ENTRETIEN. « Le patrimoine est devenu le combat de ma vie », explique Stéphane Bern en visite en Haute-Garonne

ENTRETIEN. « Le patrimoine est devenu le combat de ma vie », explique Stéphane Bern en visite en Haute-Garonne
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l’essentiel
Stéphane Bern s’est déplacé en Haute-Garonne ce vendredi 12 avril et a visité deux sites élus lauréats de la Mission Patrimoine : la salle du beffroi de Revel et le Moulin du Faget. Entretien.

Vous êtes allé au Moulin du Faget. Quel est l’intérêt de ce lieu pour avoir été choisi ?

Cela correspond parfaitement aux projets que je souhaite aider. Un patrimoine rural, qui est aussi un projet de cohésion sociale et inclusive pour les jeunes malentendants. Je souhaite aussi valoriser un patrimoine pour lui donner une seconde vie, il faut qu’il y ait un projet concret derrière sa rénovation. C’est formidable qu’un apiculteur s’occupe de ce projet car sans les abeilles, il n’y aurait pas de vie sur terre. Il y a aussi l’importance de l’eau, qui est l’enjeu de demain. Bien sûr, il y a tant d’autres monuments à aider, mais nous en aidons 118 chaque année. Les gens peuvent me critiquer, dire que je n’en ai pas fait assez, mais au moins je l’aurai déjà fait.

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Combien de demandes recevez-vous chaque année ?

Entre 1 500 et 2 000 chaque année. À ce jour, nous avons reçu environ 6 500 candidatures. Il s’avère qu’il y a eu une résurgence ces derniers temps, portée par l’intérêt pour le patrimoine – ce qui est une excellente chose – mais aussi par la dégradation rapide du patrimoine. Nous essayons d’aider au maximum, de compléter l’action de l’Etat.

Est-ce que certains endroits vous ont plus séduit que d’autres ?

L’abbaye de Lagrasse, ou celle de Notre-Dame de Sénanque. Elle était sur le point de s’effondrer et les moines m’ont appelé. Nous avons rapidement trouvé 400 000 euros et le bâtiment a été sauvé.

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Vous incarnez la transmission de l’histoire de France et la rénovation du patrimoine. Vous vivez un revers ?

Il y a toujours un autre côté de la médaille. La charge est évidemment lourde et c’est une responsabilité. C’est une mission volontaire, qui prend de plus en plus de place dans mon emploi du temps, mais j’arrive à garder un certain équilibre. Ce qui me peine, c’est que dès que vous défendez le patrimoine, on pense que vous défendez les vieilles pierres. Une certaine presse vous interpelle car le patrimoine leur semble réactif. Nous devons ignorer tout cela. Je préfère faire les choses, prendre des risques, me battre. Je sais combien il est important de sauver le patrimoine, c’est devenu le combat de ma vie.

Vous avez déjà fait beaucoup, mais n’y a-t-il pas encore beaucoup à faire, surtout quand on voit le patrimoine s’effondrer à cause de la sécheresse ?

Il y a encore beaucoup à faire et je pense que nous devons répondre aux enjeux climatiques. Le patrimoine souffre du changement climatique, c’est un défi intéressant. Je ne lâche rien, et tu ne devrais rien lâcher. Cela fait partie de notre vigilance en tant que citoyens. Le patrimoine est ce que nous avons reçu en mauvais état, et que nous transmettrons dans un meilleur état aux générations futures. Je travaille pour l’avenir.

 
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