Les traces de l’ancien pont Champlain qui enjambait le fleuve Saint-Laurent pendant plusieurs décennies, entre Brossard et Montréal, ont aujourd’hui disparu du paysage montréalais. Le démantèlement des infrastructures s’est achevé en novembre dernier, avec deux mois d’avance sur le calendrier prévu. La pandémie de COVID-19 a toutefois entraîné des coûts supplémentaires de 8,9 millions de dollars, portant la facture de la phase de déconstruction à 234,6 millions de dollars.
Le démantèlement du pont, fermé en 2019 à l’occasion de l’inauguration du pont Samuel-De Champlain, a nécessité 41 mois de travaux, ont indiqué jeudi Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Inc. (PJCCI). L’entreprise d’État qui gérait le projet a précisé avoir respecté le budget initial de 225,7 millions de dollars correspondant au contrat attribué au consortium Nouvel Horizon Saint-Laurent en 2020.
Il a cependant dû ajouter à cette facture les dépenses imputables à la gestion de la pandémie, soit 8,9 millions. « Il y a beaucoup de choses là-dedans. Il ne s’agit pas seulement de masques et de Purell. En fait, c’est la distanciation sociale qui a apporté beaucoup d’éléments», a expliqué Sandra Martel, première directrice de PJCCI.
PJCCI a notamment dû ajouter des roulottes de chantier et des installations sanitaires en plus de fournir des équipements supplémentaires pour les travaux effectués en milieu maritime.
Problèmes environnementaux
Le projet a été réalisé de manière à réduire les impacts environnementaux et la dispersion des déchets dans le fleuve Saint-Laurent, a rappelé PJCCI. Le démantèlement du pont a généré 264 000 tonnes de matériaux, dont 96 % ont été valorisés, ont indiqué les autorités.
En 2021, PJCCI a également lancé un concours pancanadien afin que les pièces du pont soient mises en valeur de manière créative et onze projets ont été sélectionnés. Parmi eux, la sculpture du plasticien James Kennedy composée de 15 panneaux d’acier provenant du pont, des projets de mobilier pour le Centre de services scolaire Marie-Victorin et la réutilisation de l’acier du pont dans la fabrication de montres de l’horloger et homme d’affaires Steve Christensen.
La déconstruction du pont Champlain a également permis de lancer douze projets d’études menés par des chercheurs de différentes universités québécoises et du Conseil national de recherches du Canada qui ont étudié la performance et la durabilité des matériaux en analysant les composantes du pont Champlain. .
Trois projets de compensation de l’habitat du poisson seront également réalisés avec l’aménagement de six hectares en zone inondable à Saint-Ignace-de-Loyola. La disparition du pont a également permis de libérer des terrains à L’Île-des-Soeurs et à Brossard. Ceux-ci seront réaménagés d’ici fin 2025.
Tous ces éléments et la vingtaine de contrats qui ont été attribués porteront la facture totale du projet de démantèlement du pont à environ 400 millions de dollars, un « objectif qui ne sera pas dépassé », a assuré Sandra Martel.
Travaux à venir
PJCCI a également présenté jeudi le détail des projets à venir au cours des prochains mois sur les infrastructures qu’elle gère.
Ainsi, de mai à novembre, des travaux d’entretien et de réparation des dalles seront effectués sur les voies surélevées de l’autoroute Bonaventure entre le pont Victoria et le bassin Peel. Deux voies par sens resteront toutefois ouvertes à la circulation, mais la vitesse des automobilistes devra être réduite à 50 km/h.
Des travaux seront également réalisés sur le pont Clément, qui relie l’autoroute Bonaventure à l’Île-des-Sœurs, et à ses abords de juin à novembre. Elles entraîneront la fermeture complète de l’autoroute en direction du pont Samuel-De Champlain, à la sortie 4. En direction du centre-ville, la fermeture complète des entrées de l’Île-des-Sœurs à l’autoroute obligera les automobilistes à emprunter un détour par le boulevard Gaétan-Laberge.
Des travaux seront également réalisés sur la structure d’acier du pont Jacques-Cartier et sur le pavillon de l’île Sainte-Hélène qui sera rénové. Ces chantiers forceront la fermeture du trottoir piéton. Dans un premier temps, ce trottoir sera fermé entre le pavillon de l’Île Sainte-Hélène et Montréal, de février à novembre. De juin à décembre, tout le trottoir entre Longueuil et Montréal sera inaccessible.
Lors de ces travaux, les piétons devront donc se rabattre sur la voie multifonctionnelle du pont et cohabiter avec les cyclistes, une situation qui ne devrait pas occasionner trop d’impacts, estime Sandra Martel. «En général, la capacité d’accueil est très bonne pour les piétons et les cyclistes sur la piste multifonctionnelle», a-t-elle indiqué, tout en précisant que la tenue d’événements spéciaux, comme l’éclipse de lundi, pourrait provoquer quelques embouteillages. sur cette piste.
