massif contre l’entente de principe entre la FIQ et Québec au CUSM et dans l’est de Montréal

massif contre l’entente de principe entre la FIQ et Québec au CUSM et dans l’est de Montréal
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Les membres de certains syndicats affiliés à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont rejeté massivement le projet d’entente de principe conclu avec le gouvernement Legault. Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), les syndiqués ont voté à 89 % contre l’entente. Ce pourcentage s’élève à 80 % au Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’Île de Montréal. Dans plusieurs régions, la mobilité réclamée par Québec suscite crainte et mécontentement.

La FIQ, qui a rencontré le gouvernement hier, se donne deux semaines pour analyser les résultats région par région, consulter les déléguées et revenir à la table des négociations, en présence du conciliateur. Partout au Québec, 61 % des syndiqués ont rejeté l’entente de principe lors du référendaire tenu la semaine dernière. Le taux de participation était de 77%.

Au Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CUSM, près de 88 % des quelque 4 000 membres ont voté. L’organisation syndicale locale n’a pas recommandé l’entente à ses membres. Sa présidente, Jennie Rhee, a exprimé sa dissidence lors du conseil général réunissant les déléguées. Aux yeux de ses membres, la « mobilité » demandée par Québec est « non négociable ». Le salaire n’est pas à la hauteur des attentes, selon elle. Elle explique que ses syndiqués n’ont pas digéré de perdre une « prime de reconnaissance » de 3,5 % accordée dans le cadre de la dernière convention collective : « 17,4 % moins 3,5 %, ça nous donne moins que le Front commun », dénonce Jennie Rhee.

Au Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’Île de Montréal, 76 % des 4 650 membres ont participé au vote. Selon son président, Denis Cloutier, le rejet de 80 % s’explique notamment par la crainte des membres d’être déplacés contre leur gré dans des unités où ils n’ont pas l’habitude de travailler. Ils veulent prodiguer des soins sécuritaires.

25 km du lieu de travail habituel

L’accord de principe aurait permis aux établissements de santé de créer des « centres d’activités » regroupant des unités ou des établissements sur leur territoire. L’employeur aurait ainsi pu déplacer les professionnelles en soins d’un endroit à un autre, avec une distance maximale de 25 km entre le port d’attache du salarié et le lieu de transfert (35 km en région). Selon la FIQ, il s’agit d’un « compromis déchirant ». L’accord de principe prévoyait cependant une formation pour les membres déplacés.

Malgré tout, plusieurs membres du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’île de Montréal craignaient de revivre l’expérience de leurs consœurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec, selon Denis Cloutier. Là-bas, la fusion des centres d’activités dans le cadre d’un projet pilote a fait en sorte que les infirmières en vaccination ou celles travaillant dans les écoles se sont retrouvées à travailler en CHSLD. Selon le syndicat local, au moins 200 infirmiers ont quitté leur emploi (démissions ou retraites anticipées) du fait de ces fusions.

L’éloignement de 25 km du port d’attache dérange aussi les syndiqués, selon Denis Cloutier. «Il faut arrêter de penser au Québec comme si tout le monde avait une voiture et un espace de stationnement à destination», a-t-il déclaré. [car] 25 km, c’est littéralement d’un bout à l’autre de l’île. » Il avance que les membres se déplacent uniquement en transports en commun.

Le Syndicat des professionnelles en soins de l’Est de l’Île de Montréal, qui a exprimé sa dissidence lors du conseil général, n’a pas recommandé l’entente à ses membres. Denis Cloutier assure toutefois qu’il a été présenté « dans son intégrité en toute transparence ».

Des résultats qui varient selon les régions

En Abitibi-Témiscamingue, 74 % des syndicalistes de la FIQ ont voté en faveur de l’entente de principe. Le syndicat local avait notamment recommandé son adoption parce qu’il prévoyait 15 millions de dollars pour attirer et retenir le personnel dans la région. L’entente a également été acceptée à 54 % en Outaouais. Le syndicat local affirme ne pas pouvoir « spéculer sur les raisons d’acceptation ou de rejet » de ses membres.

Au Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale, 72 % des membres ont rejeté l’entente. Même résultat ou presque en Mauricie et au Centre-du-Québec (72,5 %), où les syndicalistes ont dénoncé haut et fort les fusions de centres d’activités. Dans l’ouest et le centre de la Montérégie, le taux de refus se situe autour de 55 %. C’est 65 % en Montérégie-Est.

«Le projet pilote en Mauricie et au Centre-du-Québec avec des fusions de départements fait peur partout», affirme Brigitte Petrie, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Est. Les membres ont vraiment perdu confiance dans le gouvernement et les employeurs. »

La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a indiqué samedi sur le réseau social « Toutefois, le contexte et nos objectifs resteront les mêmes, notamment en termes de flexibilité », a-t-elle ajouté.

Rejet de l’accord à Montréal

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