pompiers et propriétaires de châteaux unis en Dordogne pour se protéger des incendies

pompiers et propriétaires de châteaux unis en Dordogne pour se protéger des incendies
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LL’effondrement de la flèche de la Bourse de Copenhague, mardi 16 avril, a rappelé l’actualité d’une réunion organisée le même jour, à plus de 1 500 kilomètres de là. Les premières « rencontres de protection du patrimoine », organisées au château de Bourdeilles en Dordogne, ont réuni propriétaires de châteaux et pompiers, cinq ans après l’incendie qui a ravagé la charpente de Notre-Dame de Paris. «Cet événement nous a ouvert les yeux», raconte Maylis Descazeaux, cheffe de la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Elle ajoute : « Il faut s’éloigner de la vision romantique que nous avons de nos monuments. »

La diffusion d’un film sur l’incendie du château de Hautefort en août 1968 a rappelé à quel point ces édifices en pierre étaient vulnérables. « Pourtant, la prévention ne coûte pas cher », souffle Alexandre Galenne. En 2006, sa belle-famille voit partir en fumée leur résidence secondaire – le Château de Fontenilles à Saint-Méard-de-Drône. Le chef des pompiers intervenu sur place, le lieutenant-colonel Vergez, aujourd’hui dans les Pyrénées-Orientales, témoigne de l’importance d’anticiper ce type d’événement : « Cet incendie est la chronique d’une frustration annoncée. Il y avait un cadenas sur le portail, nous ne savions pas où se trouvaient les points d’eau, ni à quelle façade accéder. À l’intérieur, on ne savait pas quels objets étaient importants. »


L’incendie du château de Hautefort en 1968.

Reproduction AINSI

Crèches en papier crépon

Une centaine de propriétaires ou gestionnaires de châteaux ont répondu à l’invitation. « Nous sommes passés par plusieurs réseaux : La Demeure historique, les Vieilles maisons françaises, la Fondation du patrimoine », explique le lieutenant Laurent Delmas, chargé de mission patrimoine au Service départemental d’incendie et de secours de la Dordogne (Sdis 24), dirigé par le contrôleur général Alain Rivière. « L’idée est de diffuser les bonnes pratiques, auprès des particuliers, mais aussi des maires », insiste Xavier Arnold, architecte des Bâtiments de France.

« Il faut s’éloigner de la vision romantique que nous avons de nos monuments »

Le préfet de Dordogne, Jean-Sébastien Lamontagne, abonde dans le même sens : « Il faut anticiper et se préparer. Il faut travailler sur la détection, les moyens d’intervention et faire des plans. » Xavier Arnold ajoute : « Pour les églises, il faut établir un vrai dialogue avec le clergé. Les crèches de Noël en papier crépon éclairées par des bougies sont poétiques, mais il faut admettre qu’elles posent des difficultés. »

Plusieurs solutions techniques ont été présentées aux seigneurs : des bâches pour protéger les œuvres d’art, des alarmes pour détecter les fumées, des robots d’intervention. « C’est sûr qu’on a tendance à négliger le risque incendie », souffle Hubert de Commarque, propriétaire de trois châteaux.

« En Dordogne, 897 monuments historiques sont classés. On est proche de la légende des 1 001 châteaux du Périgord », sourit Jean-Sébastien Lamontagne. « Cela représente plus de 4 millions de visiteurs », ajoute le président du Département, Germinal Peiro. Il ajoute : « Nous pouvons être fiers que le premier meeting de ce type organisé en France ait eu lieu en Dordogne. »

 
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