dans la Drôme, Agnès Pannier-Runacher promet un meilleur encadrement des pratiques au profit de l’agriculture

dans la Drôme, Agnès Pannier-Runacher promet un meilleur encadrement des pratiques au profit de l’agriculture
Descriptive text here

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté, s’est aventurée en territoire quasi conquis, au sein de la ferme « Clair Fruits », située à Loriol (Drôme), alimentaire, ce vendredi matin : trois jours après la publication de l’arrêté sur l’agrivoltaïsme.

Ce site a en effet choisi d’installer des panneaux solaires sur ses parcelles depuis trois ans.

Les cerises ont très peur du soleil. Avec mon fils, nous avons réalisé que si nous ne trouvions pas un système pour donner de l’ombre aux arbres, il faudrait arrêter de cultiver ces fruits. », présente Christian Clair, responsable des opérations. Son passage au salon agricole international Tech&Bio, qui a lieu tous les deux ans dans la Drôme, lui a permis de découvrir il y a quelques années l’entreprise « Sun’Agri », spécialiste de l’agrivoltaïsme depuis 2009. Une collaboration débute alors en 2021 sur une première parcelle. avant une extension, en 2023, de la surface couverte par des panneaux photovoltaïques.

« Trois ans après, on voit la différence avec les arbres témoins » qui n’a pas bénéficié de la solution. ” Ceux situés sous les panneaux se comportent bien mieux, la couleur des feuilles est différente. Le résultat est convaincant. » A cette première évaluation visuelle s’ajoute une économie significative avec la réduction des « 30 % des besoins en eau », ajoute l’exploitant.

Un bénéfice également constaté par Sun’Agri sur les autres exploitations qu’elle accompagne. Et qui s’explique par une diminution de la température sous les panneaux de quelques degrés.

Le développement de l’agrivoltaïsme enfin encadré par la loi

Les principaux résultats agronomiques concernent la protection contre les canicules et la sécheresse, avec une température de l’air sous les panneaux inférieure de 4°C et sur la feuille de 10°C. », confirme Boris Marchal, responsable des relations institutionnelles chez Sun’Agri en Auvergne-Rhône-Alpes.

Une meilleure tolérance aux aléas climatiques qui fonctionne également en hiver avec à l’inverse un gain de 2°C sous panneaux, permettant de réduire dans une certaine mesure l’impact du gel.

Les panneaux protègent également les arbres de la pluie et permettent la récolte lorsqu’il pleut », qui offre une meilleure conservation des fruits, confie Christian Clair.

Disposés à des hauteurs comprises entre 4,5 m et 6 m de hauteur pour ne pas gêner la mécanisation agricole et maintenir les conditions agricoles, les panneaux “sont inclinables à plus ou moins 90 degrés afin de contrôler l’ensoleillement de la plante et de répondre à ses besoins tout en évitant le stress hydrique”, explique Boris Marchal. L’objectif est de prendre en considération les besoins et contraintes spécifiques de chaque culture, mais aussi de l’agriculture pour apporter une solution sur mesure.

Un modèle économique variable

Le modèle de Sun’Agri se démarque de certains de ces concurrents, puisque l’entreprise n’est pas une entreprise énergétique. Un cahier des charges est d’abord établi avec un agriculteur. Puis une société de projet, qui deviendra le producteur, est alors créée.

Cette entité sera soutenue par des investisseurs qui seront rémunérés à la production. En tant que prestataire de services de contrôle de volets agricoles, « nous sommes indépendants de la production d’énergie »insiste Boris Marchal, qui défend ainsi de n’avoir aucun intérêt à pousser au maximum les rendements électriques productifs.

Comment l’agrivoltaïsme peut soutenir certaines filières agricoles

Pour Christian Clair, le gain est uniquement agronomique, assure-t-il : « Pendant trente ans, durée de l’engagement, il aura accès à cet outil de protection afin de maximiser son rendement agricole. C’est son seul intérêt dans ce projet. » Cela n’empêche pas les agriculteurs de prendre eux-mêmes des parts dans la société de projet s’ils le souhaitent, ajoute-t-il.

Mais dans d’autres cas, cette solution peut aussi apporter un revenu supplémentaire à l’agriculture via, justement, cette production d’électricité.

Ce ” des revenus complémentaires peuvent être une garantie du maintien de l’activité, notamment pour l’élevage ovin. Avoir un complément de revenu régulier, pendant 20 ans, permet d’acquérir une sécurité », a réaffirmé Agnès Pannier-Runacher lors de son déplacement.

Rassurer les voix qui s’élèvent

L’un des principaux risques serait de voir des terres agricoles se transformer en champ de panneaux photovoltaïques, sans qu’aucune culture n’y pousse. ” Le risque est d’avoir un système agrivoltaïque qui n’en a que le nom, et où la production agricole va vite disparaître faute de rentabilité. », prévenait Christian Huyghe, directeur scientifique à l’Inrae, en décembre dernier. La recommandation de l’institut de limiter la couverture des panels à 20 à 25 % de la surface agricole n’a pas été suivie, le décret annonçant un taux maximum de 40 %.

« Sur les terres agricoles, il y a un ordre de priorité, la production agricole d’abord, la production photovoltaïque ensuite », a toutefois insisté Agnès Pannier-Runacher. C’est pourquoi cette activité « Il faut bien encadrer pour éviter les projets prétextes et l’installation de panneaux photovoltaïques au sol ». Cette pratique est également interdite par la loi et a été réaffirmée dans le décret.

“Nous parlons de développer l’agrivoltaïsme sur 1% de la surface agricole utile d’ici 2030. Nous réaliserons des panneaux au sol dans des zones qui n’ont pas été exploitées depuis longtemps et sont impropres à l’exploitation”, continue-t-elle. Nous avons demandé à la Chambre d’Agriculture de nous aider à définir tous les terrains propices aux installations au sol. »

Des contrôles seront effectués, au minimum, au moment de l’installation et après six ans d’exploitation. Des contrôles aléatoires peuvent également avoir lieu. L’Ademe sera chargée de compiler les installations, a également souligné Agnès Pannier-Runacher sur France Bleu. Et les sanctions pourraient être fortes. En cas de fraude, le contrat de fourniture d’électricité pourrait être annulé et l’agriculteur condamné à rembourser la totalité des bénéfices perçus.

Si la ministre déléguée souligne ici les progrès réalisés pour encadrer cette activité, elle reconnaît qu’elle « Il y a encore beaucoup de questions, tout n’est pas encore finalisé. »

Agrivoltaïsme : 5 questions pour surmonter les divisions

De son côté, Boris Marchal salue l’arrivée de ce décret, estimant qu’il « va donner naissance à l’agrivoltaïsme en lui donnant la définition d’un outil agricole. Et prévoir un cadre réglementaire qui devrait faciliter l’examen des projets. » Ce qui était, selon Christian Clair, le véritable point noir de ce système.

Mais une autre voix est plus dissidente : celle de la confédération paysanne. « Par ce texte, le gouvernement supprime même les rares garde-fous instaurés par le législateur pour protéger les agriculteurs et les terres de l’appétit des énergéticiens. […] Quand le texte estime que couvrir plus de 40 % d’une superficie agricole en panneaux est un avenir souhaitable, nous affirmons que c’est autant d’autonomie qui est retirée aux agriculteurs et à la production alimentaire de la France.. »

La confédération paysanne a également assuré, le jour de la publication du décret, qu’elle prendrait ses responsabilités et déposerait un recours contre ce décret, afin d’obliger le gouvernement à revoir sa copie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV vers du très fort pour l’ASM en vue de sa demi-finale de Challenge Cup face aux Sharks
NEXT En raison de fortes pluies, les barges naviguant sur la Dordogne doivent rester à quai