Passez la nuit dans une chambre quatre étoiles face au jardin pittoresque du domaine de Méréville… Ce qui était encore un doux rêve il y a quelques mois est sur le point de devenir réalité. Depuis fin décembre 2023, le château, fortement endommagé par des années d’abandon, fait l’objet d’importants travaux lancés par le département, propriétaire des lieux depuis 2000.
Pour mener à bien ce projet de reconversion, des discussions prometteuses ont également été entamées avec un groupe hôtelier tombé sous le charme de ce joyau du XVIIIe siècle façonné par l’architecte François-Joseph Bélanger et le paysagiste Hubert Robert, qui en ont fait un véritable joyau.
Après un premier appel à projets lancé en 2017, où aucun des candidats n’a réussi à convaincre le département, l’avenir s’annonce cette fois plus prometteur.
« Un candidat s’est positionné », confirme Brigitte Vermillet (DVD), maire de Morangis et vice-présidente du conseil départemental chargée du patrimoine et du développement des territoires départementaux. Ce que l’on attend de lui, si sa candidature est acceptée et s’il va au bout de sa démarche, c’est l’exploitation du château pour le sauver du danger et le promouvoir. L’activité discutée avec ce futur partenaire éventuel est l’accueil du public avec un restaurant, un salon de thé et un hôtel quatre étoiles. »
Les jardins resteront ouverts au public
Dans ses négociations avec le groupe hôtelier, le département exige que les jardins du domaine, connus pour abriter des grottes, des lacs et des rochers entièrement conçus par la main de l’homme, restent ouverts au public. « Nous accueillons 20 000 visiteurs par an », rappelle Brigitte Vermillet. Cet accueil doit absolument être maintenu. Il est également convenu que cette activité doit être respectueuse de l’identité et de l’environnement de notre territoire classé Monument Historique. »
A ce stade des discussions, il apparaît que cet établissement de 3 500 m2 pourrait disposer « d’au moins 50 chambres », de salles de séminaire et peut-être même d’un spa. Un stationnement devra également être prévu sur l’esplanade, obligeant le département à déplacer l’entrée principale du site.
« Ce groupe possède déjà plusieurs implantations en France, poursuit Brigitte Vermillet. Et pour chacun d’eux, il existe un concept bien précis. » Séduit par le projet, le conseil départemental a imaginé une activité touristique le week-end qui pourrait se mêler à des programmes culturels et patrimoniaux. En semaine, l’activité serait davantage axée sur les séminaires d’entreprises.
Une ouverture en 2026 ?
Pour le moment, seuls les travaux réalisés par le département ont démarré. « Il a fallu d’abord aménager un chantier de secours avec des étais pour protéger le bâtiment », explique Fanny Malvezin, directrice du mécénat et des partenariats au sein du conseil départemental. Ensuite, la charpente a été entièrement démontée pour être restaurée. C’est la raison pour laquelle on voit actuellement une grande coupole au-dessus du domaine. Ce dôme le protège des intempéries. »
Lors de cette première phase de travaux, les façades est et ouest seront entièrement recouvertes de pierres de taille. Une démarche qui comprend également la restauration, la modification ou le changement de la centaine de fenêtres. Les 7 millions d’euros de travaux sont financés à hauteur de 30 ou 40 % par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), par des subventions de la région Île-de-France et par la fondation Essonne Mécénat, organisme relevant du sous les auspices de la Fondation du Patrimoine.
« Les choses avancent plutôt bien », conclut l’élu en charge du patrimoine. L’objectif, ambitieux pour eux comme pour nous, serait d’ouvrir en 2026. » Pour ce faire, le département ambitionne d’avoir achevé la couverture du bâtiment et l’étage des combles avant la fin du premier trimestre 2025. La poursuite des travaux extérieurs dépendra du projet final. Quant à l’intérieur du château, cet aspect relèvera entièrement de la responsabilité du candidat.
