« Vit dans le Sud ou parle anglais »

« Vit dans le Sud ou parle anglais »
Descriptive text here

Ce qui manquera au débat sur la scène publique, c’est de souligner l’occasion manquée de s’attaquer à l’abandon systémique des Franco-Ontariens du Nord.

L’Ontario n’a jamais été aussi touché par les compressions dans les services de santé et d’éducation, les deux principaux niveaux d’une société prospère et dynamique. Parlons de santé.

Près de 2,3 millions d’Ontariens sont sans médecin de famille. On estime que d’ici 2026, le quart des Ontariens n’en auront pas. Et 40 % des médecins envisagent de prendre leur retraite dans les cinq prochaines années. Face à la privatisation massive encouragée par le gouvernement et à l’exode des professionnels de santé vers le privé, dire que tout va bien serait se mettre la tête dans le sable.

Le premier fardeau entre en jeu : vivre dans le nord de la province.

Je pense à la ville de Hearst, une ville du secteur forestier qui compte un peu plus de 5 000 habitants, dont 4 000 sans médecin de famille. Ne vous méprenez pas : les médecins dans nos communautés nordiques sont si rares qu’il s’agit trop souvent de médecins de famille et d’urgentistes. Ainsi, non seulement plus de 70 % des résidents de Hearst n’ont pas de médecin de famille, mais ils doivent en plus le partager avec les urgences. En cas de départ d’un médecin, les services d’urgence pourraient devoir fermer temporairement ou définitivement. Il y en a d’autres, des villes comme Hearst.

>>>>>>

Au moins 4 000 des 5 000 habitants de Hearst n’ont pas de médecin de famille. (Wikipédia)

Entrez le deuxième fardeau : vivre en français en Ontario.

Environ la moitié des francophones déclarent parler anglais avec leur médecin de famille. Beaucoup cochent la case « Anglais » comme langue de choix pour recevoir leurs services de santé lorsqu’ils s’inscrivent sur la liste d’attente du ministère, en espérant que ce sera plus rapide. Parallèlement, la crise du personnel médical dans le Nord crée l’effet contreproductif d’accepter des médecins unilingues anglophones pour fournir des services de base. Ainsi, nous avons du personnel administratif dans les cliniques du Nord qui ajoute à sa liste de tâches un service informel d’interprétation de l’anglais vers le français. C’est honteux de vivre cela dans une province assujettie à la loi sur les services en français.

La question se pose : concrètement, que fait le gouvernement ?

Dans le budget, la seule mention d’un montant pour améliorer l’accès aux services en français partout en Ontario est de 10 millions de dollars sur trois ans, soit un peu plus de 3 millions de dollars par année. .

Entre les entrepreneurs francophones qui cherchent du financement pour démarrer des entreprises, les nombreuses commissions scolaires du système francophone qui demandent du financement pour le transport scolaire et les hôpitaux qui veulent résoudre leur crise d’effectif avec des médecins francophones partout dans la province, qui va gagner ? Parmi ceux-ci, combien de ces 3 millions par an iront au sud de la province ou à l’est, plutôt qu’au nord, et combien de minutes faudra-t-il pour dépenser la totalité du montant ?

C’est la réalité du fait français en Ontario. Choisissez : vit dans le Sud ou parle anglais.

— Guy Bourgouin, député néo-démocrate de l’Assemblée législative de l’Ontario, pour la circonscription de Mushkegowuk–Baie James depuis 2018

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités