L’arrivée de 250 travailleurs venus de Chine, qui doivent s’installer pour deux ans à Cléty (Pas-de-Calais) à partir de septembre, n’enchante pas la municipalité.
Un tout nouveau four à ciment conçu pour moins polluer, et un chantier qui doit démarrer en septembre prochain… avec une particularité : 250 ouvriers chinois viendront y travailler.
À Cléty, près de Saint-Omer, des habitants ont appris ces derniers jours que des ouvriers chinois allaient s’installer pour construire le nouveau four de la cimenterie Equiom de Lumbres.
Les salariés seront hébergés dans des bungalows sur un terrain situé dans le village de Cléty. Au sein de la commune d’un peu moins de 900 habitants, les avis sont partagés sur la méthode.
« Si c’est pour créer un nouveau four, cela va ensuite créer des emplois donc il n’y a pas de problème », précise Benoît, un habitant de Cléty.
« On se demande ce qu’ils vont faire le week-end, ça reste un petit village et on aime avoir notre calme », réagit Christophe, un autre habitant. « On aurait pu embaucher des Français plutôt que des gens d’autres pays », ajoute cet autre habitant.
“J’ai cru que c’était une blague”, regrette le maire de Cléty
La décision de loger 250 ouvriers chinois dans le village ne vient pas de la municipalité, mais de la communauté de communes du pays de Lumbres (CCPL).
« On m’a appelé pour me dire qu’il y aurait des chinois à Cléty, j’ai cru que c’était une blague. Puis, quand j’ai compris que c’était sérieux, j’ai demandé un rendez-vous”, explique à BFMTV l’édile Serge Lavogez.
Cette réunion publique a eu lieu lundi 8 avril dernier, au cours de laquelle près de 80 personnes étaient présentes pour partager leurs questions sur le projet.
Présents lors de cet échange, des dirigeants de l’entreprise Eqiom ont notamment expliqué le choix de faire appel à des travailleurs venus de Chine, selon La voix du Nord. Même si les entreprises européennes ont été interrogées, aucune n’a convaincu l’entreprise. Et alors qu’aucune entreprise française ne semblait avoir les compétences requises pour construire le four, c’est la société chinoise CBMI qui a été choisie pour réaliser le projet, estimé à 200 millions d’euros.
Le maire de Cléty regrette d’avoir été mis devant le fait accompli, et de n’avoir que peu de temps pour assurer un bon accueil à ces travailleurs. Il s’interroge par exemple sur le temps libre des travailleurs. « C’est gérable, ils travailleront la semaine mais le week-end ? Normalement, l’office de tourisme organise des visites pour eux mais au bout d’un moment, que vont faire ces gens ? demande le conseiller.
Une arrivée étalée jusqu’en décembre
Concernant l’emplacement du terrain désigné pour accueillir les bungalows, Serge Lavogez explique qu’il a d’abord « pensé comme tout le monde, que cela pouvait se faire ailleurs car il y avait de la place ailleurs ».
Il regrette d’avoir obtenu une réponse ferme de la communauté de communes sur la possibilité de relocaliser les logements des futurs travailleurs. « Si la municipalité disait non, ils allaient le faire de toute façon car le terrain leur appartient », constate Serge Lavogez, maire de Cléty.
Selon le journal La voix du Nordle choix du terrain a été fait car il est actuellement le plus proche de la cimenterie : il n’est qu’à une dizaine de kilomètres de la cimenterie, ce qui représente un trajet en bus d’une quinzaine de minutes.
La mise à disposition du terrain doit être votée par la communauté de communes le 15 avril, explique le quotidien local. L’installation des premiers éléments vivants aura lieu dans les prochains mois, tandis que l’arrivée des travailleurs devrait durer « jusqu’en décembre », précise La Voix du Nord.
Ces travailleurs chinois doivent rester deux ans à Cléty, après quoi les terres sur lesquelles ils vivaient seront réhabilitées.
Pierre-Louis Bouce, Pauline Delevoye
