Andrei Bykov rêvait d’une sortie par la grande porte avec le premier titre de l’histoire de Fribourg-Gottéron, son club de toujours. La fin est finalement venue mercredi 10 avril, suite à une ultime défaite de son équipe en demi-finale des barrages contre Lausanne. Ironiquement, son père Slava avait terminé sa carrière sous le maillot des Lions.
L’histoire d’Andrei Bykov avec l’équipe première des Dragons a commencé le 3 décembre 2005 contre Lugano. “J’ai été appelé alors que je ne m’étais jamais entraîné avec l’équipe, c’était une énorme surprise.” Près de 20 ans et 803 matches de National League plus tard, « Byk » tire sa révérence la tête pleine de moments mémorables.
Il a accepté de faire du tri dans sa boîte à souvenirs avec une mémoire presque parfaite. « Ce bon souvenir, c’est à cause de mes commotions cérébrales, ça remet mes idées en place », sourit-il. Comme point culminant, il y a forcément la saison 2012-2013 qui s’est terminée par une finale perdue 4-2 face au rival bernois.
« Du premier match au dernier, ce fut une année fantastique sur la glace et dans le vestiaire. L’ambiance d’équipe était incroyable. En pleine saison, Joel Kwiatkowski avait instauré dans les vestiaires un rituel d’avant-match qui avait pris de l’ampleur au fil des semaines.
Le numéro 89 des Dragons souhaite également mettre en avant des périodes plus négatives, comme sa commotion cérébrale en 2014.
« J’étais totalement déstabilisé », se souvient-il. Je ne savais pas ce qui se passait et je ne savais pas quel traitement prendre. J’ai commencé à douter. D’autant plus que j’étais un joueur majeur de l’équipe. Tout le monde me demandait quand j’allais revenir et j’ai ressenti beaucoup de pression car je ne savais rien. Ce furent des semaines très compliquées à vivre mais qui m’ont fait grandir humainement.
Le championnat joué à huis clos refait également surface dans la pensée de l’attaquant. « C’était incroyable de vivre une expérience comme celle-là », souligne-t-il. Cela m’a fait réaliser à quel point j’avais de la chance que mon travail ne soit quasiment pas impacté. Les gens étaient coincés chez eux et nous nous sentions le devoir de les divertir et de leur faire vivre des émotions, même à distance.
Aucun doute n’est permis à l’écoute des propos d’Andreï Bykov. Son lien avec le public fribourgeois est très fort. Et cela s’est encore accentué au cours de l’exercice écoulé lorsqu’il a été informé par le club en décembre qu’il ne serait pas retenu par le club.
« Finalement, je suis incroyablement chanceux d’avoir connu une saison aussi réussie. J’ai noué un lien très fort avec les supporters. Quand on voit l’ambiance qui règne à la BCF Arena, ça donne envie de faire partie de ce public. J’ai hâte de redevenir supporter.
Il déambulera dans les tribunes à partir de septembre. “Dans les sièges par contre, parce que je serai avec ma fille”, glisse-t-il en riant.
