Les piscines seront-elles fermées cet été 2024 dans les Deux-Sèvres faute de sauveteurs ? C’est la question soulevée par le président de la communauté de communes Mellois en Poitou, lors du conseil communautaire, jeudi 11 avril 2024 à Lezay, dévoilant un effet secondaire des JO.
CRS absents des plages
« Il y a des tensions structurelles depuis plusieurs années concernant les sauveteurs, on reçoit de moins en moins de CV, explique Fabrice Michelet, au lendemain de la rencontre. Cette année, il y a un pic : les CRS, qui sont aussi sauveteurs (MNS), ne seront pas postés sur le littoral cet été en raison des Jeux olympiques. Nous pouvons le comprendre. Mais cela fait bouger le MNS [saisonniers] qui préfèrent aller travailler sur le littoral plutôt que dans les piscines communautaires ou municipales. Il y a un trou encore plus grand. Nous avons très peu de candidatures pour nos cinq piscines d’été et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. »
« Nous recherchons des logements meublés pour pouvoir ouvrir nos piscines »
Mellois en Poitou dispose de six piscines : celle de Melle est ouverte toute l’année avec un personnel permanent. Ceux de Brioux-sur-Boutonne, Chef-Boutonne, Sauzé-Vaussais, Lezay et Celles-sur-Belle sont ouverts de fin mai à fin août avec des saisonniers… « qui attendent que le tapis rouge leur soit déroulérésume Fabrice Michelet. Ils demandent un logement meublé intégré à des avantages en nature. Nous recherchons aujourd’hui des logements meublés pour pouvoir ouvrir nos piscines. Nous en avons trouvé deux, il nous en faut trois de plus et ce n’est pas facile. Nous avons du mal, mais ce sont les sauveteurs qui choisissent la piscine où ils vont travailler plutôt que l’inverse ! »
Apprendre à nager
Evidemment prisées pendant les vacances d’été, les piscines d’été accueillent également les écoliers en juin, pour apprendre à nager : « Si on ne peut pas les ouvrir, on ne pourra pas concentrer tous les créneaux nécessaires sur la piscine de Melle, sans prendre en compte la question du temps de transport. C’est un problème important. »
Mellois-en-Poitou devra-t-il renoncer à ouvrir une partie de ses bassins ? “À ce jour, je ne peux pas direrépond son président. Nous nous mettons en mesure de tous les ouvrir. On les met à l’eau, tout est fait par les équipes. J’espère que d’ici le 15 mai, nous aurons trouvé nos cinq sauveteurs. ».
5 000
C’est le nombre de postes de sauveteurs vacants en France en 2023, selon une estimation de la Fédération française de natation. En février 2024, le député David Taupiac, député (LIOT) du Gers, a proposé au ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques des aménagements dans la formation des MNS pour pallier à cette pénurie.
