Football américain, cinéma, « procès du siècle »… les multiples facettes de l’ancienne gloire du sport

Football américain, cinéma, « procès du siècle »… les multiples facettes de l’ancienne gloire du sport
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Il était l’un des athlètes américains les plus médiatisés de l’histoire. Et pas toujours pour les bonnes raisons. Ce jeudi 11 avril, l’ancienne superstar du football américain OJ Simpson, accusé d’avoir assassiné son ex-épouse et son ami en 1994, avant d’être acquitté à l’issue d’un procès retransmis en direct à la télévision, est décédé à l’âge de 76 ans.

« Le 10 avril, notre père, Orenthal James Simpson, est décédé des suites de son combat contre le cancer. Il était entouré de ses enfants et petits-enfants”, a écrit sa famille sur X.

D’abord adulé pour ses talents de footballeur, lui qui fut choisi d’abord lors de la draft 1969 puis élu meilleur joueur de la NFL en 1973, l’ancien running back divisa ensuite les Etats-Unis pendant près de vingt-cinq ans en problèmes avec la justice.

L’Américain est même devenu un symbole de la lutte entre noirs et blancs, sa défense s’appuyant notamment sur la réputation raciste de la police de Los Angeles, alors que de sanglantes émeutes raciales avaient éclaté en Californie trois ans plus tôt à la suite de l’attentat contre des Afro-Américains. Rodney King.

Un Ford Bronco blanc entré dans l’histoire

Un épisode reste particulièrement mémorable : son incroyable course-poursuite sur les autoroutes de la Cité des Anges. Lorsque son ex-épouse, Nicole Brown, rencontrée en 1977 dans une discothèque de Beverly Hills, est retrouvée morte à son domicile le 12 juin 1994 aux côtés de son ami Ronald Goldman, OJ Simpson devient rapidement le principal suspect.

Recherché par la police, l’ancienne gloire du football américain tente de fuir dans sa célèbre Ford Bronco blanche, mais est rapidement suivi par d’innombrables voitures de police. Sa course-poursuite, qui durera deux heures, est retransmise en direct et suivie par près d’une centaine de millions de téléspectateurs grâce à des caméras de télévision placées dans des hélicoptères. Conscient que l’évasion était impossible, OJ Simpson rentra finalement chez lui et se rendit à la police.

Meilleur joueur de la NFL en 1973

Cette affaire fait immédiatement la une de tous les journaux américains. Il faut dire qu’Orenthal James Simpson, de son nom complet, est une star, une superstar. Athlète fantastique, malgré le rachitisme qu’il a contracté à l’âge de deux ans, l’Américain est rapidement devenu l’une des figures de sa discipline. Particulièrement rapide et insaisissable durant ces deux années au sein des Trojans de l’Université de Californie du Sud, le natif de San Francisco a franchi les étapes à une vitesse vertigineuse, et est arrivé dans la NFL à 22 ans.

Drafté par les Buffalo Bills, franchise avec laquelle il a joué neuf saisons avant de terminer sa carrière dans sa ville natale, avec les 49ers de San Francisco, OJ Simpson est devenu la référence pour son poste, celui de « running back ». Son sourire et son charisme ont même fait de lui une figure du championnat américain, où il a été élu meilleur joueur en 1973.

OJ Simpson sous le maillot des Buffalo Bills en 1973. Getty Images/Focus sur le sport

Mais cela lui permet aussi de s’essayer à d’autres disciplines, notamment le cinéma et le commentaire sportif. Au total, l’Américain apparaîtra douze fois sur grand écran, terminant sa carrière d’acteur avec “Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?” » quelques semaines avant son arrestation. C’est alors le début d’une longue descente aux enfers, qui mènera à un séjour en prison.

Le « procès du siècle »

Sept mois après son improbable course-poursuite qui a collé l’Amérique à son écran, O.J. Simpson est revenu sur le devant de la scène lors de son procès, surnommé plus tard le « procès du siècle » et au cœur de nombreux documentaires ultérieurs.

Pendant huit mois, durant 133 jours d’une audience à rebondissements, l’ancien footballeur américain est scruté par la population, qui se réjouit et pleure devant ce spectacle. Clamant son innocence, l’accusé souligne notamment les failles du dossier, et rapporte des propos racistes de la part d’un des enquêteurs en charge du dossier.

Cette accusation va enflammer la Californie. Convaincue de son innocence, la population afro-américaine vient quotidiennement soutenir l’ancienne gloire de la NFL et réclame son acquittement. Après trois petites heures de délibération, le 3 octobre 1995, devant plus de 200 millions de téléspectateurs, le verdict tombe : OJ Simpson est acquitté. Il a cependant été reconnu responsable lors d’un procès au civil en 1997 et condamné à verser aux familles des deux victimes une indemnisation de plus de 33 millions d’euros, somme qu’elles ne recevront jamais.

“Ce n’est pas une grande perte pour le monde”

« The Juice », comme on l’a surnommé au cours de sa carrière, n’en a cependant pas fini avec justice. Dix ans plus tard, il est au cœur d’une nouvelle affaire : l’enlèvement, le vol à main armée et l’attaque de deux commerçants qui vendaient ses propres souvenirs sportifs de haut niveau à Las Vegas. Cette fois, il n’a pas échappé à la condamnation et a été condamné à trente-trois ans de prison. Il n’y en aura que neuf.

Discret depuis sa sortie de prison le 1er octobre 2017, OJ Simpson souffrait d’un cancer. Il est décédé ce jeudi, à l’âge de 76 ans. Cette annonce n’a pas attristé Fred Goldman, le père de l’une des victimes, qui a déclaré à NBC News : « Ce n’est pas une grande perte pour le monde. » Un monde que l’ancienne star aura encore bouleversé.

 
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