La Fondation David Suzuki lance la campagne Partagez votre pelouse

La Fondation David Suzuki lance la campagne Partagez votre pelouse
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Nous devons faire la guerre sur cette foutue pelouse. Une partie de la révolution verte passera par l’élimination de la pelouse traditionnelle, un élément central mais écologiquement discutable de l’urbanisme depuis plus d’un siècle ici comme dans le reste de l’Amérique du Nord.

L’arrosage des pelouses représente un tiers de la consommation d’eau résidentielle aux États-Unis. Ces espaces faussement naturels reçoivent dix fois plus de pesticides par acre que les cultures agricoles, tandis que ces produits nocifs anéantissent les abeilles pollinisatrices. De plus, tondre le gazon favorise la multiplication d’espèces nuisibles qui nécessitent toujours plus de pesticides dans un cercle ridicule et très vicieux.

Bref, les pelouses consomment beaucoup de ressources pour finalement constituer un écosystème pauvre. Au Québec, le gazon occupe entre 8 % et 20 % de l’espace dans certaines grandes villes.

Forte de ces constats, la Fondation David Suzuki lance jeudi la campagne Partagez votre pelouse pour sensibiliser les propriétaires, les paysagistes et les municipalités à la nécessité de modifier les espaces gazonnés afin de créer de nouveaux habitats biodiversifiés. La campagne médiatique résume son objectif avec ce slogan : « La nature chez soi, une pelouse à la fois ».

L’approche s’appuie sur une étude cartographique réalisée pour mesurer la taille des surfaces gazonnées dans les villes québécoises (voir encadré), mais aussi sur un rappel historique qui permet de comprendre l’évolution de ce marché de plusieurs centaines de milliards de dollars. mondial. Les premières pelouses (d’un mot latin signifiant « poils ») sont apparues dans des prairies broutées par des animaux domestiques. Le premier aménagement paysager utilisant du gazon a été conçu par l’architecte Le Nôtre à Versailles au XVIIe siècle.e siècle. La mode s’étend ensuite aux châteaux de l’aristocratie, avant de devenir la norme pour les petites demeures bourgeoises. L’utilisation d’herbicides après la Seconde Guerre mondiale a permis de rendre les pelouses domestiques dignes d’un green de golf.

La Fondation appelle à repenser globalement la relation symbolique de la société avec l’herbe verte fertilisée chimiquement et entretenue mécaniquement. Un guide gratuit apprend à entretenir une pelouse avec moins de ressources (notamment en eau) et à transformer une zone herbeuse à l’ancienne pour en faire un espace plus riche écologiquement.

La Fondation David Suzuki, créée en 1990, a pour mission de protéger l’environnement et la qualité de vie. Elle compte sur le soutien de 300 000 sympathisants à travers le pays, dont le tiers au Québec.

La Fondation recommande aux villes d’adopter des réglementations bénéfiques à la biodiversité locale. Une idée très simple serait de supprimer l’obligation de tondre les pelouses à partir d’une certaine hauteur de végétation pour les laisser pousser, en fixant une hauteur minimale (20 cm).

Selon l’organisme écologique, les villes devraient également fixer une superficie maximale d’herbe pour chaque lot et exiger la plantation de certaines espèces bénéfiques. La vente et l’utilisation de pesticides doivent être signalées partout. C’est déjà le cas dans 160 municipalités québécoises. La vente et l’utilisation de petits équipements à essence, comme les tondeuses à gazon ou les souffleurs de feuilles, devraient également être interdites. La Californie impose cette mesure depuis le 1euh Janvier de cette année.

Les entreprises paysagères sont appelées à jouer un rôle central dans la promotion de la mise en œuvre de la révolution verte souhaitée. La campagne est également lancée avec Nouveaux Voisins, une entreprise du secteur, et l’organisation internationale Dark Matter Labs, qui produit et diffuse des images liées aux options alternatives soutenues par l’économie sociale.

Compter l’herbe sous nos pieds

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