Comment rester calme et désamorcer les situations dans les transports publics

Comment rester calme et désamorcer les situations dans les transports publics
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Difficile de garder son calme dans les transports parisiens. Entre métros et RER pas toujours très ponctuels, colis abandonnés, trains bondés et augmentation des vols et des violences, il faut admettre qu’il y a de bonnes raisons de perdre patience face à son temps de trajet. La frustration peut naître de la colère et de la violence. « Les gens ne sont pas fondamentalement violents, il y a des contextes », rappelle Isabelle Côté, qui a écrit un ouvrage sur « L’art de désamorcer la violence du quotidien ».

La consultante et formatrice en prévention de la violence et du harcèlement au Canada décrit dans son livre les mécanismes cérébraux en jeu. Elle pointe notamment le rôle du système limbique, responsable des réponses émotionnelles et des comportements sociaux, forgés à partir d’expériences vécues, et majoritairement inconscientes. Mais aussi le cerveau reptilien qui sécrète des hormones face au danger et le cortex cérébral qui contrôle l’empathie et la capacité de jugement et d’analyse.

« Les émotions jouent un rôle dans la prise de décision », explique-t-elle. Elles vont entraîner une cascade d’hormones influençant le choix de comportement. » Un coup ou une bousculade peut provoquer une réponse agressive à moins que le contexte ne modifie la perception de l’événement et donc l’émotion. Des excuses par exemple.

L’art de minimiser

« Prendre le métro n’est pas toujours amusant, mais être dans un mauvais état d’esprit peut amplifier les situations à risques », souligne Isabelle Côté. Cela implique d’accepter son stress et ses éventuels retards et d’en profiter pour s’occuper autrement, comme prendre le temps de lire. Le tout sans oublier de minimiser le drame. La situation, aussi douloureuse soit-elle, n’est que transitoire.

Un coup de frein ou une chute de téléphone peuvent déclencher une crise de colère. Cette violence qui se manifeste suite à un accès de frustration ou de peur peut être désamorcée. « Développer de nouvelles attitudes demande du temps et de l’introspection », reconnaît Isabelle Côté.

La règle des 3A : anticiper, être attentif et agir

Le formateur applique la technique des 3A (anticiper, être attentif et agir) pour désamorcer les violences du quotidien. « Par anticiper, j’entends penser à l’avance et se préparer à différentes situations qui déclenchent en nous des émotions fortes », explique-t-elle. Il peut s’agir de s’éloigner d’une personne qui se comporte d’une certaine manière. »

L’attention, quant à elle, consiste à ne pas être scotché à son téléphone et à observer son environnement pour mieux anticiper les situations à risque, et à être attentif aux autres utilisateurs et aux potentielles dénonciations. Enfin, l’action nécessite d’être à l’écoute de ses émotions. « Ressentir un malaise n’est pas normal. Il ne faut pas hésiter à changer de place si quelqu’un nous met mal à l’aise et demander de l’aide si nécessaire », conseille l’auteur.

Les petites techniques de communication ont également un impact. « Formulez et décrivez vos sentiments avec des phrases comme monsieur, vous êtes trop près, reculez s’il vous plaît permet de couper la séquence», analyse Isabelle Côté. Ces mots ont aussi l’avantage d’interpeller les personnes présentes à bord.

Pour rappel, le nombre de victimes de violences sexuelles augmente fortement dans les transports en commun (+ 19 % en Île-de-France en 2022). La délinquance la plus élevée enregistrée concerne les vols non violents, qui représentent 82 % des victimes dans les transports en commun.

 
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