Le massacre en une seule nuit et le bilan ne cesse de s’alourdir au fil des heures. Ce lundi en fin de journée, la Société d’études ornithologiques de La Réunion (Seor) a estimé 300 à 350 pétrels échoués en une seule nuit à la Réunion, “jamais vu”, » déplore Léo Chevillon, responsable de la mission oiseaux marins, mais lutte aussi contre la pollution lumineuse au sein du Seor.
Toute la journée, volontaires et pompiers ont travaillé pour récupérer les oiseaux endémiques échoués. Un bilan final établit 250 pétrels retrouvés uniquement dans le cirque de Cilaos. Toute la journée, des navettes entre le cirque et Saint-Pierre avaient également lieu pour transporter les pétrels. Certains locaux du Cirad ont été mobilisés pour accueillir dans des box des dizaines d’oiseaux secourus.
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Si en 2015 et 2018 les lumières du stade ont joué un rôle dans les échouages massifs, “il semble que ce n’était pas le cas”, indique le chef de projet. En revanche, l’éclairage public et privé, mais aussi le mauvais temps d’hier peuvent expliquer le massacre. « La brume multiplie les halos de lumière alors que les colonies ont la particularité dans le cirque d’être situées particulièrement au pied de la ville », explique Léo Chevillon. A Cilaos, le Seor peut aussi compter sur un chien spécialement dressé pour retrouver les oiseaux échoués.
Le maire de Cilaos, Jacques Técher, a voulu réagir à cet échouage massif survenu dans sa ville. « 3 points de crash ont été révélés, dont l’éclairage du SDIS et de l’église de Cilaos. Le réseau d’éclairage de la commune n’est pas en cause. assure-t-il, précisant que ces derniers ont été remplacés à 85% par des lumières LED dirigées vers le sol en 2021. “La première information était que ce nouveau réseau d’éclairage avait considérablement réduit le nombre de pétrels tombant, cette information était encourageante.”
Les échouages dans la nuit de dimanche à lundi se sont également produits dans d’autres trajectoires de vol, notamment à Salazie où une quarantaine de pétrels ont également été retrouvés.
Après 30 ans de sensibilisation et face aux menaces qui pèsent sur les espèces endémiques menacées, Léo Chevillon nous exhorte à passer à l’étape suivante, d’autant qu’un certain nombre de pétrels passent entre les mailles du filet et ne sont jamais retrouvés. « Il n’y a aucune obligation de réduire la pollution lumineuse. Ce n’est pas durable. La seule solution, ce sont des mesures restrictives.»plaide le chef de projet.
Des échouages qui correspondent durant cette période au premier envol des jeunes pétrels.
Un rapport final sera rédigé dans quelques semaines.
