 328 000 $ en 2024 (+26,3 %), pour un total de 1 578 592 $. En deux ans, le service aura donc coûté 493 018 $ de plus (+45,4 %).

Une explosion du nombre d’animaux transitant par le refuge explique cette augmentation importante selon Jean-Pascal Lavoie, porte-parole de la Ville de Québec.

En 2022, ce nombre d’animaux au refuge était de 37 % supérieur à ce qui était prévu au contrat conclu avec la SPA du Québec, responsable de la fourrière, en 2019.

« Pour combler cet écart, une modification au contrat a été approuvée par le conseil municipal, augmentant ainsi le montant versé à la SPA en 2023 et 2024 », précise M. Lavoie.

Question de survie

« La Ville ne veut pas notre mort. La situation était un peu intenable. Elle était une bonne joueuse et s’est adaptée pour qu’on puisse fonctionner», abonde la directrice générale de la SPA Québec, Karina Painchaud.

Cette dernière confirme l’augmentation du nombre d’animaux dont son organisation a dû s’occuper.

« La grande majorité d’entre eux sont des chats. Ce n’est pas spécifique au Québec, c’est partout. Les chats errent souvent dehors, ne sont souvent pas stérilisés et se multiplient. Et la pandémie a certainement joué un rôle [un rôle dans cette hausse]. Les gens qui ont adopté des animaux n’auraient peut-être pas dû le faire », déclare M.moi Painchaud, précisant que la population féline élevée s’est maintenue depuis.

Les locaux actuels de la SPA de Québec ne conviennent plus aux besoins grandissants de l’organisme qui dessert près d’une trentaine de municipalités.

PhotoCatherine Bouchard

Les conséquences ont été importantes pour l’association.

«Nous avons dû embaucher un troisième vétérinaire et deux autres techniciens en santé animale pour pouvoir respecter le contrat de la Ville», raconte M.moi Pinchaud.

Un problème répandu

« La surpopulation féline est un problème quasiment mondial. La ville de Québec n’est pas plus touchée que les autres villes du Québec», estime Caroline Gamache, directrice des affaires législatives chez ChatsCanadaCats.

Au Québec, selon elle, le problème vient du manque de cohérence entre les trois niveaux de gouvernement.

« La législation crée un désordre qui ne peut contenir le problème. Pour les villes en général, des réglementations ont été faites pour les chiens et nous essayons de les appliquer aux chats même s’il s’agit de deux espèces différentes. De plus, les villes demandent conseil à l’agent de la fourrière qui est en conflit d’intérêt et n’a pas ou peu de vision large des possibilités”, pense M.moi Gamache.

Chats errants près de l’hôpital Hôtel-Dieu à Québec

Photo d’archive

Mais elle pointe surtout du doigt le gouvernement provincial.

« Il a le pouvoir de légiférer unilatéralement pour contrer la surpopulation féline partout au Québec. Cela implique une certaine restructuration du MAPAQ, mais aussi et surtout la volonté du Québec de reprendre le pouvoir qu’il a laissé aux municipalités.

La solution que Mmoi Gamache est structuré autour de trois axes. Le Québec doit exiger une stérilisation systématique à la sortie des refuges, des éleveurs et des animaleries avec exceptions dans des circonstances bien définies. La micropuce devrait être obligatoire avec une base de données unique. Enfin, la centralisation des permis de garde et d’élevage.

« Cette solution a été appliquée dans certains pays européens. Résultat, en 10 ans, en moyenne 50 % des refuges ont fermé leurs portes. Cette solution a été clairement présentée à plusieurs reprises au gouvernement du Québec qui a choisi de ne pas s’engager dans cette voie», regrette Caroline Gamache.

Comparaisons

Outre le Québec, Le journal a collecté les frais des fourrières dans les villes de Montréal, Laval et Trois-Rivières.

En 2024, le coût par habitant s’élevait à 2,87 $ au Québec. À Laval, il est de 2,34 $, en baisse de 10 % par rapport à 2022. Montréal offre le service pour seulement 1,50 $ par résident.

Trois-Rivières arrive toutefois en tête de cette courte liste avec un coût par personne de 5,30 $, mais une nuance importante s’impose ici.

La SPA de la Mauricie, qui offre le service, « est responsable de l’application de la réglementation municipale relative aux soins aux animaux (protection, animaux dangereux ou abandonnés, poules pondeuses, permis, etc.) », explique Mikaël Morissette, directeur des relations publiques de la Ville de Trois-Rivières.

Il est donc difficile de faire des comparaisons directes entre villes, les services proposés n’étant pas identiques.

COÛTS PAR HABITANT DE QUATRE SERVICES DE LIVRES MUNICIPAUX
  • Trois-Rivières 5,30 $*
  • Québec 2,87 $
  • Laval2,34 $
  • Montréal 1,50 $

*Le prestataire de services applique également les règlements municipaux

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