dans les coulisses de la campagne

dans les coulisses de la campagne
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Les 28 avril et 5 mai, les Spiripontiens sont appelés aux urnes pour une élection municipale partielle complète au résultat incertain entre trois candidats : la maire sortante Claire Lapeyronie, Gérome Bouvier (sans étiquette) et Emmanuel Le Pargneux (RN). Un regard dans les coulisses d’une campagne unique, dont l’issue est impossible à prédire.

Depuis plusieurs jours, des sympathisants défilent aux côtés de Claire Lapeyronie, la maire sortante. Des élus départementaux et surtout régionaux, la maire de Pont étant également conseillère régionale dans la majorité de Carole Delga, a annoncé ce week-end le sénateur Denis Bouad, tous venus défendre la maire et son bilan. Anecdote au passage : vendredi dernier lors d’une visite du centre ancien, plusieurs présidents d’associations œuvrant pour la politique de la ville se sont exprimés à l’invitation du maire sortant devant, entre autres, la vice-présidente du Département Amal Couvreur. Parmi eux, Vérah Randrianasolonandrasana, présidente de Part’Âge TFM et… colistière de Gérome Bouvier. Le monde est petit ! Pendant ce temps, les deux autres listes, celle sans étiquette, menée par Gérome Bouvier et celle du Rassemblement national menée par Emmanuel Le Pargneux, se font plus discrètes. Pour le moment.

Gérome Bouvier dit préférer « proximité » aux éclats, affirme ne pas être soutenu par “pas de fête” et joue la carte du candidat présent de longue date sur le marché du samedi, qui “connaît les gens par leur prénom”, a déclaré son colistier Jean-Paul Lopez. Quant au RN, il n’a toujours pas présenté sa liste. Cela sera fait ce samedi en fin de matinée. « Créer des attentes est aussi une stratégie », confie le député Pierre Meurin qui, bien que n’étant pas tête de liste en raison de mandats non cumulatifs, est très impliqué dans la campagne. Verra-t-on des soutiens forts, pourquoi pas une Marine Le Pen ou un Jordan Bardella d’ici le 28 avril, voire le 5 mai ? A priori, nous ne prenons pas le chemin. Tout à l’heure, le député Nicolas Meizonnet a été annoncé pour un porte-à-porte.

Tirage et ping-pong

Vient ensuite le temps des réunions publiques. Si l’on connaît seulement la date de celle de Gérome Bouvier, le 23 avril, c’est parce que les deux autres listes se disputent la salle des fêtes du jeudi 25, la dernière date d’ouverture à la presse revient le lendemain, puisque la presse ne peut rien publier à ce sujet. à l’élection le samedi précédant le vote. « En politique, le dernier à parler a souvent raison », glisse un fin connaisseur des campagnes politiques. Claire Lapeyronie attendait que toutes les listes soient déposées, c’est désormais chose faite puisqu’elle a déposé la sienne mardi en préfecture, pour organiser un tirage au sort. Le perdant aura son rendez-vous le mercredi 24.

D’ici là, la campagne continue et va s’intensifier, avec la présentation de la liste RN et un point presse en début de semaine de la liste de Gérome Bouvier sur la question cruciale de la santé où on nous promet « un message fort « . Globalement, les thèmes sont les mêmes pour les trois : santé, sécurité et propreté. Sur ce dernier sujet, la maire Claire Lapeyronie a multiplié les attaques envers l’Agglomération Rhône Gard, dont elle est la 1ère vice-présidente, récemment accusée de“inaction” alors que la mise en place de la taxe incitative est pour le moins chaotique dans le centre ancien, et lance un ultimatum. Pas du goût du président de l’intercommunalité Jean-Christian Rey, qui a répondu sèchement au maire sortant. On savait déjà depuis longtemps que les relations entre les deux élus étaient loin d’être bonnes, sur la question de la taxe incitative mais pas seulement, même s’ils ont démenti publiquement.

Dans le même temps, la lettre de démission de l’Agglomération de l’adjoint de Claire Lapeyronie, Hervé Ginot, datée du 1er juillet, a fuité à point nommé. On pouvait y lire que l’élu, qui fait partie de la garde rapprochée du maire, avait « le sentiment d’un manque de prise en compte des demandes ou des attentes spiripontaines lors de ces réunions (entre la mairie de l’Agglo et de Pont, NDLR), laissant penser que toutes les décisions sont ‘actées’ à l’avance, sans véritable concertation « . Il a critiqué plus particulièrement : « le manque de sensibilisation des élus communautaires du groupe majoritaire sur les problèmes liés à la mise en œuvre opérationnelle de la redevance incitative pour la ville de Pont-Saint-Esprit notamment, ignorant la surcharge de travail de nos agents municipaux, sans compter le mécontentement des nos concitoyens de Spiripont qui souvent ne trouvent pas de réponses auprès de vos services à leurs questions légitimes. » Quoi qu’il en soit, la partie de ping-pong continue.

La surenchère sur les uniformes

En matière de sécurité, on pourrait bien assister à une guerre d’enchères pour les uniformes entre les listes Bouvier et Le Pargneux sur la question de l’incarnation de cette thématique au sein de la liste. Gérome Bouvier a sorti son atout, l’ancien commandant de la brigade de gendarmerie de Pont, Claude Conan, comme futur adjoint à la Sûreté. Du côté du RN, on nous dit, même si ce n’est pas encore tout à fait fait, “un officier de marine” dans cette position stratégique. Signe qu’il y a là un enjeu, l’ancien opposant de droite de Gilbert Baumet, Louis Esparza, désormais rattaché au RN, qui diffuse chaque semaine une « Lettre » dans laquelle il donne ses analyses et (surtout) ses avis sur la vie politique spiripontaine, s’en est récemment pris à Claude Conan, accusé d’avoir brutalisé des opposants à Gilbert Baumet lors d’un conseil municipal en 2010. Et chez Claire Lapeyronie, on a refusé pour l’instant de donner la liste des futurs députés. La sécurité est actuellement dans le portefeuille du premier adjoint Daniel Mouchetant, un ancien pompier, très présent dans la campagne.

Il est difficile pour l’instant de dire dans quelle direction penche la dynamique. Chez Gérome Bouvier, nous pensons pouvoir « voler des voix au RN » grâce à un candidat qui ” va bien “ce qui ne déplairait pas à certains partisans de Claire Lapeyronie, d’ailleurs. « De plus en plus de gens me disent qu’ils voulaient voter RN, mais que puisque nous sommes candidats, ils voteront pour nous », raconte l’un des colistiers du candidat sans étiquette. En fait, au RN, on commence à jeter des pierres dans le jardin du « troisième homme » : “Les Spiripontiens attendent un maire, pas un amigrince un colistier d’Emmanuel Le Pargneux. Nous voulons lui dire de mettre une cravate. » Dans les deux autres camps, on n’hésite pas à souligner la grande jeunesse de la candidate RN, 24 ans. «Ça commence à s’imposer, comme argument», reconnaît-on au RN local, où l’on reste toujours confiant, au point de dire qu’on ne vise rien de moins qu’une victoire au premier tour, même si l’on sait que ce scénario est improbable et que le jeu reste ouvert. Et cela dépendra avant tout de la mobilisation des électeurs, toujours incertaine lors d’une élection partielle.

 
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