En matière de santé mentale des jeunes filles, « l’écart se creuse dangereusement avec les garçons » et de nouveaux troubles apparaissent

En matière de santé mentale des jeunes filles, « l’écart se creuse dangereusement avec les garçons » et de nouveaux troubles apparaissent
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Dépression, pensées suicidaires, sentiments de solitude. Depuis la crise du covid-19, la santé mentale des adolescents s’est dégradée. À tel point que les lits disponibles dans les services de psychiatrie infantile et juvénile se font de plus en plus rares. Et quand on regarde de plus près le profil type des patients, on constate que les jeunes filles, de plus en plus mal dans leur peau depuis la pandémie, sont surreprésentées.

Environ 1 adolescent sur 7 dans le monde souffre d’une maladie mentale, selon l’Unicef

En France, une nouvelle étude de Santé publique France et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), publiée récemment et qui s’appuie également sur des données européennes, va dans le même sens : la santé mentale des adolescents s’est nettement dégradée entre 2018 et 2022 et cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart garçons-filles déjà observé précédemment.

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Si le covid est derrière nous, le nombre de patients touchés ne diminue pas”

La proportion de lycéens se déclarant en « excellente santé » a beaucoup plus diminué chez les filles… qui sont également 3 fois plus exposées au risque de dépression. Ici, la perception d’une excellente santé chez les adolescents tend à stagner entre 2018 et 2022 en Belgique. « En 2018, 33 % des garçons et 18 % des filles, âgés de 15 ans, s’estimaient en excellente santé, rapporte Aline Scohy, experte en santé mentale chez Sciensano. Pour 2022, les prévalences sont de 37 % pour les garçons et de 20 % pour les filles âgées de 15 ans. Il existe une différence entre les filles et les garçons sur la plupart des indicateurs de santé mentale. Par exemple, en Belgique, la proportion d’adolescents âgés de 10 à 20 ans ayant une excellente perception de leur santé était de 35 % pour les garçons et de 24 % pour les filles.».

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« Nous n’avons jamais eu une liste d’attente aussi longue »

La différence entre les sexes peut s’expliquer par l’hypothèse selon laquelle un niveau inférieur d’estime de soi et de bien-être existe chez les jeunes filles. L’hypothèse principale, y compris pour les jeunes, est aussi la pression sociale qui pèse davantage sur les femmes, tout en prenant en compte l’environnement social qui peut être défavorable. Selon la dernière étude de l’ULB en charge de l’enquête en Communauté française sur les disparités entre les sexes en matière de santé mentale (dans une analyse approfondie présentée dans le dernier Rapport HBSCon constate que les filles étaient proportionnellement plus nombreuses (46,6%) que les garçons (31,0%) à obtenir un score supérieur à 10, indiquant la présence de symptômes dépressifs, quel que soit le niveau scolaire.

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De plus, la proportion d’élèves présentant des symptômes dépressifs augmente jusqu’en secondaire 3 puis se stabilise dans les niveaux supérieurs. Le rapport indique également qu’un étudiant sur deux se dit insatisfait de son image corporelle, se considérant trop mince ou trop gros. Un résultat qui ne surprend pas Ursula Van den Eede, psychologue, coordinatrice de la Clinique des troubles de l’alimentation à l’UZ Brussel, qui constate que les troubles de l’alimentation touchent beaucoup plus les filles et augmentent dangereusement ces dernières années.

De la simple anorexie (perte d’appétit temporaire) à l’anorexie mentale (peur phobique de grossir malgré une perte de poids importante et potentiellement mortelle), les troubles sont nombreux et nécessitent une approche multidisciplinaire. « Le stress et toutes les formes de harcèlement se sont accrus dans les écoles, tout comme les effets des réseaux sociaux qui inquiètent de plus en plus les jeunes filles, notamment face à la dictature de la minceur, souligne-t-elle. Si le covid est derrière nous, le nombre de patients concernés ne diminue guère, nous n’avons même jamais eu une liste d’attente aussi longue (avec des délais dépassant les six mois). La situation devient alarmante sachant qu’on parle de jeunes qui ne mangent plus, qui ont perdu des dizaines de kilos en l’espace de quelques mois, la santé mentale de nos jeunes doit être prise au sérieux par le prochain gouvernement ».

 
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