Au Québec, Gabriel Attal souligne l’importance de la laïcité

Au Québec, Gabriel Attal souligne l’importance de la laïcité
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Après avoir assuré que la France adhère toujours à la position diplomatique de « non-ingérence, non-indifférence » à l’égard du Québec, le Premier ministre Gabriel Attal a été reçu jeudi à l’Assemblée nationale, où il a souligné l’importance de la laïcité pour protéger la démocratie. valeurs.

Devant les députés et membres du gouvernement québécois réunis au Salon bleu, M. Attal a fait le parallèle entre l’importance de la laïcité au Québec et en France.

« La laïcité est la condition du bien vivre ensemble, et je sais que les Québécois, que leurs représentants sont attachés à la laïcité », a-t-il déclaré. M. Attal a mis en garde contre ceux qui tentent de présenter la laïcité comme une forme de discrimination.

M. Attal a reçu une ovation initiée par les députés de la Coalition Avenir Québec en faisant de la laïcité la condition du maintien des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité qui forment la devise de la République française.

« Face à ceux qui feignent de ne pas comprendre ce qu’est la laïcité, qui voudraient la détourner, faire croire que c’est une forme d’arme antireligieuse, faire croire que c’est une sorte de négation des religions, faire croire que c’est une forme de discrimination, nous répondons que la laïcité est la condition de liberté et la condition d’égalité et la condition de fraternité”, a-t-il déclaré.

Le thème de la jeunesse est revenu à plusieurs reprises dans le discours de M. Attal, né en 1989. Il a rappelé que les débuts de la Nouvelle-France étaient basés sur la jeunesse et il a souligné que les jeunes soldats québécois ont combattu lors des deux dernières guerres mondiales pour libérer la France.

“Nos jeunes donnent un sens à l’avenir”, a-t-il déclaré.

Il a utilisé cette thématique pour aborder les exigences de la transition énergétique liées à la décarbonation dans le contexte du changement climatique. Il a également souligné le rôle de la jeunesse dans les mesures à mettre en place pour assurer la pérennité du français sur les plateformes numériques.

M. Attal a souligné que les Québécois ont su préserver le français après la conquête britannique. Il s’est montré déterminé à travailler avec le Québec pour promouvoir le français dans le contexte numérique. Il a révélé qu’une déclaration sur la langue française serait signée vendredi.

“Pour notre jeunesse, nous avons la démocratie à protéger, la liberté à défendre, la transition écologique à réussir, la révolution numérique à mener”, a-t-il déclaré.

Jeudi, à Paris, la France et le Québec ont annoncé la création d’un comité mixte France-Québec destiné à lutter contre le manque de visibilité sur Internet des œuvres et sites en français.

M. Attal a souligné que les Québécois ont su préserver le français après la conquête britannique. Il a révélé qu’une déclaration sera signée vendredi sur la langue française.

« Nous devons nous battre et le message que je suis venu vous transmettre ici est que nous nous battrons », a-t-il déclaré.

constructeurs français

En réponse, dans un discours qui suivit, le premier ministre François Legault affirma que les grands bâtisseurs de la nation québécoise étaient des Français venus s’établir ici. Il mentionne les noms de Champlain, Maisonneuve, Marguerite-Bourgeoys, Marie de l’Incarnation, Frontenac, Jean-Talon.

M. Legault a expliqué que le Québec est confronté à une immigration qui dépasse sa capacité d’accueil. Il a cité le président Emmanuel Macron, qui a nommé M. Attal en janvier.

« J’ai entendu le président Macron, au début de l’année, dire qu’il voulait gouverner, et je le cite, « pour que la France reste la France », a-t-il rappelé. Je peux vous dire que je me suis retrouvé dans cette déclaration, et moi aussi je veux gouverner pour que le Québec reste le Québec. »

Sur la laïcité, M. Legault a souligné que la loi québécoise qui interdit le port de signes religieux aux personnes en position d’autorité est moins restrictive que son équivalent français.

«Je sais que, sur la laïcité, le Québec et la France parlent d’une seule voix», a-t-il déclaré.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a rappelé que la France avait indiqué par le passé qu’elle soutiendrait le Québec si un vote en faveur de l’indépendance avait lieu. M. St-Pierre a invité le représentant français à faire de même si une nouvelle opportunité se présentait.

