Quand les élèves corses passent leurs heures de cours à nettoyer les plages

Quand les élèves corses passent leurs heures de cours à nettoyer les plages
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“On est mieux ici, on respire mieux et puis on contribue un peu à assainir la planète, ça fait du bien”» raconte Loan Cardi, 13 ans, l’un des sept étudiants armés de gants et de sacs poubelles qui ont sillonné la plage d’Olzo la semaine dernière, chahutant joyeusement sous l’œil vigilant de leur conseiller pédagogique principal.

« Je me sens un peu utile, un peu plus qu’en salle de garde en tout cas »concède cet élève de quatrième année puni pour avoir joué à l’ordinateur en cours de technologie.

“Nous récupérons les mégots de cigarettes, le plastique et les morceaux de verre”ajoute Lilian Antonetti, 11 ans, élève de 6e, « coincé » pour avoir craché sur un camarade de classe qui le dérangeait. “C’est mieux d’être dehors que dans la salle d’étude où tu ne fais rien, tu as chaud, alors que là-bas tu te sens bien, tu peux rire avec tes amis”décide-t-il, regrettant néanmoins de ne pouvoir se rendre à son entraînement de football à cause de cette sanction.

Pour Nicolas Villaret-Pesquié, élève de 3e de 14 ans, chargé de la collecte des mégots de cigarettes, “c’est bien de dépolluer mais je ne sais pas trop ce que je fais là”et estimations “un peu injuste” sa punition pour avoir combattu mais avoir été, selon lui, la victime.

Cette séance de dépollution est organisée en partenariat entre l’association « J’aime ma mer » et le collège Maria Ghjentille de ce village.

“Nous n’avons plus du tout de temps de colle standard à l’université”explique Olivier Guldemann, CPE du collège.

“Quand on punit, on essaie toujours de faire quelque chose d’un peu péri-éducatif et responsabilisant”plus adapté « pour des étudiants parfois un peu académiques »ajoute le CPE qui constate qu’il a beaucoup moins “des habitués” sanctions, signe que la sanction reste efficace. Sur la base du volontariat, cette séance de ménage, parfois refusée par les parents, peut être remplacée par une autre. “mesure de responsabilisation dans l’établissement” comme aider à la cantine, explique-t-il.

« Un peu peut faire beaucoup de chemin »

Pour Gullian Estrada-Simoni, 13 ans, élève de 5ème sanctionné pour avoir “fait semblant de jeter de l’eau”, « être ici c’est mieux, on recycle »même si ses jeux vidéo lui manquent.

“J’ai trouvé un oursin”, s’enthousiasme Antoine Battaglia, 12 ans, élève de 5e sanctionné pour insolence. Loïc Paris, fondateur de l’association J’aime ma mer, en profite pour lui expliquer que les pellets marron clair sur la plage sont en fait les racines de posidonies, ces plantes sous-marines dont les herbiers marins sont des pépinières de poissons, protection contre l’érosion. et les puits de carbone, ce gaz à effet de serre parmi les principales causes du réchauffement climatique.

« La collecte des microplastiques est extrêmement importante car ils seront mangés par les poissons que nous mangerons ensuite »ajoute celui qui organise ces séances de décontamination également avec les détenus du centre pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse).

« Un peu peut faire beaucoup de chemin »souligne le philosophe Loïc Paris, qui devrait s’associer à un deuxième collège en Corse, à Folleli, dès la prochaine rentrée et peut-être celle de Lucciana, dont deux professeurs sont venus assister à cette session.

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