Une agence genevoise accusée d’espionnage pour le compte des Emirats

Une agence genevoise accusée d’espionnage pour le compte des Emirats
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Une agence genevoise accusée d’espionnage pour le compte des Emirats

Publié aujourd’hui à 15h17

Au moins trois enquêtes, en France et en Suisse, visent MB*, le patron d’une société d’enquête suisse appelée ALP Services accusé d’avoir espionné diverses personnalités européennes pour le compte des Emirats arabes unis (EAU).

Cette nouvelle affaire a débuté en 2023 lorsque Mediapart a publié une série d’articles, en partenariat avec le consortium européen European Investigative Collaborations (EIC), accusant MB* et ALP Services de travailler pour le compte des renseignements émiratis.

Au menu, selon le site d’enquête, transmission d’informations à un agent des renseignements émirati, diffusion d’informations pour nuire aux adversaires des Emirats, publication de faux articles attaquant le Qatar et les mouvements liés aux Frères musulmans…

Les Frères musulmans sont désignés par les Émirats, comme par de nombreux pays de la région, comme organisation terroriste.

Selon Mediapart, l’agence privée suisse aurait notamment transmis entre 2017 et 2020 aux services de renseignement d’Abou Dhabi les noms d’un millier d’Européens et de plus de 400 organisations prétendument liées aux Frères musulmans dans 18 pays européens, dont plus de 200 personnes et 120 organisations en France, les qualifiant, souvent à tort, d’islamistes proches des Frères musulmans.

En France, cette liste aurait notamment contenu, selon Mediapart, l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, l’adjointe au maire de Marseille et ancienne sénatrice Samia Ghali, le parti La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, le Centre national de la recherche scientifique. (CNRS) ou encore l’auteure et militante antiraciste Rokhaya Diallo.

« Dommage à la réputation »

Ce dernier a porté plainte en août, et selon deux sources proches du dossier à l’AFP lundi, le parquet de Paris a confié il y a quelques mois une enquête préliminaire à la Brigade de répression de la délinquance personnelle (BRDP). .

« La justice doit enquêter sur de telles méthodes. En plus d’impliquer une utilisation illégale de données personnelles, ils associent injustement Rokhaya Diallo à un groupe (les Frères musulmans) avec lequel elle n’a absolument aucun lien », provoquant « une atteinte à la réputation » et du « harcèlement », s’inquiète son avocat, Me Vincent Brengarth.

Une autre plainte a été déposée mi-janvier à Paris par Mediapart et l’un de ses journalistes, a annoncé le site d’investigation à l’AFP.

Selon une Source proche du dossier, la BRDP est également saisie de cette plainte visant, selon la nouvelle présidente de Mediapart Carine Fouteau, à « dénoncer l’enregistrement que nous considérons comme illicite (…) d’un de nos journalistes, assimilé à tort. à un communicateur des Frères musulmans et, ce faisant, remis aux services secrets émiratis.

“Cette inscription porte indûment atteinte à sa sécurité et à sa réputation, ainsi qu’à celles du journal”, selon elle.

“Mediapart a, dans le cadre de sa plainte, fourni au parquet de Paris un document interne d’ALP Services qui recense les Français dont les noms ont été transmis aux autorités émiriennes”, a indiqué Mme Fouteau, précisant à Mediapart “sur le principe, prête de coopérer avec la justice afin de contribuer à la manifestation de la vérité et d’éviter que, quel que soit le pays, de tels événements ne se reproduisent.

«Allégations fantaisistes»

A Créteil, après une autre plainte déposée par Sihem Souid, l’un des principaux lobbyistes du Qatar en France, une autre enquête préliminaire a été ouverte fin octobre 2023, a indiqué à l’AFP le parquet de Créteil.

“J’ai été horrifiée d’apprendre que les Émirats arabes unis avaient supervisé une opération de déstabilisation, utilisant une société de renseignement et d’espionnage pour attaquer le Qatar à travers moi”, a déclaré Sihem Souid à l’AFP, dénonçant une “traque à (sa) vie privée”.

Son avocat Me Céline Astolfe a demandé la nomination d’un juge d’instruction pour faire la lumière “sur les commanditaires, les auteurs et les objectifs” face à “des pratiques d’une violence et d’une gravité incroyables”.

En Suisse enfin, une autre Source proche du dossier a indiqué à l’AFP que le Ministère public de la Confédération enquêtait depuis décembre sur MB*, un proche et ALP Services, après des rapports de plusieurs administrations et des plaintes de l’islamologue Tariq Ramadan et du La ministre écologiste belge du Climat et de l’Environnement, Zakia Khattabi.

Interrogé par l’AFP, le cabinet de ce dernier a indiqué que le ministre nie tout lien avec l’organisation islamiste des Frères musulmans, dénonçant des « allégations fantaisistes et mensongères ». L’avocat de MB* n’a pas immédiatement réagi, tout comme les autorités émiraties.

MB* avait déjà été condamné en 2014 en France pour avoir collecté illégalement des informations sur le mari de l’ancienne patronne du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon.

AFP

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