Les agriculteurs charentais réclament toujours un choc de simplification

Les agriculteurs charentais réclament toujours un choc de simplification
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QQuelques semaines après la forte mobilisation du monde agricole, la Chambre d’agriculture de Charente a accueilli, à l’occasion de son assemblée générale ce vendredi, Hervé Lapie, le secrétaire général de la FNSEA. La loi Egalim et son manque de contrôle, la juste rémunération des agriculteurs, la contractualisation pour sécuriser les prix… Il s’est entretenu pendant plus de deux heures avec la centaine d’agriculteurs présents, affirmant : « nous ne baissons pas les bras ».

Il a défendu les avancées réalisées par le mouvement récent : la suppression de la redevance pollution diffuse et de la redevance sur l’eau, le maintien des subventions sur les énergies fossiles, la qualification d’un métier en tension pour embaucher plus facilement des saisonniers étrangers. . Il a assuré que les travaux se poursuivent sur l’accès à l’eau, “c’est un non-sens qu’on ait nos champs inondés une partie de l’année et qu’on ne puisse pas stocker un peu de cette eau”. Sur écophyto aussi : « on avance, on répertorie les molécules autorisées dans notre pays et dans les pays voisins et on va militer pour que les molécules soient interdites partout ou nulle part ».

Il a également rappelé que de nombreux sujets sont traités au niveau européen comme les zones humides, les jachères, les prairies sensibles… « Les 80 députés européens que nous allons élire en juin devront repartir avec, dans leurs bagages, l’agriculture ».

Le DDT et les banques arrêtés

Dans l’amphithéâtre du Crédit Agricole de Soyaux, les agriculteurs ont une nouvelle fois manifesté leur ras-le-bol. « Entre les plans d’épandage, Natura 2000, les dates de ceci ou cela, quand je sors avec mon tracteur le matin, je ne sais plus si j’ai le droit de faire ceci ou cela, on est sous pression, assure Jean- Michel Droillard, des Essards. Je me dis qu’il est plus facile de négocier aujourd’hui que d’être agriculteur. Il a profité de la présence du préfet et des services de l’État pour réclamer moins de réglementations. « Nous avons reçu cette semaine une autre lettre du DDT sur les rotations, honnêtement qui a compris cette lettre en première lecture ? » lui a répondu Hervé Servat, le directeur du DDT Charente. « Nous aimerions aussi que ce soit plus simple, mais c’est le cadre actuel. Nous devons faire évoluer le droit européen.»


La salle avait été décorée avec un décor rappelant la récente mobilisation.

CA

Les contraintes administratives et environnementales sont les difficultés que les agriculteurs charentais citent le plus dans l’enquête réalisée en janvier par la Chambre d’agriculture. Face au manque de revenus et au manque de vision politique.

Ils n’ont pas non plus manqué d’interroger les représentants du Crédit Agricole présents. « Nous sommes de plus en plus nombreux à avoir des problèmes de trésorerie, que fait-on aujourd’hui pour nous soutenir ? » Prêts à court terme pour compenser les retards de paiement des primes, prêt à taux zéro à l’installation, tarifs bonifiés en cas de difficultés… Benoit Fayol, président du fonds Charente-Périgord, au-delà des mesures concrètes, a insisté sur l’importance de « créer cellules de crise et anticiper davantage ». « Nous avons la cellule React », a relevé Jean-Bernard Sallat, « mais il faut la rendre plus efficace », a-t-il reconnu, déjà en campagne pour les futures élections à la chambre, en janvier prochain.

 
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