Les Etats-Unis sont restés en contact avec l’Iran ce week-end, lors de l’attaque iranienne contre Israël, via “une série de communications directes relayées par la Suisse”, selon un responsable américain. Ce rôle de messager s’inscrit dans le cadre des bons offices suisses.
La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980, rappelle le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur son site internet. En tant que puissance protectrice, elle permet aux deux pays d’entretenir un minimum de relations diplomatiques et consulaires.
Berne reprend une partie des tâches de la représentation ordinaire et assure ainsi la protection des ressortissants américains en Iran. La section des intérêts étrangers de l’ambassade de Suisse à Téhéran s’occupe de toutes les questions consulaires des États-Unis en Iran, y compris les demandes de passeport, les changements d’état civil et la protection consulaire des ressortissants américains.
Rôle du médiateur
Sur le plan diplomatique, «la Suisse peut elle-même proposer ses services de ‘facteur’ ou assumer cette fonction à la demande des pays concernés, à condition que toutes les parties y consentent», précise le DFAE.
Conformément à sa tradition de bons offices, la Suisse joue également un rôle de médiateur. Par exemple, il a contribué à plusieurs reprises aux échanges de prisonniers entre l’Iran et les États-Unis ces dernières années. Les intérêts de l’Iran aux États-Unis sont représentés par le Pakistan.
Autres mandats
La Confédération assure également la représentation des intérêts iraniens en Égypte et au Canada. Elle a en outre représenté les intérêts de l’Iran en Arabie saoudite et ceux de l’Arabie saoudite en Iran à partir de mai 2018.
Il y a un an, le 10 mars 2023, ces deux derniers pays ont pourtant annoncé, à travers un accord trilatéral avec la Chine, qu’ils souhaitaient rétablir leurs relations diplomatiques d’ici deux mois. Téhéran avait alors mis fin pour août 2023 au mandat de représentation de ses intérêts exercé par la Suisse en Arabie Saoudite. Cependant, Riyad n’a pas encore formellement mis fin à son mandat.
La Suisse a d’abord assumé le rôle de puissance protectrice en représentant les intérêts du royaume de Bavière et du Grand-Duché de Bade en France lors de la guerre franco-prussienne de 1870.
Le mandat de puissance protectrice le plus connu du public est celui exercé par les États-Unis à Cuba à partir de 1961. Berne a également représenté les intérêts cubains à Washington à partir de 1991. Ce double mandat a pris fin en 2015 lorsque Washington et La Havane ont repris leurs relations diplomatiques.
ro, ats