“La France peut donner à chacun, et en particulier au Canada, un préavis de sa position au moment de son choix”, a-t-il déclaré. Il vous reste encore un peu de temps, Monsieur le Premier Ministre, avant d’envisager de franchir à nouveau cette étape. Mais cette fraternité pragmatique est un élément essentiel de nos rapports de force ici et dans le reste du monde. »

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a pour sa part souligné la tradition pacifiste partagée par le Québec et la France pour rappeler l’importance de trouver une solution à la situation à Gaza.

M. Nadeau-Dubois a également rappelé les débuts d’échanges politiques soutenus entre les premiers ministres franco-québécois à la fin des années 1970.

« Le Québec et la France s’engagent alors à s’accorder une reconnaissance mutuelle, non d’une métropole à une colonie, non d’un pays à une province, mais d’un peuple souverain à un peuple en devenir. »

Formule diplomatique

À Ottawa, dans la matinée, M. Attal a déclaré souscrire à la position diplomatique énoncée pour la première fois il y a plus de 45 ans par le ministre français Alain Peyrefitte, qui a permis de rétablir les relations avec le Canada tout en exprimant un parti pris favorable. Au Québec.

« Je crois que c’est Peyrefitte qui a dit « non-ingérence, non-indifférence ». Cette phrase en dit long, et je la comprends très bien bien sûr», a déclaré jeudi le chef du gouvernement français lors d’une conférence de presse avec Justin Trudeau.

Le gouvernement Attal confirme ainsi la « règle » adoptée par tous les présidents français, de Valéry Giscard d’Estaing à (visiblement) Emmanuel Macron, à l’exception de Nicolas Sarkozy, pour qui le « ni-ni » n’était « pas trop ». [s]nous pensons.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau – qui était aux côtés de M. Attal – n’a pas tardé à « souligner qu’il n’y a pas de désaccord » entre Ottawa et Québec sur la politique diplomatique de la France sur le plan intérieur. respect du Québec.

«En tant que fier Québécois, je suis moi aussi très heureux que ma belle province de Québec entretienne également des relations privilégiées avec la France», a-t-il déclaré derrière un pupitre orné d’une feuille d’érable. Il n’y a là aucune contradiction. »

Au Québec, les deux partis souverainistes représentés à l’Assemblée nationale, le Parti québécois et Québec solidaire, ont tous deux exigé mercredi que M. Attal décide s’il adhère ou non à cette formule.

Échange gratuit

M. Attal s’est voulu rassurant jeudi, trois semaines après le rejet par le Sénat français de l’Accord économique et commercial global (CETA), de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, appliqué à titre provisoire depuis 2017.

Il s’est montré convaincu de pouvoir faire valoir « à chacun » les bénéfices de cet accord.

« L’AECG [AECG en anglais]c’est un accord gagnant-gagnant entre la France et le Canada », a-t-il déclaré à Ottawa.

M. Attal a affirmé que depuis l’entrée en vigueur du CETA, les échanges commerciaux entre le Canada et la France ont augmenté de plus d’un tiers, et de manière équilibrée. Alors que la France est secouée par une crise du monde agricole, il a souligné que l’excédent commercial agricole et agroalimentaire a triplé, notamment dans les secteurs des fromages, des produits laitiers et des vins et spiritueux.

“C’est la droite et la gauche qui ont uni leurs forces pour faire échouer ce texte au Sénat, dans un contexte que tout le monde connaît : une campagne pour les élections européennes”, a-t-il expliqué.

Réunions alternées

Parti d’Ottawa, M. Attal est arrivé à Québec en après-midi pour participer au 21e réunion alternée des premiers ministres franco-québécois, une tradition établie en 1977 qui prévoit ces événements tous les deux ans.

Arrivé d’abord à l’édifice Honoré-Mercier, sur la Colline du Parlement, le chef du gouvernement a été reçu par le premier ministre François Legault pour une entrevue dans son bureau. M. Attal s’est dit « ému » d’être au Québec.

Quelques minutes avant de prononcer son discours, M. Attal s’est rendu au bâtiment voisin de l’Assemblée nationale, où sa présidente, Nathalie Roy, l’a accueilli sur la place.

Le dernier Premier ministre français à prendre la parole au Salon Bleu fut Laurent Fabius, en novembre 1984.

Les présidents français ont fait de même, dont Nicolas Sarkozy, en 2008, et François Hollande, en 2014. En 2018, lors d’un sommet du G7 à Charlevoix, le président Emmanuel Macron devait prononcer un discours devant l’Assemblée nationale, mais l’événement a été annulé. M. Macron s’est ensuite arrêté à Montréal.

Vendredi, M. Attal et M. Legault se rencontreront dans le cadre officiel du programme des réunions en alternance, lors d’une séance de travail prolongée.

Avec François Carabin

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