Aurillac. Rencontre avec Alma Dufour, députée engagée pour la paix de retour de la bande de Gaza

Aurillac. Rencontre avec Alma Dufour, députée engagée pour la paix de retour de la bande de Gaza
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Par Marie Boudon
Publié le

11 avril 24 à 8h36

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UN salle bondée où plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées pour participer à une réunion publique organisé mercredi 10 avril à Aurillac par le collectif Cantal Palestine Solidarité, un jeune mouvement de défense paix et cessez-le-feu à Gaza. Qu’ils soient militants, LFI, CGT, PCF, Ligue des droits de l’Homme, Planning familial, MRAP, Générations S, ils ont écouté pendant trois heures les témoignages émouvants, des blouses blanches de Clermont au Secours Populaire.

Le retour d’Alma Dufour

Alma Dufour entre dans la salle, entourée du collectif. L’élu LFI de Seine-Maritime est arrivé le même jour en train. Cette réunion publique est sa dernière à l’invitation d’un collectif solidaire et citoyen : la députée entre en campagne pour les élections européennes de demain. ” Il n’y aura pas Visite de Rafahdans deux jours je serai à Auch (NDLR : Gers) pour parler L’Europe  » .

Il est 18h30 lorsque le grand public s’installe et se tait. Rencontrer la députée qui reviendra, en détail et avec intensité, sur son séjour de cinq jours à Rafah. « Je reviens de Rafah, à la frontière où humanité, en février dernier, et je pense que le bon côté de l’histoire est du côté de la paix en Palestine.

Est-ce important pour vous de rencontrer les Aurillacois sur la question palestinienne ?

« Je suis ici à l’invitation du collectif Cantal Palestine Solidarité. Il y a quelques jours j’étais à Pau à la demande d’un autre collectif unitaire. Ce type de rencontres est intéressant car ils s’adressent à plusieurs publics. Pour des personnes qui se sentent seules, isolées avec leur conscience, leur vision, leurs problèmes et qui, à travers ces rencontres, se rendent compte qu’il existe des collectifs qui portent leur lutte, pour élargir les soutiens et se donner des forces.

Et puis, les rencontres soutiennent aussi le noyau central, déjà au cœur de la cause, avec l’idée de rassembler, d’affiner les stratégies et les réflexions. Les gens font peu de militantisme, en général, en raison de la façon dont ils ont été réprimés ces dernières années avec, entre autres, les mouvements des retraités ou des gilets jaunes. Alors queaujourd’hui le public révolté existemais nous ne le voyons plus.

Vous allez livrer un témoignage fort, comment pensez-vous qu’il sera perçu ?

« Je suis resté cinq jours à Rafah. Mon témoignage est généralement reçu avec une grande tristesse mais aussi avec espoir. Les gens se sentent touchés, blessés, comme lorsque je parle de ce petit Français de 3 ans dont le père avait des liens avec le Hamas, qui ne peut pas quitter Gaza et est menacé de mort. Aujourd’hui, lui et sa mère se cachent alors que le petit est citoyen français.

« Comment ne pas être affecté quand on sait que l’aide humanitaire ne couvre que 5 % de la population de Gaza, que les humanitaires occidentaux sont menacés et que les médicaments sont refusés par l’armée israélienne ? Je l’ai vu de mes propres yeux. mes propres yeux, tout ça.

Alma DufourDéputé LFI

« Ensuite, avec mon témoignage, je sens aussi que les gens ont une petite lueur d’espoir. Ils se disent queil y a encore des représentants politiques qui prennent à cœur le sujet de l’humanité, qui comprennent l’ampleur de ce qui se passe et qui sont prêts à aller jusque-là. Cela réconcilie également les jeunes, plutôt abstentionnistes, avec la politique. Ils se disent qu’il y a vraiment des gens qui se mettent au service de l’humanité, et pour qui les justes causes passent avant l’intérêt politique premier. »

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Une centaine de personnes ont assisté au témoignage d’Alma Dufour, revenue de Rafah il y a quelques semaines. ©Marie Boudon

Quelle cause défendez-vous spécifiquement ?

” La cause de arrêter le génocide des Palestiniens. L’arrêt du massacre le plus meurtrier des dix dernières années, désormais mené avec la passivité des principaux États occidentaux : les États-Unis, mais aussi la France, qui n’a pris aucune mesure de sanctions concrètes, ni diplomatiques ni économiques, contre Israël. . Notre pouvoir en tant que parlementaires est malheureusement très limité et nous sommes donc très alarmés.»

« Chaque semaine, nous posons au gouvernement une question sur Gaza. Au Parlement européen, trois résolutions ont été adoptées sur la question israélo-palestinienne : la suspension de l’accord d’association UE-Israël, l’embargo sur les exportations d’armes et envoyer une force d’interposition type casques bleus ou force européenne pour empêcher le massacre. Nous sommes le seul groupe à voter pour ces amendements parce que nous sommes opposés à une escalade guerrièrenous semblons être les seuls.

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de ne pas défendre la libération des otages israéliens du 7 octobre ?

« Déjà, ce que je trouve étonnant, c’est qu’il y ait dans ces questions une sorte d’équivalence. Il faudra parler des ratios : les terribles massacres du 7 octobre ont fait 1 200 morts, nous parlons là de 33 000 morts palestiniens. Il faut le dire. On dit qu’une vie israélienne vaut 30 vies palestiniennes ? Pour les otages, nous sommes évidemment pour leur libération. Mais les otages sont l’assurance-vie du Hamas. ils doivent donc être libérés, mais dans le cadre d’un accord de paix. Il doit y avoir des perspectives de sortie politique de ce conflit.»

“Parler de cette question nécessite de mettre en perspective les 76 années de colonisation, les accords de paix sabotés des deux côtés, l’aide à la création du Hamas par Netanyahu en 1987. Je pense donc que tout cela doit être résolu dans un accord global qui inclut la reconstruction de la bande de Gaza et la création d’un État palestinien.

Alma DufourDéputé LFI

« C’est ce que même Stéphane Séjourné avouait hier : il n’y a pas d’accord de paix possible sans une solution politique qui crée de nouveaux droits pour les Palestiniens. La solution doit venir de la communauté internationale, pour imposer la paix par interposition car, comme dans d’autres conflits très graves comme au Kosovo, et Quand la haine est allée si loin entre deux peuplesil est encore très naïf de croire que des élections en Israël pourraient résoudre le problème.»

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